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Tuée en 2020 en plein confinement: Fareeda Jeewooth, neuf ans, enfant martyre

20 mai 2023, 13:00

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Tuée en 2020 en plein confinement: Fareeda Jeewooth, neuf ans, enfant martyre

Elle a connu une fin atroce lors du premier confinement en mars 2020. La justice a rendu son verdict, jeudi, un peu plus de trois ans après. Ces bourreaux – son beau-père et sa mère biologique – ont écopé de 40 ans et trois ans de prison respectivement. Mais la mort de Fareeda Jeewooth, soutiennent plus d’un, est un drame qui aurait pu être évité car son cas avait été rapporté à la Child Development Unit.

Elle n’avait que neuf ans quand son petit corps a été retrouvé le 30 mars 2020 par un planteur sous un tas de fumier dans un champ de pomme d’amour à Mare-du-Puits, un petit village de l’Est. Le pays qui était en plein confinement était en émoi. La petite Fareeda Jeewooth, comme le révéleront par la suite l’enquête de la police et le jugement, a connu une fin atroce, épouvantable. Elle a été battue dans un premier temps par sa mère, Pallavi Khedoo, à l’aide d’une ceinture, puis frappée à l’aide d’un morceau de bois à la tête par son beau-père, Deven Chiniah, dans la nuit du 29 mars. Puis lorsqu’ils ont vu qu’elle était morte, ils ont essayé de brûler son corps dans un premier temps. Ensuite, ils ont essayé de la découper en plusieurs morceaux avant de la transporter sur un scooter dans deux sacs poubelle dans le champ où ils l’ont abandonnée sous le tas de fumier. 

La raison de cette agression mortelle ? Elle diffère au sein du couple Khedoo-Chiniah. Selon la version de Pallavi Khedoo, elle aurait surpris la petite et Deven Chiniah en train de s’embrasser. Elle l’aurait alors réprimandée et Fareeda aurait avoué que c’était à la demande du beau-père. Ce dernier s’était à son tour énervé et l’avait battue avec le morceau de bois. Mais dans la version de Deven Chiniah, l’enfant prenait trop de temps pour manger. Raison pour laquelle elle a été frappée à mort. À l’annonce de la mort de Fareeda Jeewooth, il avait été noté que son cas avait été rapporté à la CDU et que la fillette était connue pour être une enfant battue. 

Qui l’a protégée ? 

Un fait notoire parmi les habitants du quartier à Quatre-Coco. Ils avaient expliqué qu’ils avaient été alertés par les hurlements de l’enfant et par les ecchymoses qu’elle portait sur elle. Ils avaient alors signalé le cas à la Child Development Unit (CDU). À l’école aussi, des actions avaient été prises, mais sans succès. Fareeda Jeewooth avait fait part de ses malheurs à ses camarades de classe mais l’intervention de son établissement scolaire n’avait pas non plus amélioré la situation de la petite. 

Pour rappel, il avait été déterminé que suite aux nombreuses plaintes à la CDU, aucun cadre de cette instance n’avait fait le déplacement pour s’enquérir de la situation. Et à l’époque, «une enquête interne avait même été initiée afin de passer au crible tous les manquements qui ont eu lieu dans cette affaire». 

Alors y a-t-il eu une faille entraînant la mort de cette fillette ? Peut-être que oui, s’insurge Sheila Bappoo, ex-ministre de l’Égalité des genres, du Développement de l’enfant et du Bien-être familial, qui poursuit qu’il était primordial de protéger et réhabiliter Fareeda Jeewooth si elle était une enfant battue. «Il faut voir tous les aspects qui ont contribué à la mort de cette pauvre enfant.» Elle ajoute cependant que la justice a fait son travail. «Mais comme je l’ai toujours dit, il aurait fallu la peine de mort pour le beau-père et trois ans pour cette mère complice, c’est peu.» 

Pour Arianne Navarre-Marie, députée mauve, il est clair que la CDU aurait dû prendre l’enfant sous sa responsabilité et que dans ce cas précis, la protection de la petite n’a pas été prise en considération. 

L’Ombudsperson for Children, Rita Venkatasawmy, parle clairement d’une faute. «On se souvient tous de ce cas en confinement où le sort de l’enfant avait été signalé. Mais comme vous le savez, les autorités tentent, avant de retirer un enfant de ses parents, de privilégier la cellule familiale. Le danger est alors de savoir quand agir promptement si la formule de la famille ne marche pas. Il faut ainsi former les cadres pour qu’ils aient le discernement et sachent quand retirer un enfant de la cellule familiale avant que ce ne soit trop tard.»