Publicité

La semaine décryptée

14 mai 2023, 20:27

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

La semaine décryptée

Voir les événements de la semaine autrement. Il s'agit d'une revue critique-et politique- de l’actualité comme rapportée dans les médias du lundi 8 mai 2023 au vendredi 12 mai 2023

Lundi 8 mai 2023

Il y a consultations et consultations

Selon l’express du lundi 8 mai, le nouveau directeur de l’Audit s’appelle Dharamraj Paligadu et sa nomination est déjà entourée de controverses. On le voit déjà comme un éventuel chatwa au service du gouvernement. L’ex-directeur du bureau de l’Audit, Sunil Charanjivsingh Romooah, en poste depuis 2019, s’était distingué auprès de la population mauricienne par ses rapports où il mettait au jour divers manquements dans l’administration publique, sinon des cas de vol des ressources publiques.

La controverse autour du nouveau directeur a commencé par une prise de position du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval. Ce dernier a affirmé qu’il n’a pas été consulté d’après les normes établies. Tout cela remet en question le principe même des consultations avec le leader de l’opposition, comme prévu dans plusieurs cas, surtout ceux relevant de la nomination à des postes-clés

. Un ancien Premier ministre, connu pour son style «arr mwa péna kata-kata», mettait le leader de l’opposition – par le biais de fonctionnaires – au courant des décisions qui prévoyaient des consultations avec ce dernier. Les réactions du leader de l’opposition ne comptaient nullement dans la prise de décisions Seulement, le Premier ministre veillait que le leader de l’opposition en soit informé avant que la décision ne soit rendue publique. «Il n’est pas correct qu’il lise dans la presse des décisions dans des cas où il devait être consulté», aimait-il dire dans son entourage.

Mardi 9 mai 2023

Le fiston Dip établit un record

Chandra Prakashsing Dip fait la une de l’express du mardi 9 mai. Les lecteurs apprennent que le fils du commissaire de police, Anil Kumarsing Dip, fait face à pas moins de 225 accusations de délits criminels. En effet, le directeur des poursuites publiques (DPP) a logé 191 accusations pour blanchiment d’argent et 34 autres pour fraude électronique contre le jeune Dip.

Ce dernier et des complices sont accusés d’avoir détourné Rs 80 millions de la Bramer Bank dans le passé. Ce nombre d’accusations constituerait-il un record dans les annales judiciaires ? Que se passerait-il si le fils du chef de la police est condamné pour chacun de ces 225 délits ? Si la commission de pourvoi en grâce est sollicitée, devra-t-elle prendre 225 décisions différentes ?

D’autre part, si les magistrats décident de faire purger les différentes condamnations pas concurremment, mais consécutivement ? Dans le passé, le Senior Magistrate Raj Pentiah, siégeant en cour intermédiaire, avait condamné un homme accusé de trois délits de viol à une peine consécutive de 37 ans – 12 années pour chacun des deux premiers cas et 13 ans pour le troisième. Au niveau de cette instance, la limite est de 15 ans mais le magistrat Pentiah, estimant que l’homme méritait une condamnation exemplaire, contourna la limite en imposant des peines consécutives.

Si la médecine progresse au point d’assurer l’immortalité des humains – cela pourrait être fait avant 2030, disent les scientifiques – le fils Dip assisterait certainement à partir des images reçues au poste de TV de la prison aux premiers pas du dodo ressuscité.

Mercredi 10 mai 2023

 Le cas Chundunsing

Dans son édition du mercredi 10 mai, l’express évoque le cas de l’ancien journaliste Harish Chundunsing, arrêté la veille pour avoir posté une vidéo sur sa page Facebook. La vidéo montrait une voiture banalisée s’approchant de celle de Vimen Sabapati et quelqu’un plaçant quelque chose sous le véhicule de l’homme arrêté par la suite pour trafic de drogue.

Harish Chundunsing sera poursuivi pour avoir enfreint des provisions de l’Information and Communication Technologies Act. On croit savoir que l’action prise contre Harish Chundunsing, qui compte à son actif plusieurs grands coups dans le domaine de l’investigative journalism, aurait pour but de créer un climat d’intimidation afin que journalistes et bloggeurs évitent de dénoncer les méthodes de la Special Striking Team de la police.

Jeudi 11 mai 2023

 Avinash Gopee, «latest blue-eyed boy»

Retenez bien ce nom. Avinash Gopee. Ce jeudi 11 mai, l’express explique comment cet entrepreneur en construction a maintenant fait un saut dans le domaine médical. Une clinique qu’il vient d’ouvrir a déjà obtenu le contrat pour assurer le bien-être médical des employés de Mauritius Telecom.

Puisque Mauritius Telecom fonctionne comme la poule aux œufs d’or du gouvernement, on peut parier que le nouveau business ne serait plus celui low-tech de cuivre sous Sherry Singh mais de notes high-tech vraiment garnies de la clinique Gopee.

Les étudiants en business et les astrologues auraient intérêt à suivre les initiatives futures d’Avinash Gopee surtout dans la perspective que Pravind Kumar Jugnauth remporte les élections de 2024 et 2029. Il est fort probable qu’après le jackpot d’Avinash Gopee et le revirement d’Avinaash Munohur, des familles mauriciennes se mettent à utiliser le prénom Avina(a)sh pour les bébés masculins.

Vendredi 12 mai 2023
 Bimla : «export-quality material»

On apprend dans l’express du vendredi 12 mai que Bimla Ramloll a été condamnée à huit ans de prison pour escroquerie. En effet, la femme a réussi à voler la somme de Rs 753 857 800 entre septembre 2012 et mars 2013 de plusieurs personnes dans un système Ponzi au nom d’une compagnie appelée Sunkai. Son avocat a donné avis d’appel et on ne sait si Bimla Ramloll finirait par éviter le calvaire de la version féminine de ramas savonet à la prison.

Ce que l’on sait, c’est que cette ancienne conseillère municipale à Quatre-Bornes dispose de remarquables atouts de communication et de marketing pour avoir réussi à berner un grand nombre de personnes qui ont fini par lui confier leurs avoirs d’un montant total de trois-quarts d’un milliard.

Si seulement Maurice pouvait exporter les talents de Bimla Ramloll vers des centres comme New York et Londres, dirait-on. Le pays aurait bénéficié grandement des remittances envoyées dans un élan de patriotisme par cette fille du sol.