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Revendication sur les Chagos: le Tribunal de la mer délimite les eaux territoriales entre Maurice et les Maldives
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Revendication sur les Chagos: le Tribunal de la mer délimite les eaux territoriales entre Maurice et les Maldives
Ni vainqueur ni vaincu. Le Tribunal international du droit de la mer (ITLOS) a, hier, rendu son prononcé dans le litige relatif à la délimitation de la frontière maritime entre Maurice et les Maldives, proches de l’archipel des Chagos. Le juge JinHyun Paik, lors de la lecture de la décision de la Chambre spéciale, souligne avoir délimité la zone territoriale entre Maurice et les Maldives. Selon les nouvelles délimitations par l’ITLOS, Maurice obtient 45 331 km2 d’eaux territoriales et les Maldives obtiennent, elles, 47 232 km2 , soit davantage. Cependant, Maurice obtient le contrôle de Blenheim Reef au nord de l’archipel des Chagos.
Dans l’arrêt, le Tribunal dit délimiter la frontière maritime avec des lignes «géodesiques», selon les coordonnées reproduites dans le jugement. En effet, les zones économiques exclusives des pays sont établies par 200 milles marins (milles nautiques) depuis la terre ferme d’un État côtier. Or, la ligne de démarcation entre les Maldives et Maurice se chevauche.
En somme, la décision de la chambre spéciale a rendu un jugement qui est «binding», en d’autres mots qui doit être respecté scrupuleusement par les deux parties et aussi les autres États côtiers.
Cette décision vient démarquer la frontière maritime unique «délimitant les zones économiques exclusives, les plateaux continentaux des parties et cela sur les 200 milles marins s’étendant d’ouest en est entre les intersections des limites respectives».
Par ailleurs, la Chambre spéciale rejette à l’unanimité la délimitation au-delà de 200 M., cela malgré l’exception soulevée par les Maldives au sujet du délai pour la revendication de Maurice sur le plateau continental.
En conséquence, cette répartition équitable fait que les deux pays ont obtenu un jugement qui arrange les deux parties. Surtout Maurice car l’instance vient démarquer clairement la ligne de démarcation au niveau de Blenheim Reef, soit au nord de l’archipel des Chagos et qui coïncide avec le sud des Maldives. Du coup, le Tribunal international, selon le communiqué de l’État mauricien, vient renforcer les «lignes de bases» sur l’archipel des Chagos dont font partie plusieurs îles et atolls.
L’ambassadeur et représentant permanent de Maurice aux Nations Unies, Jagdish Koonjul, souligne que «ce jugement vient renforcer une fois de plus que l’archipel des Chagos fait bien partie intégrante du territoire de Maurice».
Dans une déclaration à la population sur les chaînes de la MBC, le Premier ministre Pravind Jugnauth se réjouit de cette décision historique en faveur de Maurice. «Ce jugement historique de l’ITLOS donne une délimitation de la frontière entre les deux pays. La Chambre spéciale a indiqué une ligne de démarcation qui donne à Maurice un territoire de 45,331 kilomètres carrés. Ce jugement est final et «binding» et tout le monde doit le respecter. Nous avons l’obligation de respecter cela. Cette décision vient consolider le statut de Maurice comme Etat côtier souverain. Nous allons travailler avec les Maldives pour préserver l’environnement dans la région des Chagos», a fait ressortir Pravind Jugnauth. Ce dernier parle de la mise en place d’un plan de relogement pour les ressortissants chagossiens pour leur permettre de retourner sur la terre de leur naissance.
L’opposition maldivienne a écrit au Tribunal de la mer la veille du prononcé de la décision
<p>Mohammed Nazim, député du parlement des Maldives et président du Maldives National Party, a écrit au président de l’International Tribunal for the Law of the Sea le 27 avril, la veille de la lecture de la décision de l’instance. La lettre de deux pages énonce les raisons de prendre en considération le fait que les Maldives ont changé leur position en faveur de Maurice sur le différend sur les eaux territoriales entre les deux pays. Ainsi, le député accuse l’Attorney General et le gouvernement d’enfreindre la constitution car il s’agit des droits souverains du pays et de ses citoyens. Surtout qu’une lettre envoyée par le président Solih au Premier ministre mauricien a été utilisée pour parler de la nouvelle position des Maldives vis-à-vis de Maurice. Une lettre qui n’a pu être dévoilée par le gouvernement maldivien. De ce fait, le député réclame un gel de la décision de l’ITLOS en attendant que les citoyens trouvent une solution à l’amiable dans le pays et sur la scène internationale pour se battre contre l’excision du territoire des Maldives. </p>
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