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L’express 60 ans │ Judo: Marie-Michelle Saint-Louis, première médaillée mauricienne en Afrique
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L’express 60 ans │ Judo: Marie-Michelle Saint-Louis, première médaillée mauricienne en Afrique
C’est une héroïne. Un modèle pour nos jeunes d’aujourd’hui. Marie-Michelle Saint-Louis reste, valeur du jour, l’unique Mauricienne avec le statut de double championne d’Afrique (1992 et 1998).
Ces souvenirs l’émeuvent. La consécration, la remise de médailles qui suivit, la joie que tout cela avait éveillée en elle. En ses entraîneurs, les dirigeants. La foule en délire. Et le fait d’avoir écrit l’histoire du judo, du sport mauricien en devenant la toute première Mauricienne à savourer un titre de champion continental.
Marie-Michelle Saint-Louis nous raconte cette belle aventure qui l’a menée sur le toit de l’Afrique en 1992. Elle était en lice chez les -72 kg. «Les Championnats se tenaient à Maurice, au gymnase Pandit Sahadeo à Vacoas. Je peux vous dire que la compétition était dure, très dure. Malgré cela, j’ai fait mon chemin jusqu’à la finale. Je ne me rappelle pas du nom de mon adversaire mais je me souviens que c’était une Sénégalaise et qu’elle était très forte. Je me rappelle aussi avoir, à un moment donné, marqué un ‘Yuko’. Sans, cependant, comprendre qu’il m’offrait la victoire. Et là, juste après, l’arbitre me désigne vainqueure. Je n’ai pu contenir ma joie. J’ai sauté, j’ai crié. Sur le moment, tout s’est arrêté autour de moi. Peu après, je me suis retrouvée dans les bras du DTN de l’époque, Frédéric Feuillet, de l’entraîneur, Joseph Mounawah, des autres membres du staff technique, des membres de la famille et de mes amis. Tout le monde me félicitait. L’ambiance était immense dans les gradins. C’était juste formidable.»
Atmosphère légitime, car avec Marie-Michelle Saint-Louis, c’est tout le judo mauricien qui se hissait vers une autre dimension. Outre l’honneur qu’elle faisait au pays, la judokate ouvrait aussi la voie à d’autres. Sa médaille portait, en effet, ce message pour ceux et celles qui suivraient : «C’est possible.»
Et ce le fut. Puisque deux ans plus tard (1994), Priscilla Chery fut sacrée chez les -61 kg aux Championnats d’Afrique, tenus à Tunis, et l’année suivante (1995) aux Jeux africains à Hararé. Ce le fut pour Marie-Michelle Saint-Louis, elle-même, en 1998 au Sénégal. Elle savoura son 2e titre de championne d’Afrique. En -78 kg cette fois. La Mauricienne s’imposa en finale face à l’Égyptienne Amani Ismail. Un autre Mauricien se retrouva sur la plus haute marche du podium cette année-là : Jean-Claude Raphaël, vainqueur chez les -90 kg.
«La joie fut tout aussi intense. Je revivais tout ce que j’avais vécu cinq ans plus tôt chez nous», affirme Marie-Michelle Saint-Louis, les pensées plongées dans cette période où le judo mauricien a mérité le respect des nations africaines. Depuis sa médaille d’or et celle de Jean-Claude Raphaël en 1998, le judo mauricien fut sevré de l’or aux Championnats d’Afrique jusqu’à ce que Priscilla Morand y mette un terme l’année dernière.
Marie-Michelle Saint-Louis, aujourd’hui entraineur de l’équipe nationale cadette, a eu un riche parcours. Elle a régné en maître dans sa catégorie, sur le plan local, durant plus d’une décennie. De 1993 à 2003, elle n’avait pas d’adversaire à sa mesure sur le plan régional également, puisqu’elle remporta l’or aux éditions 1993, 1998 et 2003 des Jeux des îles de l’océan Indien.
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