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L’histoire de Assok Kisto: «marsan dipin»
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L’histoire de Assok Kisto: «marsan dipin»
Cet habitant de Roches-Noires, âgé de plus de 70 ans, a été pendant de nombreuses années marchand de pain. À un moment, il en livrait près de 1 000 chaque jour. Cependant, il a dû arrêter ses activités avec l’arrivée de la pandémie. Rencontre.
Assok Kisto est très apprécié dans son village. À Roches-Noires comme à Poste-Lafayette, le retraité a servi les habitants à sa manière pendant de nombreuses années. Tout a commencé en 1988. À cette époque, il avait déjà un emploi, mais il a constaté que la qualité du pain que ses voisins et lui achetaient laissait à désirer et le village n’avait pas de boulangerie. «Dans mon ancien emploi, j’avais un van à ma disposition. J’ai donc décidé de vendre du pain. Je me suis rendu dans une boulangerie à l’Amitié où l’on faisait de jolies baguettes. J’ai commencé petit à petit les premiers jours, mais après une semaine, je vendais 600 baguettes chaque jour.»
Par la suite, Assok Kisto se souvient qu’il a dû arrêter à cause de «difficultés». Il n’avait plus beaucoup de temps à consacrer à ce travail. Mais il a repris la livraison de pain peu de temps après. Cette fois-ci, à bicyclette, il parcourait plusieurs kilomètres, sept jours sur sept, qu’il pleuve ou qu’il y ait un cyclone. «J’avais des sacs même sur le guidon où je transportais 500 ‘pains maison’ qu’une boulangerie de Flacq me livrait.»
«On lui offrait souvent des cadeaux par exemple, on lui a offert plusieurs vélos et des tentes pour transporter les pains.»
Comment commençait sa journée ? Assok Kisto se levait à 2 heures du matin. Il se préparait et buvait son thé, puis vers 3 heures, la boulangerie de Flacq venait déposer les pains. À 4 heures, il était déjà à vélo. «Je suis même passé de 500 à 1 000 pains par jour à un certain moment.» À 7 heures, tout était vendu et à 9 heures précises, il était à son travail à temps plein à la National Empowerment Foundation. «Je n’étais jamais été en retard. Lorsque je livrais du pain, même si j’avais un pneu crevé, je continuais à pédaler...»
Des années plus tard, la première boulangerie de Roches-Noires voit le jour et la clientèle d’Assok Kisto diminue. «De 1 000, cela est redescendu à 600 pains, car certains villageois ont préféré acheter leur pain eux-mêmes.» Cependant, il était très apprécié par de nombreux habitants et on lui offrait souvent des cadeaux. Par exemple, on lui a offert plusieurs vélos et des tentes pour transporter les pains. Des personnes à qui il livrait le pain ont même organisé un anniversaire en son honneur. Il pouvait aussi compter sur sa sœur, dit-il.
Les trois enfants d’Assok Kisto, après avoir tous trouvé un emploi, ont demandé à leur père de cesser de travailler, mais le marchand de pain aimait ce qu’il faisait depuis de nombreuses années. Il confie avoir mis fin à ce travail avec l’arrivée de la pandémie. Aujourd’hui, il conserve quelques-unes de ses bicyclettes et des souvenirs de contacts humains dans sa mémoire...
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