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Special Striking Team: Vimen Sabapati a-t-il été piégé ?
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Special Striking Team: Vimen Sabapati a-t-il été piégé ?
L’ex-entraîneur national de la Fédération mauricienne de muay-thaï, 39 ans, a été arrêté par la Special Striking Team avec 10 kg d’héroïne d’une valeur marchande de Rs 150 millions mercredi, à Port-Louis. Depuis, ses proches et lui-même parlent de «coup monté». Le «modus operandi» de l’unité spéciale laisse perplexe.
Que s’est-il vraiment passé mercredi aprèsmidi avant que Vimen Sabapati ne soit intercepté puis arrêté par la Special Striking Team (SST) de l’ASP Ashik Jagaià la rue La Poudrière, à Port-Louis ? C’est la question qui taraude les esprits, surtout dans l’entourage de l’habitant de Glen-Park, Vacoas. Selon ses proches il s’est passé quelque chose de louche. D’ailleurs, une vidéo circule sur les réseaux sociaux, où l’on aperçoit une voiture s’arrêtant à côté du véhicule de Vimen Sabapati, un Ford Raptor, et y déposant «quelque chose» sous, avant de repartir. «Vimen avait vu qu’il s’était passé quelque chose d’anormal le matin sur les vidéos des caméras de surveillance. Il a vérifié son véhicule mais n’avait rien trouvé. Il a alors décidé de se rendre à Port-Louis pour rencontrer son avocat et décider de la marche à suivre. Or, en revenant à son véhicule à Port-Louis, il a été arrêté par la SST. C’est lorsqu’il est allé voir son avocat que le planting a été fait. Nous pensons que ces personnes avaient placé un GPS sur son véhicule plus tôt ce jour-là à Vacoas, pour pouvoir le suivre plus facilement», explique un membre de la famille.
Notre interlocuteur soutient que Vimen savait déjà depuis un mois que la SST était «sur sa piste». Il est catégorique : Ce membre de la famille n’est pas un trafiquant. Il a, certes, eu un problème avec la police dans le passé pour avoir «brutalisé» quelqu’un, mais il n’a jamais eu des démêlés pour trafic de drogue. «Il est un entrepreneur dans la construction et gère aussi quatre restaurants. Il est entraîneur de muaythaï D’ailleurs, il passait le plus clair de son temps à donner de bons conseils aux jeunes qu’il côtoyait. Li ti pé fer tou seki li kapav pou dir zot pa tom dan ladrog. Aster li pou al fer enn zafer koumsa? Li inosan.» Il souligne que Vimen est marié et est père de deux enfants. «C’est un homme tranquille et gentil.»
Pourquoi la SST l’aurait-elle donc piégé? Selon le proche :«Vu que les élections générales approchent à grands pas, le meilleur moyen d’affaiblir les adversaires politiques est de s’attaquer aux personnes autour d’eux. Il n’est un secret pour personne que Vimen était proche des Rouges, notamment de Navin Ramgoolam, dont il était un «garde du corps» bénévole. Zot pe rod fini li politikman. C’est un grand stress pour la famille.» Pour rappel, après son arrestation par la SST, Vimen Sabapati a été détenu incommunicado pendant plus de 12 heures sans accès à son avocat. À bord de son véhicule, un Ford Raptor, la SST aurait mis la main sur un sac de sport contenant 10 kg d’une poudre blanche, soupçonnée d’être de l’héroïne d’une valeur marchande de Rs 150 millions. Son avocat, Me Siddhartha Hawaldar, n’a pu s’entretenir avec lui avec lui qu’hier matin dans les locaux de la SST aux Casernes centrales avant qu’il ne comparaisse au tribunal de Port-Louis Sud sous une charge provisoire de trafic de drogue. Il a ensuite été remis en cellule policière. Son homme de loi, que nous avons eu au téléphone, a expliqué que son client est serein. «J’ai pu le rencontrer; on m’a dit qu’il y a une charge de trafic de drogue qui pèse contre lui. Il dit ne rien avoir avec cette affaire mais il dira tout lors de son interrogatoire. Je prépare sa défense alors qu’entre-temps, les prélèvements ADN sur le colis et ses empreintes seront envoyés au Forensic Science Laboratory aux fins d’analyses. L’affaire est toujours entre les mains de la SST et je pense poursuivre l’interrogatoire, une fois les prélèvements achevés.»
