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Décès des dialysés : appel lancé au DPP
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Décès des dialysés : appel lancé au DPP
Leurs nombreuses questions sont toujours sans réponse. Désespérés, les proches des dyalisés décédés dans des circonstances troubles pendant la pandémie ne baissent pas les bras. Ils en appellent au DPP.
La Renal Disease Patients Association a décidé de prendre le taureau par les cornes. Après avoir réclamé à plusieurs reprises que le ministère de la Santé publie le rapport du Fact Finding Committee (FFC) sur le décès des dialysés de l’hôpital de Souillac, en 2021, elle demande désormais l’aide du Directeur des poursuites publiques (DPP). L’association et les proches des patients décédés veulent que la lumière soit faite sur toute cette affaire où, selon eux, la piste de la négligence médicale est privilégiée. C’est ce qu’ils ont avancé lors d’une conférence de presse, hier, au centre Marie Reine de la Paix.
Dans la lettre envoyée au DPP, l’association met en exergue les zones d’ombre qui entourent ce dossier, déjà dans le domaine public depuis deux ans. «Notre requête était que ce rapport soit rendu public. Malheureusement, le ministère a préféré opter pour un raccourci en référant le cas au Medical Negligence Committee», a déclaré le secrétaire de l’association, Bose Soonarane. Mais ce qu’il trouve le plus aberrant, c’est que l’on mette en doute le rapport rédigé par l’ancienne juge Deviyanee Beesoondoyal. «C’est quand même une juge de la Cour suprême et, au lieu d’exposer son travail, vous demandez à de petits avocats de commenter le travail d’un juge. Cela n’a aucun sens. Où est la logique ?»
Autre fait souligné : la présence d’un médecin qui était le Regional Health Director. Il a aussi été impliqué dans le management du centre de quarantaine où les patients dialysés avaient été regroupés. «Il était aussi sur le panel du Medical Negligence Committee. Pour nous, cela représente un conflit direct avec cette affaire.» Plusieurs faits ont été une nouvelle fois communiqués, comme les conditions qui ont prévalu lors du passage des patients à l’hôtel du Sud, dont des repas qui n’étaient pas adaptés aux dialysés, le manque de moyen de communication et l’absence de télévision, entre autres. D’autres raisons ont également été évoquées pour l’ouverture d’une enquête judiciaire, incluant le témoignage des différentes familles.
Témoignages bouleversants
Encore sous l’émotion, Baby Lutchammah raconte le calvaire de son époux. «Je repense encore au temps que tous ces patients ont perdu à attendre avant d’aller au centre de quarantaine.» Elle ajoute qu’elle a dû batailler pour pouvoir rester avec son époux lors de ce séjour. «Après quelque temps, on a été transféré à l’hôpital de Souillac, en contact avec des personnes positives au Covid-19.» Elle explique le déroulé des jours précédents le décès de son époux. Même deux ans après, elle n’a oublié aucun détail.
C’est aussi le cas de Krishna Ramsamy. Il a perdu son épouse dans des circonstances qui restent inexplicables, selon lui. «On nous a empêchés de la voir. Je venais à la fenêtre et je lui parlais au téléphone. Même si je ne voyais que son ombre, je savais qu’elle me voyait.» Ce qui a été le plus dur, c’est qu’au décès de sa femme, l’enterrement s’est déroulé dans des circonstances encore plus pénibles. «Le JCB a jeté des pierres sur son cercueil. Aucun respect pour la personne décédée. Même pour un animal, on a plus de considération.»
De son côté, Kevin Hanzary, dont le beau-père Mahadev Jeebun est mort à l’hôpital de Souillac, veut que le rapport soit dévoilé. «Pourquoi devons-nous autant supplier pour que notre requête soit prise en compte ? Nous ne voulons pas mêler la politique à cette affaire. La souffrance de nos proches est déjà lourde à porter. On ne semble pas nous comprendre!» Ils demandent ainsi que la demande de l’association rénale et des proches soit prise en compte.
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