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Drogue dangereuse: la kétamine, une réalité à Maurice
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Drogue dangereuse: la kétamine, une réalité à Maurice
«Will PM state if Ketamine also known as K hole, a dissociative drugs detaching users from reality, is classified in the schedule of dangerous drugs?» C’est une des questions d’Arvin Boolell ayant été mises de côté par le speaker Sooroojdev Phokeer. Le député rouge fait ressortir que sa question était très importante car la kétamine fait actuellement des ravages chez de nombreux étudiants en Europe. «On m’a expliqué que la kétamine est déjà sur la liste des drogues dangereuses et c’est pour cette raison qu’elle n’a pas été admise. Or, moi je pense qu’il aurait fallu reformuler la question. Par exemple, de savoir si elle sera listée comme very dangerous drug, dans le but de prendre toutes les précautions nécessaires.» Arvin Boolell souligne aussi que c’est très à la mode dans les Rave Parties notamment et que la kétamine est tout aussi voire plus néfaste que la cocaïne.
Des cas de consommation de la kétamine à Maurice, il y en a, selon Taroonsing Ramkoosalsing, psychiatre, qui était anciennement affecté à l’hôpital Brown-Séquard. Il indique qu’il a personnellement eu des cas dans le passé. «Je peux vous dire que la kétamine est présente à Maurice depuis au moins 10 à 15 ans. Et encore plus aujourd’hui.» Comment cette drogue est-elle consommée ? Comment s’en procure-t-on ? Selon le médecin, les usagers de drogue lui ont expliqué que la méthode est presque identique à celle des drogues dures classiques. Comme l’héroïne. «La kétamine est sous une forme liquide. Elle est chauffée sous le feu. Puis elle devient du cristal. A ce moment-là, on le place sur la cigarette et on fume. Définitivement l’on s’en procure sur le marché noir comme la plupart des drogues...» Légalement toutefois, la kétamine est utilisée dans des hôpitaux comme anesthésie lors des pansements ou de brèves interventions.
Il explique que les effets secondaires de la prise de cette drogue incluent les hallucinations. «Les traitements sont divers notamment le counselling ou encore la psychothérapie et les antidépresseurs si le cas du patient le nécessite et aussi des anti-hallucinatoires pour les symptômes.»
Danny Philippe, chargé de prévention à l’association Développement, rassemblement, information et prévention, est aussi au courant de la situation. Il fait valoir cependant que la prise de cette drogue n’est pas «partout». «C’est consommé plus par les personnes aisées. Vous n’allez pas en voir dans des quartiers vulnérables par exemple.» Même son de cloche pour Ally Lazer, le président des associations des travailleurs sociaux qui affirme que c’est très répandu dans certaines boîtes de nuit. «J’en ai déjà fait l’expérience personnellement et je m’étais rendu dans une discothèque pour faire un constat. La dose de kétamine se vendait plus chère que celle de l’héroïne. Et les patients, comme je surnomme ceux qui en consomment, sont des jeunes, dont des fils à papa. On peut aussi le sniffer.»
Et les symptômes, confie-t-il, sont très brutaux. «Vous perdez toutes vos facultés. Vous pouvez aller jusqu’à perdre connaissance. C’est ce qui est aussi utilisé pour agresser sexuellement des filles dans des soirées. Elle est présente dans des Rave Parties également, de ce que j’ai appris...»
Puis, la kétamine est aussi utilisée chez les vétérinaires. Le Dr Radhakrishna Veerapa, président de l’association des vétérinaires, raconte que cette substance est utilisée lors des interventions chirurgicales chez les animaux mais aussi avant de procéder à l’euthanasie de nos amis les bêtes. «Sur une base humaine, nous les endormons avec de la kétamine avant de les euthanasier.» La vente de la kétamine aux vétérinaires est stricte et contrôlée. «Il faut se munir d’un purchase order certifié par le ministère de la Santé et le Pharmacy Board qui est octroyé aux vétérinaires enregistrés uniquement. Puis il faut que chaque vétérinaire garde un track record à chaque fois que la kétamine est utilisée. Tout doit être documenté.»
Les prix
<p>Au niveau de l’Anti-Drug & Smuggling Unit, l’on soutient qu’il n’y a pas eu beaucoup de saisie de cette drogue, à ce jour. Les prix sont identiques à ceux de l’héroïne, la cocaïne, la méthamphétamine, l’amphétamine ou encore le «cristal meth» : une dose (10-16 mg) à Rs 200, un gramme à Rs 15 000 et un kilo à Rs 15 millions.</p>
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