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Parlement: Phokeer abuse-t-il des «standing orders» ?
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Parlement: Phokeer abuse-t-il des «standing orders» ?
«Will PM state if he has submitted the names of the drug mafia, corrupters involved in shady deals like rigging horseracing and allegedly close to opposition parties to the ICAC and the police? If not, why not?» La question d’Arvin Boolell était ainsi libellée. Mais le speaker est passé par là. Il a récidivé en évoquant le privilège que lui confèrent les «standing orders» pour rejeter cette question.
Le chef de file du Parti travailliste (PTr), Arvin Boolell, avait déposé quatre questions mardi au bureau du clerk de l’Assemblée nationale, pour la séance du mardi 9 mai. L’une d’elles a été déclarée «inadmissible» par le speaker, Sooroojdev Phokeer. Le député rouge a jugé nécessaire de poser cette question sur le trafic de drogue en raison des différentes déclarations du Premier ministre, Pravind Jugnauth, au Parlement et au meeting du 1er-Mai. Ce dernier a en effet fait des allégations non voilées que l’opposition avait toléré la mafia au Champ-de-Mars et les trafiquants de drogue. Le bureau du clerk a expliqué au député que la question avait été mise de côté car cette déclaration avait été faite lors d’un meeting public.
Arvin Boolell a été invité à en discuter avec Sooroojdev Phokeer en privé. «Il prend comme prétexte que cette déclaration a été faite lors d’un meeting pour la rejeter. Moi, j’ai bien été sanctionné pour avoir fait un constat hors du Parlement. Pour quelle raison le speaker m’a suspendu alors que j’avais fait une déclaration à la radio ?», s’insurge-t-il. Dans la foulée, il se demande si le speaker agira contre le Premier ministre. «Il a donnédes chiffres inexacts lors de la Private Notice Question (PNQ) sur la commission anticorruption. Le bureau du DPP a dû émettre un communiqué pour rétablir les faits. J’espère que le Premier ministre présentera ses excuses tout en sanctionnant ceux qui lui ont donné des chiffres inexacts.»
Pour rappel, c’est la deuxième fois en deux semaines qu’une question du PTr est rejetée. Une interpellation d’Osman Mahomed sur les voyages et les allocations de Sooroojdev Phokeer et de Zahid Nazurally avait connu le même sort. Cette question était déjà parvenue au stade du tirage au sort avant d’être rejetée par le speaker, qui a évoqué l’article 22 (1)(n) des standing orders pour la censurer.
Dans le cas d’Arvin Boolell, il semblerait que Sooroojdev Phokeer ait utilisé l’article 27 des standing orders pour déclarer la question non admissible. «The Speaker shall decide whether a question is or is not admissible under these Orders and may disallow any question when, in his or her opinion, it is an abuse of the right of questioning or calculated to obstruct or affect prejudicially the proceedings of the Assembly and shall disallow any question if it infringes any of these Orders.(…)», peut-on lire dans les standing orders.
Cependant, le chef de file du PTr au Parlement affirme que le speaker ne peut pas utiliser les standing orders à tort et à travers pour sanctionner délibérément les membres de l’opposition. Ce n’est la première fois qu’une question d’Arvin Boolell passe à la trappe des standing orders. Soorojdev Phokeer avait modifié sa PNQ quand il était leader de l’opposition, le 10 novembre 2020. Le député travailliste avait rédigé sa PNQ sur l’affaire Angus Road de façon à ce que le Premier ministre réponde sur des actes de blanchiment d’argent et de paiements illégaux. Le bureau du clerk avait changé le sens de sa question en modifiant le libellé. Arvin Boolell avait alors refusé de poser la question, insistant que c’était une question du speaker et non pas la sienne. Finalement, le député avait été expulsé.
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