Même modus operandi
«Je l’ai toujours dit et je le redis. Les opérations de la SST sont toutes des politically motivated cases. Surtout après la déclaration de Pravind Jugnauth à Vacoas à son meeting du 1er-mai où il a parlé du PTr qui protègerait les barons de la drogue et des «masques qui vont tomber». Il est aidé par certains policiers mercenaires pour arriver à ses fins», déclare Bruneau Laurette qui évoque le même modus operandi de la SST, que ce soit dans son cas, dans celui d’Akil Bissessur et maintenant dans celui de Vimen Sabapati. Commentant la vidéo en circulation qui montre une voiture s’arrêtant près de celle de Vimen, l’activiste-politicien explique que la police ne peut pas s’adonner au planting au domicile de leur proie par peur qu’il y ait des caméras. D’où l’emploi d’autres tactiques plus «sûres». «Dans le cas de Vimen, il faudra passer au crible les caméras de surveillance des alentours à Vacoas pour voir si des policiers ti met tranpé autour de la maison de Vimen 24 ou 48 heures avant son arrestation.»
Bruneau Laurette rappelle que dans son cas, la SST n’a jamais pu produire en cour la vidéo intégrale de son arrestation à son domicile, le 4 novembre dernier. Il ajoute avoir dû déposer une precautionary measure récemment car il a eu vent d’un deuxième planting possible pour «justifier après coup le premier planting». Pour le membre de One Moris, il est certain que d’autres personnes proches des partis politiques adversaires seront ciblées et arrêtées de la même manière.
«Bruneau Laurette rappelle que dans son cas, la SST n’a jamais pu produire en cour la vidéo intégrale de son arrestation des domicile le 4 novembre dernier.»
Les critiques de l’ADSU
<p> Selon nos sources à l’«<em>Anti Drug and Smuggling Unit »</em> (ADSU), Vimen Sabapati n’était pas sur leur radar et il n’y avait aucune enquête en cours à son sujet. «Il y avait quelques on-dit, mais encore une fois, l’on se demande pourquoi la SST n’a pas attendu que la drogue soit livrée par Vimen à des tierces personnes ou que des tierces personnes lui remettent cette grosse quantité de drogue pour passer à l’action ? «<em>Kifer sak fwa zot aret dimounn kan li tousel? Zot pa interésé koné kisannla gro pwason la? Surtout après les nombreuses polémiques à leur sujet, la SST doit maintenant mieux préparer son coup. Or, on constate qu’elle laisse encore des failles. La SST se moquerait-elle de prendre des précautions sachant qu’elle bénéficie de protections occultes ?»</em> Le bruit court dans les couloirs de l’ADSU sur certains transferts de ses membres qui rejoindront la SST. <em>«L’enquiry panel a déjà débuté. Nou pa lé al laba. Nou pa anvi al koz manti dan lakour»</em>, disent plusieurs. Toutefois, un autre membre de l’ADSU nous avoue que parfois pour coincer un trafiquant, il faut faire du<em> «planting». </em>«<em>Ce n’est pas régulier, mais il est difficile, voire impossible, parfois d’obtenir des preuves. Tellement les trafiquants sont rusés.»</em> Il reconnaît cependant que de telles méthodes risquent d’être mises au grand jour et le trafiquant, acquitté en cour. <em>«Laissons l’enquête de la SST se faire et peutêtre qu’au fil des jours, voire des semaines, nous aurons plus de réponses.»</em></p>
<p><strong>Descente de la SST: Sabapati gérant du Holy Ranch pendant quelque temps</strong></p>
<p>Les policiers de la Special Striking Team ont fait une descente au Holy Ranch à Trois-Mamelles en compagne d’officiers de la SMF, hier. Rien d’incriminant n’a été retrouvé sur les lieux, selon nos renseignements. Ce ranch appartient à un ami de Vimen Sabapati, un dénommé Arène. Vimen Sabapati en a été le gérant pendant quelque temps. Le lieu était loué pour des fêtes d’anniversaire et de mariage. Il l’a ensuite rendu à son propriétaire, qui l’a finalement vendu à une Française. L’endroit accueille des chevaux de course à la retraite, qui sont utilisés pour des activités comme l’équitation. Le ranch propose aussi des événements en pleine nature.</p>
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