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Rama Valayden: «Un nouveau souffle de vie pour affronter un gouvernement mafieux»

1 mai 2023, 19:00

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Rama Valayden: «Un nouveau souffle de vie pour affronter un gouvernement mafieux»

Vous avez surmonté des problèmes de santé et on vous sent d’attaque pour retourner sur le terrain politique. Quelles sont vos actualités politiques ? 
Je suis toujours dans une période oscillant entre une bonne journée médicalement et une mauvaise sur le plan médical. Heureusement que mon épouse Taslima et mes enfants me soutiennent. Thank God! Honnêtement, je crois que les prières de tous mes well-wishers de toutes les religions m’ont aidé. J’ai connu le chemin de la lumière. J’ai perdu connaissance en Cour suprême et j’ai repris connaissance grâce aux rayons de soleil, à midi, quand on m’embarquait dans l’ambulance du SAMU. 

Je suis convaincu plus que jamais qu’il y a un au-delà. A new lease of life! Pour ma petite famille recomposée. Pour Taslima, Haafzzah, Arshad, et pour les petits, Rama et Zara. A new lease of life to get rid of the present mafia government et pour une vraie alternative qui va changer le système. Politiquement, c’est au sein de Linion Pep Morisien (LPM) que je milite. LPM essaie avec une force inouïe de repérer les forces extraparlementaires avec une humilité extraordinaire. Il faut un programme clair et des objectifs qui sont compris par tout le monde. Dans un même esprit de militantisme, je vais bientôt publier la traduction en kreol de notre Constitution et, comme guide d’introduction, deux préfaces : de feu Rex Stephen et d’Ashok Subron. A new lease of life. God will not forgive me if I waste the opportunity given to me. 

Comment s’organise votre parti, LPM ? En êtes-vous le leader ? 
Sans blesser les membres des autres partis politiques, LPM est le seul parti vraiment démocratique de notre République. Depuis 15 mois, nous travaillons sans relâche dans un esprit démocratique, que certains confondent avec de l’indiscipline parce qu’ils n’ont pas cette culture démocratique. Nous avons un leadership collégial, avec de grosses pointures comme le Dr Bunwaree, José Moirt, Dev Sunnasee, Raouf Khodabaccus et Jean-Claude Barbier, des femmes à la Rosa Luxemburg comme Danielle Turner, la Dr Neena Ramdenee, Mirella Chauvin et Nazneen Suffee, ainsi que des jeunes comme Ivor Tan Yan. On se rencontre physiquement tous les deux jours – on se téléphone tout le long de la journée et la nuit est longue quand on est démocrate. On me respecte et on dit que mon charisme aide. Mais je crois fermement en un leadership collégial où il n’y a pas de «misié ou madam konn tou». 

Le parti s’organise à travers l’île. À Rodrigues, on a un groupe d’amis. Avec la diaspora, on est en contact permanent. Savez-vous, qu’en une année, on a aussi établi des contacts à travers le monde ? Bientôt, on accueillera les amis de l’océan Indien pour dégager une plateforme océanique. Cela dit, rien n’est blanc ou noir. Chacun de nous porte en nous le double impératif complémentaire du «je» et de «nous», de l’égoïsme, de l’altruisme, de l’individualisme et du communautarisme. Et moi, simple humain de cette planète devant l’immensité de l’univers, je crois dans le rationalisme et le mysticisme, l’invisible et le visible. 

Quels sont vos projets d’alliance ou de regroupement des forces de l’opposition ? 
On travaille pour qu’on puisse fédérer un rassemblement mauricien d’un type formidable, intelligent et non communal, les idées de Hennequin, une fédération des candidats indépendants à la tête de qui il y a George Ah Yan, infatigable militant, et aussi le Reform Party de Roshi Bhadain, un bon ami, et Patrick Belcourt… Mais aussi très important, Rezistans ek Alternativ (ReA)… Oui, ReA que j’admire et que j’aime beaucoup. Et certains pensent que c’est parce que je suis un ami d’Ashok Subron depuis plus de 40 ans… Laissezmoi rêver de cela. 

Paul Bérenger et Ramgoolam se retirent comme Ferguson… Eh bien ! Eh bien ! Moi, je vais tout faire, au détriment de ma santé, pour passer le témoin à une autre génération… Il faut nettoyer ce pays de beaucoup de choses. Mais, sachez que je suis allergique aux fanatiques (même envers ceux qui encensent mon équipe Manchester United), au sectarisme, au management de l’opinion publique et aux arguments vicieux ad hominem… 

Les ponts sont-ils possibles entre votre groupe et One Moris du tandem Sherry Singh-Bruneau Laurette ? 
Non ! non ! Sherry Singh… N’oubliez pas que je suis croyant ! 

Comptez-vous accentuer votre campagne contre le gouvernement ? 
Bien sûr. Avec, à nos côtés, un autre comme R.M., on va sillonner l’île. Le 2 mai, notre conférence de presse en dira plus… 

Quels seront les thèmes privilégiés ? 
Changement de système politique et économique, système électoral, fraude, corruption, la drogue, la mafia, ce qu’il faut abolir… Les enquêtes qui découleront après notre prise de pouvoir, saisie(s) des biens des mafieux, y compris des membres de ce gouvernement… Kistnen, Kanakiah… et j’en passe. Sinon, il me faudrait toutes les pages de votre journal… 

Pensez-vous qu’une plateforme élargie de l’opposition avec le PTr, le MMM et le PMSD, et les partis naissants, soit possible ? 
Si Bérenger et Ramgoolam se mettent à l’écart, c’est possible. Mais les deux ont un très gros ego et oublient le pays dans leurs calculs, comme le professeur Tournesol, dans Tintin, oublie beaucoup de choses. 

Irons-nous vers des élections municipales ou générales ? Si oui, à quelle échéance ? 
Pas de politique-fiction, mais je ne vois que les élections générales à l’horizon, et ce sera en décembre avec le double bonus pour les senior citizens. S’il y a les municipales, ce sera une bonne primaire entre nous et l’opposition, incapable et impotente d’organiser un 1ᵉʳ Mai. 

Vous avez été «Attorney General» vous aussi. Quel conseil auriez-vous donné à Maneesh Gobin si jamais il vous demandait votre avis ? 
De démissionner et de dire toute la vérité. Toute la vérité Maneesh. Je sais que tu as beaucoup de choses à dire sur la cuisine. Arrêtez de traîner dans la boue le poste d’Attorney General. 

Qui choisir entre Pravind Jugnauth et Navin Ramgoolam... 
(...) Je vais vous raconter ce que bye Ashok de Triolet m’a dit en kréol morisien. ‘‘Rama fer dimounn konpran si zot éna enn transpor ek frin la pa bon… Pou touy fami ek inosan ki bizin fér? Sanzé! Abé sanzé kouma nou inn fer Navin chal. Bago… Abé ou asté enn lot frin ou dir pou korek vié sofer inn alé chota sofer iz patin frin ek frin népli marsé… Tou fami pou mor dan transpor seki chota Pravin pe fer… Bé ki ou fer mo garson ou ki kwar dan Ramayana? Dir tere nam Rama… Dir! Abé bizin sanz frin… Ou al asté enn nef ouswa ou al dan garaz ou pran vié frin izé ki pa marsé… Nou bizin bann dimounn avek étik Lord Rama. Ou inn konpran.’’ 

Oui j’ai compris ! L’avez-vous ?