La confiance du peuple. C’est ce que cherchait le gouvernement avec la présentation du budget. C’est du moins ce qu’avance le président du Mauritius Labour Congress (MLC), Haniff Peerun. Il confie que certaines mesures auraient néanmoins pu être mieux pensées. C’est ce qu’il a soutenu lors d’un point de presse, ce lundi 4 juin, à Port-Louis.

Dans un premier temps, le président du MLC s’est appesanti sur le prix de l’essence. «On l’a réduit de Rs 5 mais quand on voit le prix pratiqué à l’étranger... La Réunion a revu son prix à la baisse la semaine dernière.» Haniff Peerun s’interroge sur le rôle du Petroleum Pricing Committee (PPC) et se demande si cet organisme n’est pas un gaspillage de fonds publics. Il a salué la décision d’offrir Rs 15 000 comme revenu minimum. «Mais cela aurait été bien que cette somme reste permanente.» Il a salué aussi la mesure concernant les Rs 20 000 offertes aux jeunes qui atteignent l’âge de la maturité. Néanmoins, il suggère que les autorités adoptent un plan pour venir en aide aux jeunes qui sont au chômage. «On aurait pu leur proposer moins tout en les aidant à entrer dans le monde du travail » Haniff Peerun demande toutefois que cette mesure soit ciblée pour ne pas favoriser ceux qui viennent des milieux aisés.

Les artistes obtiendront un lump sum mais il ne faut pas oublier qu’un artiste ne prend pas sa retraite à 65 ans. «Un chanteur ou un peintre n’arrête pas sa passion avant sa mort. Certaines mesures sont un peu trop nuancées…», a-t-il ajouté. S’attardant sur les cas des planteurs, le président du MLC demande au gouvernement de venir avec une mesure permettant à ces derniers d’obtenir plus de terrains pour travailler la terre. «Nous pourrions alors améliorer notre autosuffisance alimentaire.» En ce qui concerne l’arrivée des travailleurs étrangers, pour Haniff Peerun, c’est un danger pour l’avenir des Mauriciens, eu égard au nombre de chômeurs. «Beaucoup préfèrent prendre des étrangers car le salaire qui leur est donné n’est pas le même, et ils travaillent même pendant les week-ends.»

Le président du MLC a salué la décision prise au sujet des soins médicaux prodigués aux enfants malades. Il demande aux autorités d’étendre cette mesure aux autres cas qui ne peuvent être traités à Maurice. Il demande qu’un appel soit fait aux Mauriciens qui travaillent à l’étranger afin qu’ils partagent leur expertise. Par ailleurs, pour ce qui est de l’allocation de Rs 2 000 de la CSG qui sera donnée, le MLC juge que cela n'est pas suffisant face au coût de la vie qui ne cesse d’augmenter. Les recrutements dans le secteur de la santé ou encore de l’éducation ont été salués. «Mais est-ce que les chiffres sont les mêmes comparés à ceux qui vont à la retraite ?»

Haniff Peerun a aussi pointé du doigt certains manquements. «Il n’y a aucune mesure pour le combat contre le taux d’inflation, le pouvoir d’achat et aucun contrôle sur les prix. Les importations coûtent plus cher alors que la roupie continue à être dépréciée.» Pour ce qui est des Rs 31 milliards de dette publique, où est-ce que le ministre va décaisser la somme pour éponger cette dette, s’est interrogé le président du MLC. En tout cas, pour lui, ce budget aurait pu être mieux pensé.