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Recrutement dans l’éducation: pas de gros engouement d’enseignants retraités
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Recrutement dans l’éducation: pas de gros engouement d’enseignants retraités
Le secteur secondaire fait face à une pénurie d’enseignants dans plusieurs matières à tous les niveaux. Pour pallier ce manque, l’État veut recruter des enseignants à la retraite pour un salaire de Rs 50 000. Mais à croire plusieurs dans le milieu, cela ne séduit pas grand monde...
Pourquoi ne pas recruter des jeunes ? Pourquoi avoir choisi cette formule d’engager des retraités ? C’est la question que se posent de nombreuses personnes dans le secteur éducatif d’autant plus que des jeunes à la recherche d’un emploi, il y en a à la pelle. L’ancien recteur à la retraite et ex-président de l’association des recteurs, Soondress Sawmynaden, estime qu’il aurait fallu donner la priorité aux supply teachers, si c’est contractuel. Et ensuite, s’il y a toujours un manque, s’adresser aux retraités. Dans cette formule, il y a un flou, indique-t-il. «Est-ce que ce sera un contrat mensuel ou pour une année ? Nous ne le savons pas. Si c’est pour un an, c’est grave car les jeunes ne seront pas sollicités pour une année.»
L’ancien recteur se demande s’il n’y a pas un hidden agenda du gouvernement dans ce recrutement d’enseignants à la retraite. Il ajoute qu’il n’y aurait pas de gros engouement des retraités à reprendre le chemin de l’école. «Honnêtement, nous ne voyons pas beaucoup de retraités intéressés. Moi-même je n’en veux pas. Peut-être, qu’il y aura quelquesuns qui ont besoin d’argent avec la hausse du coût de la vie. Ena ki ena zanfan a létranzé tousala. Eux peutêtre l’envisageront.» Il cite l’exemple d’un ancien recteur qui avait décidé de reprendre le travail comme enseignant. «Je peux vous dire que cela a été très difficile pour lui. Il n’a pas fait long feu.»
Patrick Freyneau, président de la Secondary and Preparatory School Teachers and Other Staff Union, se demande pourquoi un enseignant pourrait travailler jusqu’à 70 ans, alors qu’un juge prend sa retraite à 67 ans, par exemple. «Les enseignants sont fatigués après 33 années de service. Ki fer zot bizin revinn lor marsé ? C’est juste une façon déguisée de ne pas recruter davantage, de freiner les supply teachers. Le gouvernement devrait donner de l’emploi aux aspirants enseignants pour montrer qu’il a la volonté de redynamiser l’éducation à Maurice.»
Mahend Gungapersad, député travailliste en charge du dossier éducation, abonde dans le même sens. Le ministère de l’Éducation est en train de téléphoner un à un aux retraités pour qu’ils reviennent travailler mais cette approche fait que les jeunes sont laissés sur la touche, souligne notre interlocuteur. Pour lui, la bonne formule serait d’accorder aux supply teachers un moratoire pour terminer leur PGCE. C’est le seul moyen de pallier le manque d’enseignants dans les écoles à long terme. «Mais là avec le changement des règlements, nous voyons que beaucoup de supply teachers n’ont pas les critères requis. Que notons-nous entre-temps ? Que dans plusieurs écoles, nous sommes déjà arrivés à la quatrième semaine du second trimestre et qu’il n’y a toujours pas d’enseignants pour plusieurs matières.»
Un recteur d’un collège d’État soutient que le manque d’enseignants n’est pas pour une matière spécifique mais pour plusieurs comme la biologie, la chimie ou encore le computer studies. «Pour éviter que les enfants soient trop en retard dans le syllabus, il arrive que des enseignants soient appelés à remplacer leurs collègues et pour cela ils travaillent beaucoup plus qu’ils ne devraient. Komié tan ankor zot pou kapav fer sa ? Les enfants sont ceux qui ont le plus à perdre dans cette situation.»
Selon nos renseignements, plus de 500 enseignants devront être recrutés d’ici l’année prochaine. On nous explique que les retraités seraient un moyen de pallier les problèmes car le recrutement par la Public Service Commission prend normalement un peu de temps
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