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Musique: quand les Clarisse Sisters rencontrent leur «frère» kenyan
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Musique: quand les Clarisse Sisters rencontrent leur «frère» kenyan
Pour vous mettre dans l’ambiance : imaginez une orchestration jazzy saxophone, Utani-kumbuka, extrait de Starborn, le premier album d’Anto Neosoul. Le beat se fond dans un mash up avec Sweetest taboo, le tube de Sade. Et vous avez la rencontre des Clarisse Sisters avec leur «frère» kenyan, l’artiste primé Anto Neosoul. Le quatuor partagera la scène du Caudan Arts Centre, demain, vendredi 26 mai, à partir de 20 heures. Pour une balade Out of Africa.
«Sade est l’une de mes principales influences», confie Anto Neosoul. Il explique: «Pour un homme, j’ai une voix très haut perchée. It’s my je ne sais quoi. My X-Factor.» Une voix qui a accroché l’oreille de Jean-Luc Willequet, le producteur des Clarisse Sisters, lors d’un séjour à Nairobi, au Kenya. En plus du timbre de voix, c’est le groove de la chanson Paid my dues d’Anto Neosoul qui retient l’attention du producteur.
L’artiste kenyan raconte : il reçoit un long courriel de Jean-Luc Willequet. «Je ne savais pas qui c’était. He’s a typical aristocrat», sourit le chanteur, en repensant au courriel détaillé incluant des liens vers des vidéos des Clarisse Sisters. Ce qui frappe tout de suite Anto Neosoul ce sont les similitudes entre leurs univers musicaux. «J’ai écouté mon intuition.»
À tel point qu’il est devenu «comme un membre de la famille. Un frère pour les Clarisse Sisters».Il taquine :«Jean-Luc Willequet is like my French dad.» Le producteur explique pour sa part «inviter Anto Neosoul ici, c’est pour décloisonner. Donner l’occasion au public de découvrir autre chose».
Alors qu’il s’apprête à donner son tout premier concert chez nous, l’artiste kenyan ajoute : «Dans mon pays, Maurice est connue comme une destination pour les lunes de miel. Au Kenya, certains confondent Maurice avec les Seychelles. Il y a beaucoup de Seychellois dans mon pays. Au Kenya, si vous rencontrez un Seychellois ou un Mauricien, vous ne pourriez pas faire la différence.»
L’une de ses particularités : le CV d’Anto Neosoul mentionne sa «manie de la perfection». Lui corrige : «Actually it’s an anxiety disorder. Je suis anxieux pour tout et rien.» L’artiste se souvient du confinement. Animateur radio (il est aussi présentateur télé), «j’étais celui qui annonçait les mauvaises nouvelles, comme le nombre de décès dus au Covid-19. Cela a fini par m’affecter». Sa thérapie: «Quand je suis entouré de gens, tout va bien. Quand je suis sur scène, ça va. J’use de mon influence au Kenya pour aborder le sujet de la santé mentale qui est toujours très taboue dans des sociétés africaines. If you talk about it, it means you must be mad. Vous êtes ostracisé.»
L’influence d’Anto Neosoul au Kenya (en 2021, la population de ce pays était de 53,01 millions) se mesure aussi à ce qu’il a réussi. Il a animé Teen Republik, une émission populaire en Afrique de l’Est. Il a participé à Shuga, une production de MTV, dans laquelle on a aussi vu Lupita Nyongo, qui s’est fait connaître grâce au film 12 Years A Slave. En 2021, il était nommé à Couture Africa Most Stylish Media Personality. Il a aussi honoré une tournée de 90 jours dans des pays européen.
Après Starborn, un premier album «expérimental», c’est sept ans plus tard qu’Anto Neosoul revient avec Welcome 2 my soul (2022), un second album, «intentionnel». À force de s’entendre dire que son feeling soul collerait avec des chansons pop, il a décidé de sauter le pas. «Mais ne me collez pas d’étiquette.»
À neuf ans déjà, l’enfant venu du bidonville de Kawangware chante devant l’ancien président kenyan Daniel Arap Moi. À 35 ans, Anto Neosoul affirme: «Faire de la musique est un cadeau d’en haut. Cela m’a ouvert tellement de portes. La musique voyage quand elle est différente. Comme les Clarisse Sisters, mon style ce n’est pas la musique traditionnelle locale.»
Aventure Est-Africaine: cinq concerts au Kenya
<p>La rencontre musicale avec Anto Neosoul ne s’arrête pas après le concert de vendredi. Les Clarisse Sisters mettront le cap sur le Kenya, le mois prochain, où elles donneront cinq concerts. <em>«Nairobi est une ville internationale»,</em> souligne le producteur Jean-Luc Willequet. Les Mauriciennes sont notamment programmées au Nairobi Serena Hotel, un 5-étoiles.</p>
<p>Un album d’Anto Neosoul avec les Clarisse Sisters n’est pas exclu. <em>«Pendant les répétitions pour le concert de vendredi, on a trouvé deux titres déjà : ‘Who’s Grace?’ et ‘Payback time’. Si l’afrobeat des Nigérians est devenu aussi populaire, c’est parce qu’ils ne perdent pas de temps.»</em></p>
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