Selon le dernier rapport de Statistics Mauritius daté du 30 mai, le premier trimestre de l’année a généré des recettes financières à hauteur de Rs 22,281 milliards, nettement plus qu’à la même période en 2022, où elles s’élevaient à Rs 12,539 milliards. Concernant les arrivées touristiques entre janvier et mars, 305 197 passagers ont foulé le sol mauricien, contre 158 818 en 2022. Joomeet Aubeeluck, président de l’All Beach Hawkers, estime toutefois que les touristes ne viennent pas de manière régulière.

«Avant, les touristes venaient presque tout au long de l’année, mais depuis le confinement, tout a changé», affirme-t-il. En effet, les voyageurs semblent privilégier l’été pour visiter l’île. Selon lui, ils préfèrent passer leurs vacances estivales en Europe, dans des pays offrant de belles plages comme la Grèce, la Turquie ou l’Espagne. Aubeeluck note toutefois une reprise des affaires et souligne que l’industrie doit simplement s’adapter à cette nouvelle tendance. Cependant, il observe que de nombreux hôtels sont en rénovation, ralentissant quelque peu l’activité.

Prem Beerbaul, président des plaisanciers de Maurice, confirme la présence d’une clientèle touristique haut de gamme, dont les hôteliers semblent être les principaux bénéficiaires, au détriment des plaisanciers. Il pointe également une pratique illégale répandue. «Les hôtels n’ont pas le droit de vendre des excursions en bateau. C’est inscrit dans la loi qui régit les hôtels de Maurice. Or, c’est devenu une pratique courante.» Bien qu’il ait informé les autorités de cette situation, aucune action n’a été entreprise.

À l’approche de la présentation du budget, Aubeeluck n’a pas d’attentes précises pour son secteur. Il exprime sa frustration face au manque d’écoute du ministre du Tourisme : «Comment envisager des propositions budgétaires alors que le ministre du Tourisme ne nous a jamais reçus ? Et ce n’est pas faute d’avoir essayé de le rencontrer pour parler de nos problèmes. Sans succès.»

Beerbaul déplore également le manque d’écoute des autorités. «Depuis huit ans, nous envoyons nos recommandations, mais jamais elles n’aboutissent.» Il réclame des améliorations sur les points d’embarquement, comme l’installation de toilettes et robinets, pour offrir aux clients un lieu propre où attendre. Les consultations avec le ministre des Finances lui semblent sans effet concret : «Je crois que c’est juste pour passer à la télé. On nous appelle mais en fin de compte, cela ne sert à rien.»

Malgré ces frustrations, Beerbaul, comme de nombreux Mauriciens, sera devant son écran vendredi pour voir ce que le Grand argentier annoncera.