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Logements sociaux de la NHDC: pas la fin de la galère pour les bénéficiaires
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Logements sociaux de la NHDC: pas la fin de la galère pour les bénéficiaires
Le complexe résidentiel de la National Housing Development Company à Wooton, a été inauguré mercredi par le Premier ministre et les clés remises aux bénéficiaires. Il comprend 282 logements répartis dans 47 blocs d’appartements de six unités chacun. Nous l’avons visité ainsi que celui de Dagotière pour voir si les nouveaux propriétaires sont au bout de leurs peines...
Un vendredi matin ensoleillé dans un Wooton calme. Sur place, pas un chat, car les bénéficiaires n’ont pas encore emménagé dans le logement qui leur a été alloué. La résidence Lily de la National Housing Development Company (NHDC), construite dans un style d’appartement, nous renvoie à une ancienne atmosphère de ville métropolitaine – plutôt claustrophobe – avec des blocs d’appartements identiques qui se côtoient dans un espace relativement compact. Des barrières en contrôlent l’accès avec un gardien posté pour assurer la sécurité. En se dirigeant vers les immeubles résidentiels, on peut apercevoir une petite aire de jeux pour enfants à côté de laquelle se trouvent des conteneurs qui témoignent de la construction d’autres facilités qui n’ont pas encore été réalisées. À côté de l’un des immeubles, une tente est encore érigée, indiquant qu’elle n’a pas été enlevée depuis la cérémonie d’inauguration.
À proximité des logements, le parking nous intrigue. Comme pour chaque unité de logement, le parking réservé est clairement démarqué avec le numéro de l’unité de logement. Un espace adéquat a également été créé pour permettre aux visiteurs et aux personnes autrement capables de stationner, démontrant ainsi la compréhension globale de l’aménagement de l’espace. De fait, la plupart des espaces du complexe sont destinés à être utilisés communément par tous les résidents. Les blocs d’appartements sont construits en trois niveaux et peints dans un ton jaune vif. Un escalier au milieu de chaque immeuble permet d’accéder aux étages supérieurs et au toit. Quelques appartements du rez-dechaussée ont été attribués à des familles ayant un membre autrement capable.
On y trouve également une piste de jogging de 500 m. Le complexe est censé abriter d’autres services, tels que des espaces commerciaux. Parmi une série de maisons vides sur le site, l’une d’entre elles se distingue. Il s’agit d’un logement entièrement aménagé au rez-de-chaussée, en face de la tente érigée pour la cérémonie d’inauguration. Le sol est revêtu de parquet. Quels sont les accessoires disponibles dans les logements de ce complexe et quelle en est la qualité ? Qui est cette famille qui peut enfin avoir sa propre demeure ? Combien coûte ce logement ? Nous tentons de retrouver le bénéficiaire de cette unité aménagée pour en savoir un peu plus. «Il n’y a personne ici. Ces meubles ont été placés uniquement pour l’inauguration. Zot pou vinn tiré sa», nous dit le gardien. Avez-vous une indication de la date d’emménagement des premiers bénéficiaires ? demandons-nous. Il répond par la négative.
«Zot tou pé trasé isi»
Dans d’autres complexes NHDC, il règne une tout autre atmosphère. Notre deuxième arrêt est donc à résidence Lavande à Dagotière. Le lieu s’étend sur un vaste terrain et les unités de logement construites en rangées n’en finissent pas de se présenter. Sur notre passage, on remarque de belles et grandes aires de jeux pour les enfants. Ici, un bloc comprend quatre maisons, avec deux jardins, même si la maison est moins spacieuse.
P.T, mère de trois enfants, nous accueille dans la maison, qui lui a finalement été allouée il y a environ un mois. Cela, neuf ans après sa demande. Son mari, un manev mason, gagne un revenu quotidien en espèces en fonction de la quantité de travail accompli, tandis qu’elle a choisi de rester à la maison jusqu’à ce que ses enfants s’adaptent à leur nouvel environnement. «Comme nous sommes nouveaux, nous sommes encore en train de nous adapter, surtout les enfants, qui ont dû changer d’école. Venant de Quartier-Militaire, nous habitions chez mes parents et la situation n’était pas la même. Ici, nous avons notre propre espace, les enfants ont leur propre chambre, mais leurs cousins et leurs amis leur manquent. Cependant, notre famille nous a soutenus en nous aidant à transformer cette pièce vide en un vrai chez-nous.»
Par ailleurs, dans la mesure où il faut effectuer un dépôt et présenter ses coordonnées bancaires, avec un revenu mensuel fixe crédité pour obtenir un logement de la NHDC, comment s’est déroulée la procédure ? «Chaque fois que mon mari gagnait un revenu en espèces, il allait le déposer sur son compte, afin que nous puissions présenter nos revenus sur papier. Le coût total du terrain et de la maison s’élève à environ Rs 1,1 million. Nous avons effectué un dépôt d’environ Rs 74 000 après avoir économisé pendant longtemps et nous devons maintenant payer Rs 4 200 par mois pour une période de 25 ans. Nous devons maintenant obtenir le contrat mais nous sommes autorisés à demeurer ici», nous dit-elle.
Avec trois enfants à charge et un coût de la vie qui ne cesse d’augmenter, la mensualité est-elle abordable ? «Nous devons simplement faire des efforts pour offrir à nos enfants un avenir plus sécurisé.» Le complexe abrite aussi des familles qui autrefois squattaient des terrains à Cité Malherbes. En décembre, à la suite des interventions des ONG, leurs demandes ont finalement été acceptées après de multiples refus. «Zot tou pé trasé isi.» Cependant, ce logement a ses propres hics. «La cuisine est construite au milieu, sans ventilation, ni fenêtre pour évacuer la fumée ou les arômes de nourriture. C’est parfois gênant pour les enfants. Un problème majeur est que les tuyaux d’eau n’ont pas été construits de manière appropriée et que les obstructions sont fréquentes, ce qui entraîne des odeurs nauséabondes et des fuites d’eau dans différentes maisons. Nous avons demandé aux autorités d’intervenir, mais en vain», explique P.T
Il existe également un souci d’accessibilité. Un vendeur de dholl puri vient régulièrement vendre à des clients ici et quelques taxis prennent parfois des passagers. Mais en l’absence d’un espace commercial, de soins de santé de base et de transports publics, la situation devient difficile à gérer, nous dit-on. Sur le chemin du retour, nous apercevons deux femmes qui se baladent. Elles habitent un logement dans le même bloc. «Nous devions en avoir un dans le complexe à Wooton, mais on nous en a alloué un ici. C’est un bel espace car nous avons notre propre terrain sur lequel se trouve la maison, pour lesquels nous payons. Là-bas, ce ne serait qu’un appartement.» Mais des améliorations sont-elles nécessaires ? «Problem tuyau... zot inn mal fer li. Li bousé, gagn loder ek dilo fané partou», disent-elles.
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