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Sweetie Ramlugun-Law: «Je n’ai jamais cru qu’une telle descente policière aurait lieu chez moi»
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Sweetie Ramlugun-Law: «Je n’ai jamais cru qu’une telle descente policière aurait lieu chez moi»
C’est une descente planifiée au millimètre près par le Central Investigation Department de Pamplemousses. Même si leur mandat faisait mention d’une fouille pour drogues chez Sweetie Ramlugun Law, la descente était surtout pour mettre la main sur des images CCTV liées à une histoire de séquestration l’année dernière. En toile de fond de cette affaire, l’amitié entre Pritesh Bissonauth, ex-gendre du commissaire de police, Anil Kumar Dip, et Sweetie Ramlugun.
Des officiers du Central Investigation Department (CID) de Pamplemousses et de la Field Intelligence Unit se sont rendus mercredi, selon nos informations, à Pereybère, avec un mandat de perquisition dûment signé autorisant une fouille pour «alleged illicit drugs» chez Sweetie Ramlugun, une créatrice de mode. En sa présence, la police a mis la main sur deux disques durs de caméra de surveillance qu’ils soupçonnent contenir des images d’un incident datant du 9 février 2022, quand une pharmacienne âgée de 32 ans avait consigné une déposition au poste de police d’Arsenal. (Voir plus loin).
Après la perquisition, Sweetie Ramlugun-Law les a volontairement accompagnés, en compagnie de son avocat, Mᵉ Kevin Lukeeram, pour consigner sa déposition. Elle a expliqué que les disques durs appartenaient à son mari, Ah Fat Lan Hing Choy, ex-trésorier du PTr décédé en 2019, et qu’elle ne sait pas ce qu’ils contiennent. Aucune charge n’a été retenue contre elle. Sollicitée, Sweetie Ramlugun-Law se dit bouleversée par cette affaire et elle ne cesse de clamer son innocence. «Je ne suis mêlée à aucune histoire de drogue ou autre chose illégale. Je suis déjà affectée par le récent décès de mon père et voilà que cela me tombe dessus.»
Disques durs déconnectés
Au moment des faits, dit-elle, elle s’apprêtait à entrer dans sa voiture quand elle a aperçu plusieurs policiers devant sa porte. «Je les ai prévenus que mon chien n’était pas attaché et qu’il fallait que je l’attache avant qu’ils n’entrent. Comme je ne suis impliquée dans aucun délit, cela ne m’a pas plu de voir autant de policiers chez moi», poursuit-elle. À un moment, elle a dû chercher son inhalateur car elle commençait à manquer de respiration.
Entretemps, elle a appelé son avocat pour lui demander si elle devait laisser entrer tous ses policiers. «Un accord a été trouvé pour que seuls trois policiers procèdent à la fouille.» Ils ont passé au crible ses placards, boîtes à chaussures et son armoire. Sur une table, ils ont vu les deux disques durs, qui n’étaient connectés à aucun appareil. «Ils m’ont demandé à qui ils appartiennent. Je leur ai expliqué que c’était ma maison, mais que c’était mon époux qui se chargeait de l’entretien de la maison et que c’est à lui qu’appartenaient ces deux appareils.» Elle a accepté que les policiers les emportent pour vérification.
Une fois la fouille terminée, elle a dû se rendre au poste de police pour une déposition et elle a été rejointe sur place par son homme de loi. Ce dernier a confirmé que rien de compromettant n’avait été retrouvé chez sa cliente. De plus, une source proche du dossier affirme que les deux disques durs ne pourront pas être lus car ils sont trop vieux. Toutefois, la styliste a proposé de se rendre à l’IT Unit pour identifier et vérifier les images en temps et lieu.
