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Post-BAI: retour sur les biens immobiliers des Rawat
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Post-BAI: retour sur les biens immobiliers des Rawat
Il y a huit ans, la révocation de la licence de la Bramer Banking Corporation Limited provoquait l’écroulement de l’empire BAI de Dawood Rawat, sur fond de soupçons de Ponzi Scheme. Retour sur certains des biens immobiliers de ce défunt groupe et ce qu’ils sont devenus…
Premier arrêt aux Résidences Diplomat Gardens à Floréal. Ce vaste ensemble d’appartements, autrefois symbole de luxe, est aujourd’hui presque entièrement déserté. Arbustes, pigeons qui nichent sur les balcons, murs couverts de moisissures, chambres obscures et vides. Ce lieu est plutôt abandonné en son coin. «À l’exception de deux ou trois personnes qui occupent encore leur appartement», nous diton, et des employés qui viennent de temps en temps s’occuper de la maison.
Les faits qui ont marqué ce lieu sont également intéressants. En avril 2015, parmi les 62 propriétés du groupe BAI qui ont fait l’objet d’un Restraining Order figuraient les appartements des Résidences Diplomat Gardens, appartenant à deux filles de Dawood Rawat. Ces appartements avaient été achetés par la famille Rawat grâce à un prêt obtenu de la BAI, groupe dont Dawood Rawat était le président. En 2016, après que le National Property Fund Limited (NPFL) est devenu l’administrateur de toutes les propriétés appartenant à l’ancien groupe BAI, la société Austin avait transféré cette propriété au NPFL.
Par la suite, la femme d’affaires Nandanee Soornack, propriétaire de l’un des appartements, avait déposé une plainte, demandant à la justice d’ordonner au NPFL de lui verser Rs 25 millions de dommages et d’annuler le transfert de «son appartement», au nom de la société Austin, au NPFL. Cette plainte a toutefois été retirée en mars de cette année. Par ailleurs, en 2018, le NPFL de son côté réclamait des dommages de Rs 3 millions au fils de Nandanee Soornack pour avoir occupé un appartement illégalement et sans aucune permission, de juillet 2016 à février 2018. Actuellement, le NPFL a l’intention de vendre quatre appartements, sept townhouses avec deux parkings en sous-sol, et 11 places de parking supplémentaires aux Résidences Diplomat Garden.
Non loin se trouve la grande et magnifique maison familiale Rawat, qui s’étend sur un vaste terrain au calme. Il nous faut quelques minutes pour arriver à l’entrée, d’où l’on peut voir la maison, tout aussi abandonnée et vide, et sa cour, dont l’entretien est toujours réalisé par le même jardinier. Un gardien assure la sécurité pendant la nuit et, à tout moment, des chiens féroces veillent à ce qu’aucune personne inconnue ne tente de faire irruption sur les lieux.
Depuis l’effondrement de l’empire Rawat, cette maison a également été le théâtre d’une descente de policiers en quête de documents et d’argent qui pourrait provenir des fonds «détournés» de la BAI. Un mandat d’arrêt international avait également été émis à l’encontre de Dawood Rawat. En juillet 2015, il avait juré un affidavit à la Cour suprême pour contester une éventuelle vente de sa maison. «Ce fut un temps particulièrement délicat», confie quelqu’un de la localité. À présent, «la maison reste sans activité et, de temps en temps, d’autres membres de la famille y viennent en visite. Des travaux d’entretien sont régulièrement effectués dans les jardins et la cour, auxquels des travailleurs ont accès».
Quant au centre commercial Phoenix Les Halles, dont une partie avait été acquise par le groupe BAI, il a été converti en espace de bureaux et s’appelle désormais Phoenix Central.
Si l’acquisition d’Iframac – concessionnaire automobile de marques prestigieuses telles que Mercedes, Peugeot et Mitsubishi – avait augmenté les profits, cependant, avec la fermeture de la Bramer Bank et le démantèlement du groupe BAI en avril 2015, Iframac a perdu toutes ses concessions. Mercedes est désormais représentée par CFAO Motors, Peugeot par Axess Ltd et Mitsubishi par Leal & Co Ltd.
La Bramer Bank – après avoir été suspendue de la Bourse de Maurice en 2015 et avoir perdu plus de Rs 4 milliards de capitalisation boursière – a été nationalisée avant d’être fusionnée avec la Mauritius Post Cooperative Bank, pour créer finalement la MauBank, à vendre.
En allant vers Grand-Baie, sur la côte, on aperçoit un vaste terrain encombré de débris de briques, à la suite d’une démolition. Kapu Kai, complexe commercial et récréatif des Rawat, qui comprenait aussi l’enseigne-symbole Harley Davidson (partie à Mapou), n’est plus. Près de son entrée, une bannière nous indique l’acquisition de ce lieu pour une construction éventuelle d’appartements de luxe, Bayside Waterfront Residences, par le groupe immobilier Pam Golding Properties.
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