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Equinoxes: faire découvrir la poésie de Jean Fanchette par des arts plus accessibles
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Equinoxes: faire découvrir la poésie de Jean Fanchette par des arts plus accessibles
Le public a une occasion unique de découvrir la poésie de Jean Fanchette sous un angle autre que la simple récitation de poèmes. Et ce, à travers le spectacle vivant «Equinoxes», projet porté par sa fille Véronique et acté par quatre talentueuses artistes au tempérament de feu et joué en nocturne mercredi, jeudi et vendredi sous l’immense manguier du Château Labourdonnais, de même que dimanche après-midi. «Equinoxes» allie lecture de poésie, chant, piano et chorégraphie équestre. «L’express» a rencontré les quatre artistes, qui porteront la poésie de Fanchette comme un bijou dans un écrin.
Anna d’Annunzio, comédienne et actrice: «Un travail honnête, dans la générosité»
Bien qu’Anna d’Annunzio soit la dernière arrivée dans cette aventure – c’est l’an dernier que cette comédienne et actrice rencontre Véronique Fanchette, qui lui propose de remplacer une autre comédienne –, beaucoup de choses lui «parlent» dans ce projet artistique. Il y a d’abord le fait que cette belle femme d’origine francoargentine, issue d’une famille d’artistes peintres et de sculpteurs, lit les poèmes qui feront partie du spectacle et qu’ils la touchent. Comme ce spectacle est un hommage d’une fille à son père disparu, cela l’intéresse d’accompagner cette histoire de femme. Venir présenter ce spectacle dans l’île natale du poète, neuro-psychanalyste et éditeur et dont les écrits parlent de la nature, lui parle également. De plus, le faire de nuit accroche aussi. «J’aime jouer la nuit, la catharsis y est plus évidente, la poésie c’est la nuit.» De par sa double culture, elle est «plus sensible à la notion d’exil connue par Jean Fanchette et à la mélancolie que cela génère.» Et puis, le fait que Jean Fanchette ait été psychanalyste et poète, c’est «deux fous en un homme et c’est quelque chose qui me concerne aussi». Ce qu’elle compte offrir au public c’est «un travail honnête, dans la justesse», conformément au voeu de Véronique Fanchette qui lui a fait confiance. Elle souhaite qu’Equinoxes touche un maximum de personnes.
Solenn Heinrich, écuyère et chorégraphe équestre: «On est dans le berceau du poète et c’est doublement fort»
Solenn Heinrich, qui se définit comme préparatrice physique pour cheval, montera, au cours de ces quatre représentations, le pur-sang arabe Vinci, qui appartient à la Française Noémie Barragan, spécialiste des comportements animaux et dresseuse de chevaux. C’est à l’âge de deux ans que Solenn Heinrich est montée sur un cheval pour la première fois. Elle a commencé l’équitation deux ans plus tard. Les chutes aux conséquences désastreuses pour son physique, ça la connaît. «J’ai eu droit à une dizaine d’opérations. J’ai très peur après chaque accident mais après, je ne peux pas ne pas remonter.» Pour juguler sa peur, elle a suivi une formation sur les chevaux difficiles et violents. Formation qui l’a aidée à mieux comprendre l’animal. Un cheval qui n’écoute pas sa cavalière est en souffrance. «Il a mal quelque part.» Ayant fait partie de la première représentation d’Equinoxes en 2017, le cheval fait désormais partie de l’univers du spectacle. Elle se dit ravie de travailler avec «trois artistes extraordinaires. Et le faire dans le berceau de Jean Fanchette est doublement fort».
Fé Avouglan, soprano: «Être une clé pour ouvrir les portes de la compréhension au public»
La soprano Fé Avouglan a fait partie des artistes ayant participé à la première représentation d’Equinoxes en juillet 2017, au Colombia Global Center, à Paris. Le premier projet a connu quelques changements dans le répertoire chant et piano «pour refléter et être plus en dialogue avec la poésie de Jean Fanchette». Accompagnée par la pianiste et professeure de piano Anna Krempp, elle chantera sur le Lieder Du bist die Ruh de Franz Schubert et le Kindertotenlieder Nun willdie Sonn’ so hell aufgehn de Gustav Mahler mais il y aura aussi deux morceaux de Georges Gershwin. Cette soprano est une citoyenne du monde. Américaine née d’un père togolais et d’une mère ougandaise, elle a étudié en France et vit en Italie. Pour elle, «la mixité, c’est la vie». Elle est mariée à un artiste visuel italien et a un fils de dix ans. Cette Californienne a découvert la musique à travers la chorale d’église puis le jazz, le music-hall et la musique classique avec son professeur de chant au lycée. Si elle estime qu’il n’y a pas de hiérarchie dans la musique, «le répertoire de l’opéra m’a tout de suite parlé et ce lien est devenu de plus en plus fort». Se produire sur la terre natale de Jean Fanchette «rend plus puissante la lecture de sa poésie». Au cours des quatre représentations au Château Labourdonnais, elle veut donner tout ce qu’elle a : «Je veux faire mieux comprendre la poésie de Jean Fanchette et être une clé pour ouvrir les portes de la compréhension au public.»
Anna Krempp, pianiste: «Une occasion de me nourrir de quelque chose d’autre pour mieux revenir enrichie»
Anna Krempp est une pianiste passionnée par la musique en chambre piano violoncelle. Elle s’est produite lors de nombreux festivals de musique en France et en Europe. Elle est également professeur de piano à la Maîtrise populaire de l’Opéra Comique, à Paris. Si c’est la première fois qu’elle vient à Maurice, elle était de la première représentation d’Equinoxes en France en 2017. C’était d’ailleurs la première fois qu’elle jouait en ayant pour compagnon de scène un cheval. «Je suis touchée par ce mélange du cheval avec la musique.» Autant elle est attachée à la musique classique, autant elle est partante pour la nouveauté. «À chaque fois que je peux sortir de ma situation académique que j’aime pourtant, je le fais. C’est une occasion de se nourrir de quelque chose d’à-côté pour mieux en revenir enrichie.» Elle n’a pas encore touché au jazz et aux musiques traditionnelles, car en musique classique, «le répertoire est tellement énorme et sans fin qu’il me faudrait trois à quatre vies supplémentaires pour tout maîtriser.» Elle s’est imprégné de la poésie de Jean Fanchette pour choisir les Lieders susmentionnés qui parlent notamment de l’enfance et de la nature comme ses poèmes. Celle qui a toujours voulu jouer «à l’air libre» verra son rêve devenir réalité en fin de semaine. Et puis, «l’existence de ce spectacle prend tout son sens car nous sommes à Maurice, dans l’île natale de Jean Fanchette, avec sa nature, ses odeurs, ses sons différents». Si elle est convaincue qu’elle vivra «une aventure humaine extraordinaire», elle espère aussi «en sortir différente...»
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