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Hôtellerie: «Un jeune n’attend pas d’être en stage pour réaliser qu’il a fait un mauvais choix»
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Hôtellerie: «Un jeune n’attend pas d’être en stage pour réaliser qu’il a fait un mauvais choix»
Le directeur administratif de l’hôtel «Maritim», Raj Rajkoomar, estime que Maurice a dépassé la phase de relance et qu’il faut adopter les bonnes stratégies pour renforcer le secteur hôtelier. La formation, soutient-il, reste un défi majeur.
Après le Covid-19, tous les efforts et toutes les mesures pour sauvegarder l’emploi et promouvoir la destination ont fini par payer assez rapidement. D’ailleurs, soutient Raj Rajkoomar, directeur administratif de Maritim Resorts and Spa, nous avons dépassé la phase de relance. À fin décembre 2022, le pays avait atteint le nombre de 997 290 visiteurs alors que nous venions tout juste de traverser deux années de crise due à la pandémie de Covid-19. Il estime que nous devons non seulement poursuivre sur la bonne voie, mais aussi développer et renforcer le tourisme intérieur et culturel avec la participation de tous les Mauriciens, pas seulement ceux impliqués directement dans le tourisme.
Centre informatif
Pour Raj Rajkoomar, la formation reste un défi majeur. D’une part, le pays dispose des structures et des institutions nécessaires pour des formations adéquates afin de répondre aux besoins des multiples services touristiques – opérations hôtelières, management, marketing, etc. D’autre part, le développement économique dynamise le marché de l’emploi, offrant aux jeunes des perspectives attrayantes. Notre interlocuteur estime toutefois, qu’avant la formation, il faudrait d’abord attiser l’intérêt de la génération ciblée qui va prendre la relève. «Maurice gagnerait beaucoup en implémentant un centre informatif qui serait un pôle incontournable, donnant un éclairage sur toutes les données du tourisme en préambule à l’emploi. Il ne faut pas que le jeune attende le stage en entreprise ou ses premiers mois de travail pour réaliser qu’il s’est trompé dans son choix de carrière», souligne-t-il. Par ailleurs, Maurice comme knowledge hub connaît un engouement auprès des étudiants étrangers. Ce qui démontre qu’il a consolidé ses assises de centre régional du savoir .
Offre à crédit
Certains groupes hôteliers proposent des séjours à crédit. Le directeur du Maritim rappelle que le crédit est un mode de financement adopté par des foyers mauriciens pour progresser socialement et économiquement. Au fil des années, il ne se limite plus au mobilier et à l’électroménager mais il s’est étendu aux produits de consommation, tels que billets d’avion et les séjours à l’hôtel. «Dans une société où l’individu consacre la majeure partie de sa vie à travailler pour assurer sa sécurité et celle de sa famille, il a droit aux loisirs et à la détente. (…) Les Mauriciens ont pu découvrir les hôtels après les deux déconfinements, pendant les vacances scolaires, les longs weekends, etc. Les hôteliers sont reconnaissants envers la clientèle locale, qui a répondu présent lorsque nos frontières étaient fermées. Nous continuons à les accueillir avec plaisir.»
«Sustainable tax»
En partenariat avec des investisseurs et des promoteurs, le Maritim s’est engagé dans des contrats pour gérer des projets hauts de gamme. L’hôtel connaît ainsi un essor important en management à travers l’île. Il estime que se concentrer sur certains marchés voudrait dire en négliger d’autres. Maurice a des marchés traditionnels et fidèles, comme la France, l’Angleterre, l’Afrique du Sud et La Réunion, qu’il faut consolider ; mais il faut aussi maintenir d’autres marchés comme la Belgique, sans oublier l’Inde, dont vient un vingtième de nos touristes. Pour conclure, Raj Rajkoomar estime que Maurice pourrait vendre la destination comme «safe» et même introduire une sustainable tax d’un euro par client par jour pour soutenir l’environnement, en nettoyant les plages et les espaces publics.
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