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L’express 60 ans l 2002: année de désastres
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L’express 60 ans l 2002: année de désastres
L’Affaire Sandra O’reilly
Les Mauriciens apprennent avec stupeur, dans les journaux le 18 juillet 2002, le viol de Sandra O’Reilly par deux cambrioleurs dans son appartement à Blue-Bay dans la nuit du 16 au 17 juillet. Mais ce n’est que le début du cauchemar.
Les deux cambrioleurs s’engouffrent dans la voiture de la victime avec elle à bord. Direction Curepipe. Peu avant La Vigie, le véhicule tombe en panne. Les violeurs-voleurs prennent la fuite, abandonnant Sandra O’Reilly sur place. La jeune femme fait du stop. Une voiture rouge s’arrête à sa hauteur, avec quatre occupants à bord. Sauvée ? Non ! Deux individus descendent de la voiture pour s’enquérir de sa situation. Ils lui promettent de la conduire au poste de police de Curepipe. Le conducteur change toutefois de parcours. Il passe par Dubreuil et stoppe le véhicule dans un champ de cannes à Belle-Rive, sur la route menant à QuartierMilitaire. Elle est abusée à nouveau, cette fois par les deux pseudos «bons samaritains». Après le viol collectif, Sandra est embarquée une fois de plus pour être déposée à la gare Ian Palach.
Sandra O’Reilly n’est pas au bout de ses peines avec la police qui doute de ses dépositions. Dans une déclaration à l’express du 4 août, elle dit sa déception quant au manque de résultats de l’enquête policière. Entre-temps, une marche de solidarité est organisée, réunissant 15 000 personnes à Port-Louis. Une manière de dire : «Plus jamais ça !»
«Coup de théâtre !» annonçait l’express du 30 octobre 2002. Deux maçons, arrêtés pour cambriolage, ont avoué leur forfait. Il s’agit de Nicolas Potage et de Louis France Joson. Ravi Aubeeluck et Vikash Jagai, les deux violeurs-voleurs, seront appréhendés en 2003. Après avoir montré une résilience extraordinaire depuis cette tragique nuit, Sandra O’Reilly est morte des suites d’un cancer généralisé en 2018. Elle n’avait que 48 ans.
Uteem et la POTA
La presse du 16 janvier rapporte le départ de Cassam Uteem de la présidence de la République. Il quitte son poste sur fond de désaccord avec le gouvernement sur la Prevention of Terrorism Act (PoTA). Cette loi votée par le Parlement quelque temps auparavant est destinée à combattre le terrorisme. Dans le sillage des attentats du 11 septembre 2001, le gouvernement des États-Unis a beaucoup insisté auprès des autorités mauriciennes pour l’introduction d’une telle législation. Le gouvernement était alors dirigé par sir Anerood Jugnauth, avec Paul Bérenger comme vice-Premier ministre. Le président démissionnaire trouve, entre autres, qu’il est dangereux de permettre au commissaire de police de décider seul si une organisation soupçonnée d’activités terroristes doit être proscrite. Dans la foulée, Harish Boodhoo demande, lors d’un meeting à Port-Louis le 10 février 2002, à tous les opposants de s’unir pour faire front contre la loi sur le terrorisme. Le Parti travailliste appelle, de son côté, lors d’un congrès à CheminGrenier, la population à se mobiliser contre le projet de loi.
Le Cyclone Dina
Dina est un cyclone tropical intense qui a interressé Maurice dans la nuit du 21 au 22 janvier 2002. La météo enregistre des vents de 228 km/h au Morne et 745 mm de pluie à l’Ouest en 24 heures. Le bilan fait état de quatre morts, sans compter des dégâts énormes aux infrastructures. Et ce n’est pas tout ! Gastro-entérite, dysenterie et intoxication alimentaire ont conduit plus de 200 personnes à l’hôpital en cinq jours. Pour la plupart, ils vomissent et souffrent de diarrhée aiguë. Le cyclone Dina est considéré comme beaucoup plus violent que Hollanda par les météorologues. Les dégâts matériels se chiffrent à Rs 1,5 milliard.
Hausse de la TVA
31 mars 2002. L’annonce faite par le vice-Premier ministre et ministre des Finances, Paul Bérenger, lors d’une conférence de presse selon laquelle le taux de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sera majoré suscite des inquiétudes dans la population. Des protestations fusent de toutes parts. Opposition parlementaire, syndicalistes, associations de consommateurs, économistes et simples citoyens expriment leur objection à une éventuelle augmentation de la TVA. Le vice-Premier ministre et ministre des Finances avait déclaré que la hausse de la TVA était inévitable si l’on voulait assurer le développement du pays. «Le pays est confronté à un choix. Soit l’on continue à investir massivement pour l’avenir, ce qui exigera un gros effort fiscal, soit nous ralentissons le rythme des investissements et nous raterons le train du développement», avait-il déclaré. 8 juin 2002. La claque est retentissante. Coup bas au portemonnaie confirmé ! Le cabinet décide que le taux de la taxe sur la valeur ajoutée sera augmenté pour maintenir le déficit budgétaire à 6,5 %. Les «acquis sociaux» seront toutefois maintenus. Le Conseil des ministres s’est, donc, résolu à fixer le montant de cette taxe à 15 %.
Wanted Margéot Ravina
Mai 2002. Destination Rodrigues. Quelque 150 policiers, armés jusqu’aux dents et accompagnés de deux chiens renifleurs, ratissent les montagnes Cimetière, Fanal et Soupirs et les régions avoisinantes jusqu’à fort tard, sans succès. Margéot Ravina, évadé de la prison de Pointe-La-Gueule, le 25 mai 2002, est introuvable. Après s’être enfui, il viole une fille de 16 ans et commet des larcins. Ce n’est qu’au bout de 31 jours de cavale qu’il sera repris à Latanier. Une fois l’enquête bouclée, Ravina est incarcéré à Maurice. À noter que la tête du fugitif avait été mise à prix pour Rs 100 000.
Le mystère de Bassin-blanc
Drame à Bassin-Blanc. La presse du 1er décembre 2002 titre : «Qui a tué les deux amants ?» Se sont-ils réellement suicidés, comme l’ont déclaré les principaux responsables de l’enquête policière ou ont-ils été victimes d’un foul play ? Les proches des victimes croient eux, dur comme fer, à la seconde hypothèse au vu du rapport du médecin légiste Satish Boolell, qui constate que les deux sont morts d’une hémorragie cérébrale provoquée par un choc à la tête et l’absence d’eau dans leurs poumons. De son côté, à l’époque, le CCID privilégiait la thèse du suicide. L’absence de traces de coups sur le corps des amoureux devait diriger les enquêteurs dans cette voie. Avec sa Toyota Land Cruiser, l’une des deux victimes pouvait semer ses éventuels poursuivants. La quinzaine d’ouvriers qui travaillaient à la réfection de la route de Bassin-Blanc, à quelques centaines de mètres du cratère, n’ont rien vu. Le conducteur aurait pu trouver du secours auprès d’eux s’il pensait qu’on leur voulait du mal. Vingt ans après, on ne sait toujours pas ce qui a bien pu arriver à Tagoresing Sandooram et Hansee Ittoo, dont les cadavres ont été trouvés dans le cratère de Bassin-Blanc, le jeudi 14 novembre 2002.
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