D’après ce qu’aurait entrevu la styliste Sweetie Ramlagun-Law sur le mandat de perquisition signé par un magistrat, la fouille chez elle, mercredi dernier, avait pour but de trouver de la drogue, des documents et des médicaments. On ne sait pas quelles sortes de médicaments cherchaient la douzaine de membres de la Central Investigation Division (CID) de Pamplemousses et ceux du Field Intelligence Unit. Presque une semaine après, cette perquisition soulève toujours bien des interrogations.

Sweetie Ramlagun habite Pereybère. On ne comprend pas trop pourquoi ce ne sont pas les éléments du bureau du CID le plus proche géographiquement qui sont intervenus mais ceux de Pamplemousses. En tout cas, après une fouille infructueuse, les policiers allaient s’en aller lorsqu’ils ont vu deux DVR, qui étaient auparavant connectés aux caméras de surveillance installées sur les lieux par feu le mari de Sweetie Ramlagun, à savoir Ah Fat Lan Hing Choy, l’ancien trésorier du Parti travailliste (PTr).

Ils ont voulu savoir de la styliste à quoi servaient ces appareils. Après que Sweetie Ramlagun leur ait fourni les explications, les policiers lui ont demandé s’ils pouvaient les emporter. La veuve d’Ah Fat Lan Hing Choy n’y a pas objecté et les a laissés emporter les deux DVR. Quel lien entre les DVR et de la drogue ou des médicaments qui faisaient initialement l’objet du mandat de perquisition ? On ne le sait pas. Normalement, le magistrat ayant signé le mandat de perquisition devrait demander aux policiers si les objets rapportés ont un lien avec ce qui était recherché…

Les policiers n’ont jamais parlé de recherche de DVR ou d’autres appareils électroniques. Cependant, c’est en voyant ces DVR qu’ils s’y sont intéressés. Il est évident pour Sweetie Ramlagun que les policiers cherchaient autre chose que de la drogue ou des médicaments. Ils se sont dirigés vers la chambre à coucher et ont fouillé les tiroirs et autres meubles en quête de documents. Mais quels documents ? En tout cas, ils n’ont rien trouvé à cet effet.

Après cette descente énergique chez la styliste, certains observateurs ont avancé que cette perquisition est due au fait que Sweetie Ramlagun est une proche de la famille Bissonauth. Et qu’elle ferait les frais d’une persécution dirigée contre cette famille. D’autres ont rappelé l’arrestation du pharmacien Lalldhun Bissonauth, le 18 septembre 2021 et les allégations contre ce dernier et contre le gendre du commissaire de police Pritesh relativement à une affaire de séquestration. Or, les dépositions ont été retirées à la suite, dit-on, d’un «cessez-le-feu» entre les deux belles-familles. Les hostilités auraient-elles recommencé via une proche de la belle-famille ?

Sweetie Ramlagun ne comprend toujours pas pourquoi la police aurait réveillé une vieille affaire en allant chez elle à Péreybère pour tenter de trouver un enregistrement des caméras de surveillance dans la pharmacie des Bissonauth à… Triolet. D’ailleurs, pour la styliste, comme évoqué plus haut, les policiers ne savaient même pas à quoi ces DVR servaient.

C’est pour cela qu’ils sont plusieurs à penser que la descente policière n’avait rien à voir avec les images de vidéos de surveillance de la pharmacie de Triolet. Autrement, ils auraient commencé par perquisitionner la pharmacie ou la demeure des Bissonauth.

Documents du trésorier du PTr recherchés ?

Ces policiers cherchaient-ils des documents ou des supports informatiques ayant appartenu à feu Ah Fat Lan Hing Choy, ancien trésorier du PTr ? Espéraient-ils obtenir des informations sur le financement de ce parti ? Pour rappel, dernièrement, le gouvernement Mouvement socialiste militant a soulevé à nouveau l’affaire des coffres-forts de Navin Ramgoolam pour tenter de connaître, en sus des produits dopants appartenant à l’ex-Premier ministre, l’origine de l’argent retrouvé dans ces mêmes coffres-forts.

Pensaient-ils qu’Ah Fat Lan Hing Choy avait conservé les comptes du parti sur un ordinateur ou un autre support ou document ? Ou alors, cherchaient-ils à savoir qui étaient les personnes qui ont rendu visite à Ah Fat Lan Hing Choy quand il était encore trésorier du PTr ? C’est difficile à dire. Toutefois, pour Sweetie Ramlagun, les policiers, du moins la plupart d’entre ceux, qui ont perquisitionné son domicile, ne paraissaient pas être sûrs de ce qu’ils étaient venus chercher.

Ce qui est certain, c’est que cette descente a eu pour conséquence de traumatiser la styliste et l’image de cette femme d’affaires a pris un sérieux coup. Selon les informations obtenues hier, les policiers se seraient rendu compte que les DVR étaient vides.