La plainte d’une pharmacienne
Le 9 février 2022, une pharmacienne s’était rendue au poste de police de Piton pour porter plainte contre Lalldhun Bissonauth et son fils, Pritesh Bissonauth. Elle a expliqué qu’elle travaillait dans la pharmacie de Lalldhun Bissonauth et que ce dernier l’avait menacée. «Si to pa tir sa keis la, mo pou eklat twa, pou piez twa ek fer twa perdi to lisans», aurait dit Lalldhun Bissonauth à la plaignante. Par la suite, elle a allégué que Pritesh Bissonauth l’avait forcée à entrer dans sa voiture pour qu’elle aille retirer sa plainte, qui concernait une affaire de psychotropes. Elle a expliqué aux enquêteurs que les deux hommes lui ont aussi demandé de reprendre son «Dangerous Drugs Book» et des prescriptions qu’elle avait soumises comme preuves au moment de la plainte. Une fois à la police de Piton, elle n’a pu récupérer ces éléments incriminants car il y avait déjà une enquête en cours.
Pritesh Bissonauth : «Encore des allégations sur ma personne !»
L’ex-gendre du n°1 de la police, Pritesh Bissonauth, joint au téléphone, dit ne pas comprendre les agissements de la police. «Encore des allégations contre moi. Il n’y a aucune preuve contre moi dans le cas de la séquestration. La police fait tout pour me faire avoir des problèmes. Zot pe geté mem kuman zot kapav gagn moi.» Dans le cas présent, elle s’intéresse à une proche amie de sa famille. «Je souhaite bonne chance à la police pour trouver quelque chose sur les DVR. Moi, je maintiens que je n’ai rien à me reprocher. La cour tirera ses propres conclusions et je ferai ensuite une conférence de presse pour m’exprimer.» Pritesh Bissonauth indique d’ailleurs qu’il est toujours en instance de divorce avec la fille du commissaire de police mais «se koumadir mo an divors ek CP mem ek so bann lapolis. La procédure est très longue et il faudra attendre septembre pour connaître la suite.»
L’ex-gendre du CP DIP ciblé ?
Dans les milieux policiers, la descente chez Sweetie Ramlgun n’a pas été faite par hasard. L’on explique qu’elle est une amie de Pritesh Bissonauth, l’ex-gendre du commissaire de police. Il était marié à la fille d’Anil Kumar Dip, mais le couple n’a pas tenu. D’aucuns se demandent désormais s’il n’y a pas anguille sous roche dans cette descente policière. D’autant qu’on se rappellera les nombreuses affaires ayant opposé l’ex-beau-père à son ex-gendre.
L’affaire éclate au grand jour, lorsque le père de Pritesh Bissonauth, propriétaire d’une pharmacie, est arrêté par la police en septembre 2021 pour un trafic de psychotropes allégué dans le Nord. Cela, deux mois seulement (le 21 juillet 2021) après que son fils Pritesh avait dénoncé le patron des Casernes centrales à l’Independent Commission Against Corruption pour un séjour gratuit dont il aurait bénéficié à l’hôtel Club Med à Albion. Le dénonciateur s’était finalement rendu au Réduit Triangle, le 23 septembre 2021, pour retirer sa plainte afin de «protéger sa vie privée».
Mais avant son arrestation, le père du gendre avait consigné une «precautionary measure», le 12 mai de la même année, «pour prévenir que le commissaire de police, le beau-père de mon fils, a une dent contre ma famille et qu’il a menacé de planquer de la drogue dans ma pharmacie». Il avait, entre autres, soutenu : «That my son, one Mr Madhoo (sic Pritesh) Bissonauth, is on divorce process with the daughter of Mr Anil Kumar Dip, DCP at the SMF. Today 12/05/2021, at 13.30 hours, I received information from a closed informer in the police force who stated that Mr Dip has stated that he will put drug in my pharmacy and he will destroy my family. ‘Li pou fer mo fami dans toupi’. I am giving this declaration as a measure of precaution.»
L’on se rappellera également la perquisition de la police au domicile des Bissonauth, toujours en 2021, lorsque la fille de Dip avait porté plainte pour vol de bijoux à hauteur de Rs 300 000. Elle avait expliqué que ses bijoux et une grosse somme d’argent en espèces avaient disparu lorsqu’on lui avait remis ses effets personnels chez son père. Cependant, la perquisition n’avait rien donné...
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