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Ashik Fulena: «J’ai été piégé pour avoir refusé l’accès de ma soirée à un groupe proche du pouvoir»
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Ashik Fulena: «J’ai été piégé pour avoir refusé l’accès de ma soirée à un groupe proche du pouvoir»
Mauvais temps, invités surprises, problèmes techniques… il y a toujours des imprévus lors d’un événement. Mais pas que car depuis un certain temps, le secteur de l’évènementiel rencontre d’autres types de problèmes jugés plus graves et ayant pour toile de fond la politique et la vengeance. Concert annulé, favoritisme envers des associations qui seraient proches du pouvoir ou règlement de comptes, l’événementiel passe aujourd’hui par une période de turbulences. Ashik Fulena, directeur de Selectro Ltd, qui a recouvré la liberté conditionnelle jeudi, après son arrestation pour possession d’héroïne, revient sur ces secousses.
Ashik Fulena, le directeur de Selectro Ltd, compagnie engagée dans l’organisation de soirées privées, animées par des DJ internationaux, a été arrêté, le 28 avril, par la Special Striking Team (SST) à son domicile de Flic-en-Flac pour possession de 25 grammes d’héroïne et 1 gramme de drogue synthétique. Il a recouvré la liberté provisoire jeudi. Ashik Fulena, qui s’est confié à l’express le jour de sa libération, revient sur les épisodes qui ont précédé son arrestation et maintient qu’il a été victime d’un règlement de comptes pour avoir refusé l’accès d’une de ses soirées, en octobre dernier, à un groupe de personnes qu’il qualifie de «têtes brûlées». «Ils pensent que tout leur est permis parce qu’ils ont le pouvoir de l’argent et des contacts politiques. Pendant dix ans, j’ai travaillé dur pour me faire une réputation et les personnes qui fréquentent nos soirées sont des professionnels sérieux, qui ont un statut social et de ce fait, je ne pouvais accepter n’importe qui à ces soirées», souligne Ashik Fulena.
Cette affaire remonte à octobre 2022, quand Selectro Ltd annonce la tenue d’une soirée pour la fête d’Halloween dans un lieu historique au Nord de l’île. Un groupe de jeunes, dont un parmi eux est bien connu des services de police, le contacte en vue d’obtenir des billets pour faire partie de la fête. Après qu’il ait effectué une recherche sur le profil de ces personnes, Ashik Fulena leur refuse catégoriquement l’accès. Dans un premier temps, le chef dudit groupe lui propose une somme d’argent exorbitante contre l’obtention de billets d’entrée. Ashik Fulena lui fait comprendre que tous les billets ont été vendus et que la fête est réservée aux membres. Le chef du groupe insiste et Ashik Fulena campe sur sa position. Quelques jours plus tard, le jeune homme commence à le menacer. «Il a commencé à m’envoyer toutes sortes de messages pour m’intimider et me faire comprendre que je ne pourrai organiser ma fête. Il m’a même dit qu’il va envoyer la SST chez moi. Au début, je n’ai pas pris cela au sérieux mais il s’est montré insistant. Il a même essayé de me donner un bribe», raconte le directeur de Selectro Ltd.
Ashik Fulena décide alors de porter plainte au poste de police de Flic-en-Flac et balance les noms de tous ceux impliqués dans ce groupe. «J’ai été choqué de constater que la police n’a rien fait. Au contraire, les menaces étaient de plus en plus graves. J’ai même reçu des menaces de mort. Le plus choquant est que l’un d’eux m’a envoyé une capture d’écran de ma déposition faite à la police de Flicen- Flac, me demandant pourquoi j’ai cité son nom et me sommant de retirer ma déposition. En effet, quelques jours après, j’ai subi des pressions pour que je retire ma déposition parce que parmi les personnes que j’ai dénoncées, il y le beau-frère d’un politicien et un jockey. On m’a fait comprendre que cela allait mal se terminer pour moi. Pour avoir la paix, j’ai fini par retirer ma déposition en pensant que les choses en resteraient là», souligne Ashik Fulena.
Après cet épisode d’intimidation, sa santé en pâtit. Il développe des problèmes cardiaques importants allant jusqu’à nécessiter la pose d’un stent à l’hôpital Victoria, Candos. Ashik Fulena devait alors prendre un congé de quatre mois pour se soigner avant qu’il ne se remette en selle et décide d’organiser une autre soirée, le 29 avril dernier. Dès qu’il en fait l’annonce, le calvaire recommence, affirme-t-il. Le groupe le contacte, une fois de plus, pour exiger de participer à cette soirée et les menaces recommencent. Ashik Fulena tente, en vain, de rester loin de ces personnes, qui se proposent même à un moment d’engager les DJ internationaux qu’il fait venir pour ses soirées. «Ils ont continué à insister pour venir à la soirée. Moi, j’ai la responsabilité d’assurer la sécurité de mes membres. L’une des personnes de ce groupe de têtes brûlées est mêlée à des cas d’agression, de kidnapping et d’extorsion. Kuma mo pou laisse dimoun kumsa vinn dan mo fet ?».
La veille de la soirée, soit le 28 avril, jour de son arrestation, il a la confirmation qu’il est victime d’un règlement de comptes et qu’il a été piégé à cause de son refus de donner l’accès à ses soirées à ce groupe de personnes. «Tout s’est déroulé comme dans un film le jour de mon arrestation. Le tiroir où la SST a trouvé la drogue était vide le matin quand ma femme et moi avons quitté la maison. La SST s’est d’abord pointée chez mon beau-père à Beau Bassin en disant qu’ils recherchent mon adresse car ma femme a eu une contravention. Or, ma femme ne conduit pas et n’a pas de permis de conduire. D’ailleurs, le mandat de perquisition ne mentionnait pas mon adresse. On me l’a juste montré rapidement mais j’ai eu le temps de voir cela. Avant la soirée, les hommes de la SST se sont aussi rendus à l’endroit où mes DJ étrangers séjournent lorsqu’ils sont à Maurice et c’est un lieu connu de moi seul. Autant de facteurs qui ne peuvent pas être des simples coïncidences», a conclu Ashik Fulena, qui a bien l’intention de se battre pour prouver son innocence.
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