Entre actualités nationales et internationales, 1978 fut riche en bonnes nouvelles et en chamboulements. À la une de l’express du 9 janvier 1978, avec comme surtitre «La presse mauricienne en deuil», l’incendie, la veille, d’une partie des locaux du journal Le Mauricien. Cet incendie fut la cause d’une des plus graves fausses accusations émises par le Mouvement militant mauricien (MMM) contre le gouvernement de sir Seewoosagur Ramgoolam.

Il y avait deux Allemagnes en 1978, avant leur réunification, en 1989, sur laquelle François Mitterrand était contre. Il prétendait qu’il aimait tellement l’Allemagne qu’il préférerait en avoir deux, au lieu d’une. En 1978, les grèves faisaient partie intégrante… de la vie du travail. Et ce, dans presque tous les secteurs. Sauf au sein de la profession syndicale. L’express offrait le 12 mars, à l’occasion du dixième anniversaire de notre Indépendance, une rétrospective des grands événements des dix précédentes années. Y compris le décès de sir Guy Forget, le père du fondateur de l’express, Philippe Forget.

En 1978, on nous faisait aussi rêver avec de grands projets irréalistes. On nous promettait même un complexe pétrochimique. Rien de moins !

Par contre, le secteur privé lançait l’industrialisation avec succès, que ce soit pour le marché local ou pour l’exportation. Après, la trop grande ouverture de l’économie, notamment sous Rama Sithanen, tuera petit à petit ces entreprises.

Le 17 juin 1978, l’express annonçait qu’un projet de monorail refaisait surface. Car, il y en avait eu un autre avant, qui allait être exécuté par les Japonais, les champions en la matière. Finalement, ce seront les Indiens qui hériteront du projet. Plus de 40 ans après.

L’usine de Sinalco qui produisait des boissons gazeuses connut une brève ascension avant de disparaître.

Un bœuf, «employé» par le conseil de district de Pamplemousses, obtint 15 jours de «sick leave».

1978 fut l’année où les Mauriciens avaient pu assister pour la deuxième fois, en direct à la télévision, la Coupe du Monde de football. Et en couleur. Sinon, à l’époque, on pouvait admirer les meilleurs moments du Mondial sur le grand écran.

Le 24 octobre 1978 mourut le Pandit Sahadeo, de son vrai nom Dajee Rama. Il fut, avec le Dr Maurice Curé, le fondateur du Parti travailliste. L’express consacra sa Une du 25 octobre à la cérémonie de sa crémation.

On découvrit en janvier 1978, à Bagatelle, «le champion des champignons comestibles» de 10 livres, qui fut probablement le record du monde jusque-là dans sa catégorie. L’endroit, qui était à l’époque un champ agricole de l’usine sucrière de Highlands, est aujourd’hui devenu un centre commercial. Comme tant d’autres qui pousseront comme des champignons à travers l’île. Si le MMM s’est fait pincer dans l’affaire Sheik Hossen pour avoir faussement accusé le gouvernement, ce dernier, lui, ne se privait pas d’en faire autant au MMM et à plusieurs occasions. L’express du 28 juin 1978 fit état d’une déclaration d’un ministre à l’effet que des militants du MMM participeraient à des cours de guérilla à Cuba. De telles fausses accusations revenaient souvent en ces temps de guerre froide.