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Élections dans les villes: moins d’un mois pour être fixé sur les municipales
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Élections dans les villes: moins d’un mois pour être fixé sur les municipales
L’opposition et la population attendent avec impatience l’échéance pour le renouvellement de mandat des conseillers dans les régions urbaines. Cet exercice, qui n’a pas eu lieu pendant huit ans, dépend essentiellement de la décision que prendra le Premier ministre…
Le 14 juin, soit dans moins d’un mois, le mandat de tous les conseillers municipaux se termine. Seuls le lord-maire, les maires et leurs adjoints resteront en poste jusqu’au prochain scrutin. Pour éviter une telle situation, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a trois options. S’il ne fait rien avant le 13 juin, les élections municipales se tiendront dans les deux mois qui suivent. Interrogé jeudi au sujet des élections municipales, il a indiqué qu’une décision sera prise en temps et lieu. Comme il répond d’habitude sur des sujets dont lui seul a les prérogatives. Mais avant trois mois, il devra rendre publique sa décision.
Les trois options dont Pravind Jugnauth dispose, selon un constitutionnaliste, sont : amender la Local Government Act pour repousser les élections municipales ; venir avec un projet de loi pour que des commissions administratives constituées de nominés politiques prennent en main la destinée des municipalités ; ou maintenir le statu quo. Expliquant la troisième option, le constitutionaliste soutient que, selon la Representation of Peoples’ Act, une fois les conseils municipaux dissous, les élections doivent se tenir dans un délai de 30 à 60 jours. Donc, si aucune décision n’est prise au 14 juin, le Premier ministre pourrait opter pour celle-là.
L’option de venir avec un nouvel amendement à la Local Government Act pour repousser les élections sera de toute évidence très contestée. Deven Nagalingum, porteparole du Mouvement militant mauricien (MMM) sur les collectivités locales, pense que Pravind Jugnauth ne prendrait pas cette option car il serait qualifié comme quelqu’un qui pervertit la démocratie régionale. «Si en deux occasions, le gouvernement a trouvé comme prétexte les restrictions sanitaires pour renvoyer les municipales, cette fois, il n’aura pas cette excuse.» Selon lui, les citadins trouvent déjà que les conseillers n’ont pas accompli grand-chose pendant huit ans et il se demande si maintenant ils auront un mandat de neuf ans ou même plus.
En revanche, l’option de proposer des commissions administratives à la tête des municipalités semble plus probable. Le gouvernement devra, néanmoins, présenter un projet de loi. «Il sera très critiqué, certes, mais Pravind Jugnauth et les membres du MSM rappelleront que dans le passé, un gouvernement du Parti travailliste avait déjà pris une telle décision», estime pour sa part Ranjiv Woochit, membre du PTr responsable du dossier des administrations régionales. Il rappelle qu’il y a quelques années, Joe Lesjongard, alors ministre des Collectivités locales, avait proposé la municipalisation des conseils de district et les élections municipales furent renvoyées. Mais après 2005, quand le gouvernement MSM-MMM a été botté du pouvoir, rien n’a changé.
Comment expliquer les travaux publics dans les villes effectués en ce moment ? Deven Nagalingum souligne, qu’à part le Premier ministre, personne d’autre, même pas les maires et les conseillers, ne sait s’il y aura des élections dans les villes ou non. «Donc, ils essaient de mettre les bouchées doubles. Mais, pour moi, c’est une perte de temps. Le MSM et ses alliés savent qu’ils subiront une lourde défaite.» Pour Ranjiv Woochit, ce sont des travaux de routine. Avec l’approche de la présentation du Budget, ils doivent investir l’argent quelque part. D’où ces travaux.
Si beaucoup d’observateurs pensent qu’il n’y aura pas d’élections municipales et pensent que Pravind Jugnauth optera pour des élections générales anticipées, la question demeure qu’à un mois de la dissolution des conseils municipaux, lui seul sait ce qu’il fera.
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