La cérémonie des Oscars indiens se tient ce vendredi et samedi à Abou Dhabi où des stars de Bollywood vont déferler pour récompenser les professionnels de la plus importante industrie du cinéma au monde, confrontée à une crise depuis la pandémie de Covid-19.

La 23ᵉ édition du Indian Film Academy and Awards (IIFA), l'une des cérémonies les plus prestigieuses de Bollywood, se tient généralement à l'étranger et depuis 2022 dans la capitale des Emirats arabes unis, riche pays du Golfe qui abrite une importante communauté indienne et est un partenaire commercial important de l'Inde.

Parmi les grandes stars de cette édition, l'acteur Salman Khan a fait une apparition mercredi lors d'une conférence de presse de l'IIFA à Abou Dhabi où il vient de «tourner Tiger», du nom d'un blockbuster à plusieurs volets.

«J'ai terminé Tiger, que vous pourrez voir à l'occasion (des fêtes) de Diwali» à la fin de l'année, a annoncé la vedette du cinéma bollywoodien.

«Je suis heureux de savoir que l'IIFA affiche complet», s'est-il félicité, alors que d'autres stars ont commencé à arriver à Abou Dhabi, à l'instar de Nora Fatehi, Abhishek Bachchan, Vicky Kaushal et Farah Khan.

Varun Dhawan, Kriti Sanon, Jacqueline Fernandez et Rakul Preet Singh seront eux aussi de la partie ce weekend.

«Bollywood est pour le monde une fenêtre ouverte très importante sur les traditions culturelles indiennes», s'est réjouit l'ambassadeur d'Inde aux Emirats arabes unis, Sunjay Sudhir.

«Le lien culturel entre l'Inde et les Emirats arabes unis est devenu encore plus dynamique» et «Bollywood et l'IIFA contribuent largement à le renforcer», s'est félicité le diplomate durant la conférence de presse.

Selon lui, le riche pays pétrolier abrite «le plus grand nombre de ressortissants indiens au monde» avec environ 3,5 millions d'expatriés. Un marché important pour Bollywood.

Communauté vigoureuse

Géant asiatique de plus de 1,4 milliard d'habitants, l'Inde produit en moyenne 1 600 films par an, soit plus que n'importe quel autre pays au monde. L'industrie cinématographique indienne reste dominée par le cinéma de Bollywood en langue hindi, largement exporté en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient, en particulier les pays du Golfe où vivent des millions de ressortissants indiens.

Alors que Bollywood, partie intégrante de l'identité culturelle indienne, est confrontée à une crise majeure depuis la pandémie de Covid-19, la région du Golfe «est un marché énorme», dit à l'AFP Akshaye Rathi, spécialiste de l'industrie et directeur de la société de production Aashirvad Cinemas.

Les événements comme les IIFA d'Abou Dhabi «ne permettent pas de surmonter une crise du jour au lendemain», mais ils «rappellent aux spectateurs, dans la diaspora comme la population locale, l'existence de cette communauté merveilleusement vigoureuse qui crée du divertissement».

Ce cinéma est par ailleurs concurrencé par les plateformes de streaming étrangères et les autres films indiens réalisés loin de Bombay, mégapole dont le mot Bollywood est tiré.

Produit par l'industrie cinématographique en langue telugu du sud de l'Inde, le film «RRR» a ainsi connu un succès jusqu'à Hollywood. En début d'année, il a remporté le Golden Globe de la meilleure musique et l'Oscar de la meilleure chanson.

Mais le succès de «Pathaan», avec la superstar Shah Rukh Khan, qui a battu tous les records au box-office indien en début d'année, avive l'espoir d'un retour des blockbusters de Bollywood.