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Retour sur les lieux du… Une boutiquière mortellement agressée dans son commerce
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Retour sur les lieux du… Une boutiquière mortellement agressée dans son commerce
Dans cette rubrique crime revenons sur des disparitions, des faits divers ou des crimes qui ont été perpétrés il y a plusieurs semaines, mois, années… Des drames qui ont marqué les esprits et qui ont bouleversé des vies à tout jamais…
Pointe-aux-Sables a été le théâtre d’un crime abominable, le 14 avril 2017. Ce jour-là, alors que le quartier était calme, des personnes ont vu une dispute éclater entre une boutiquière de 79 ans et un groupe. Ils n’y ont pas prêté attention mais par la suite, ils ont appris avec horreur que la propriétaire de la boutique était décédée. C’est l’histoire tragique de Kistnamah Ramanjooloo, retrouvée morte sur le sol de son commerce.
Le lendemain, un samedi, trois suspects avaient été arrêtés par la police et traduits en cour de Port-Louis. Il s’agissait de Nasserally Jeewon, 41 ans, Mohamad Nazim Emmambaccus, 35 ans, et Aktar Hassenally, 35 ans. Avant, Sharon Christina Jackson, 30 ans, la voisine de la septuagénaire, avait été arrêtée. Elle était accusée d’avoir, avec l’aide de ses complices, cambriolé la boutique de l’habitante de Pointe-aux-Sables avant de la tuer. En effet, dans sa déposition à la police, la suspecte avait indiqué qu’ils auraient bousculé la victime avant de faire main basse sur des cigarettes et l’argent de la caisse.
L’alerte avait été donnée vers 15 heures le vendredi, jour du drame. La police de La Tour Koenig et d’autres unités, dont les éléments du Scene of Crime Office, avaient été mandés sur les lieux du drame. Lors de l’examen préliminaire du corps de la victime, des traces de blessures avaient été décelées au niveau de la tête. L’autopsie pratiquée dans la soirée par le chef du service médicolégal de la police, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, avait attribué son décès à une asphyxie due à un étouffement (asphyxia by smothering).
Une semaine plus tard, les quatre suspects avaient participé à une reconstitution des faits. Sharon Christina Jackson avait expliqué aux enquêteurs comment elle avait été au jardin de Plaine-Verte le jour fatidique et qu’elle avait pris sa dose quotidienne de méthadone. Elle habitait depuis quelques mois en face de celle que son entourage appelait affectueusement «Tantine» et elle connaissait tous ses faits et gestes. Ainsi, le 14 avril, Kistnamah Ramanjooloo avait été bernée par sa voisine pour qu’elle ouvre sa boutique et lui vende une bonbonne de gaz. Mais la suspecte avait une autre idée derrière la tête car elle avait donné rendez-vous à ses trois amis. Ces derniers se sont subitement introduits dans le commerce. Comme Kistnamah Ramanjooloo avait tenté de résister, ils l’avaient agressée avant de l’étouffer. Ses funérailles avaient eu lieu à Terrasson, Pointe-aux-Sables, le dimanche 16 avril, au milieu de ses proches et de ses voisins. Tantine était appréciée du coin. Elle savait tenir sa boutique malgré son âge. «Elle était respectée de tous dans le voisinage. L’argent peut pousser à commettre des actes absurdes. Tantine aidait tout le monde. C’est vraiment triste ce qui s’est passé», avait soutenu une voisine.
Et après ?
Sharon Christina Jackson et Mohamad Nazim Emmambaccus ont été jugés coupables en cour intermédiaire en novembre 2022. Les deux suspects ont pendant l’audience demandé pardon à la famille de la victime. Sharon Christina Jackson a avancé que c’était la drogue qui l’avait entraînée sur ce chemin. Elle a imploré la clémence de la justice. En mars de cette année, la sentence est tombée, elle a écopé de sept ans et demi de prison alors que Mohamad Nazim Emmambaccus devra purger une peine de huit ans et demi en prison. Le fils de la victime avait manifesté son indignation en cour le jour du verdict, disant qu’il fallait une peine beaucoup plus lourde pour les coupables.
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