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Trafic de drogue inter-îles et autres activités illicites: Bruneau Laurette avait déjà lancé des pistes

4 mai 2023, 16:00

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Trafic de drogue inter-îles et autres activités illicites: Bruneau Laurette avait déjà lancé des pistes

Beaucoup de révélations faites par Bruneau Laurette ont été confirmées par notamment les autorités… réunionnaises. Tous les noms et prénoms qu’il avait balancés en rapport au trafic de drogue dans l’océan Indien ont émergé à nouveau… Il y a d’abord eu les révélations de l’activiste lors du meeting du 29 octobre à Port-Louis : bien qu’il n’eût cité aucun nom, il avait dénoncé un grand trafiquant du Sud-Ouest. En privé, il avait cité le nom de Franklin. La condamnation de ce dernier à La Réunion le 2 juillet 2021 –condamnation dont on ne prendra connaissance que le 18 janvier dernier – confirmera ainsi ses allégations.

Dans son affidavit du 23 février 2023, Bruneau Laurette se demandait d’abord pourquoi la police n’avait pas récupéré les images de Safe City du 19 octobre 2022 à Rivière-Noire : «Li pa inportan koné ki finn déroulé dan rivier nwar lé 19 oktob 2022?» Ses allégations contre une unité de la police ne seraient pas non plus dénuées de sens, vu ce qui s’est passé pendant et après le jugement réunionnais de Franklin, à savoir sa non-interpellation pour trafic de drogue. Ce qui semble confirmer la théorie de Laurette selon laquelle ce dernier bénéficiait bien de protection policière. Bruneau Laurette affirmait aussi dans l’affidavit que trois membres de la Special Striking Team (SST) étaient derrière la vidéo qui l’accusait d’être un trafiquant de drogue et qu’il connaissait leur identité…

«Biznes zwazo»

Il mentionnait également une Range Rover qui se trouvait, en octobre 2022, dans la cour d’un poste de police dans le Sud. Pour rappel, on sait maintenant que Franklin circulait souvent dans une Range Rover. Et qu’il avait été arrêté en octobre 2022 avec Rs 525 000 en liquide, et qu’une fouille à son domicile avec comptage de billets de banque n’avait abouti qu’à une contravention pour un délit de trafic… routier. Bruneau Laurette s’était interrogé s’il y avait eu l’intervention de la SST dans cette affaire.

Plus important, l’activiste avait évoqué un «marsan zwazo» apparenté à un membre de la SST et que ce marchand d’oiseaux «limem ena lien direk avek plizier trafikan ladrog…» Il posait ainsi la question : «Eski li vré pou dir ki éna enn biznes zwazo lor La Réunion avek sertenn dimounn pou kouvertir?» Et voilà qu’on apprend avec la dernière saisie de zamal, le 13 avril, et l’arrestation de trois Mauriciens à l’île-sœur après l’échouement d’un speed-boat à Anse-des-Cascades, à Sainte Rose, qu’il était question de trafic de drogue et d’oiseaux entre nos deux îles.

Le 13 mars, Bruneau Laurette faisait une déclaration au sortir de la Cour suprême, citant notamment un certain K. R. qui serait lié à l’affaire tractopelle. Ce K. R. a finalement été arrêté par l’Independent Commission against Corruption (ICAC). Bruneau Laurette avait aussi mentionné dans son affidavit les rave parties et le jeu de ligne blanche. Avec la résiliation, le 7 mars 2023, du bail du terrain de chasse de Grand-Bassin pour des activités tombant en dehors du contrat, on sait maintenant – même si on ne le dit pas – que c’était en raison de ces fêtes, entre autres. Et le M. G. P. cité par l’activiste dans son affidavit ? Ce jeune homme a été brièvement inquiété par l’ICAC pour une histoire de blanchiment d’argent. Et puis, rien. Bruneau Laurette avait même cité son nom de code «Bob».

Dans sa lettre du 16 février, écrite de la prison de Melrose, Bruneau Laurette avait parlé également d’un certain Vicky… «Kifer enn dénomé Vicky pa finn ankor interpélé dan ‘case’ Franklin? Eski pé éna ‘pick and choose’?» On apprenait un mois plus tard que c’est un certain Vicky Juliette qui avait signé, comme vice-président d’Eco Deer Park Association, le contrat de bail du terrain de chasse. Bruneau Laurette nous confirmait aussi que c’est de ce même Vicky dont il parlait.

Après toutes ces révélations, on se demande pourquoi aucune de ces pistes n’a été explorée et surtout pourquoi on a arrêté le lanceur d’alerte plutôt que les suspects.