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Débats budgétaires | Xavier-Luc Duval: «L’inflation est l’amie du gouvernement»
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Débats budgétaires | Xavier-Luc Duval: «L’inflation est l’amie du gouvernement»
Le leader de l’opposition a lancé, hier, les débats sur le budget. Il a tenu à expliquer d’où proviennent ces Rs 204 milliards que va utiliser le gouvernement pour distribuer «à gauche et à droite alors que le budget de 2019 n’avait prévu que Rs 147 milliards».
Pour le leader de l’opposition, le gouvernement a tout simplement profité d’une part de l’inflation que subit la population pour collecter plus d’impôts et d’autre part de la dépréciation de la roupie – 42% depuis 2014 – pour approvisionner le Special Reserve Fund de la Banque de Maurice utilisé ensuite par le gouvernement. «C’est sans compter le taux d’intérêt bancaire qui contribue à écraser le peuple.L’inflation, c’est la meilleure amie du ministère des Finances et la pire ennemie des pauvres et des pensionnaires.»
Xavier-Luc Duval est d’avis que le Budget 2023-2024 est un mea culpa du gouvernement qui rend un peu ce qu’il a pris de la population. Mais ce qui sera donné sera repris avec l’inflation qui, «comme l’a prévu le ministre Padayachy lui-même, sera de l’ordre de 9 %». Sauf aux riches, souligne le leader de l’opposition, qui deviennent plus riches alors que les pauvres deviennent plus pauvres. Et de parler des grosses berlines, des McLaren et des grosses villas «qui font penser à Las Vegas». «C’est un budget ultra-capitaliste dont le slogan devrait être ‘Caring for the rich by daring to take from the poor.’» Il pense aussi à la classe moyenne prise en sandwich et qui, selon Emmanuel Macron, «est trop riche pour être aidée et pas assez riche pour bien vivre».
Xavier-Luc Duval s’attend bien à ce que les autres intervenants de la majorité invoquent le Covid. «Mais ce n’est pas une fatalité. Voyez les Seychelles et les Maldives, nos proches voisins, où l’inflation n’est que de 2 % et dont les devises ont retrouvé la valeur pré-pandémique.»
Il se dit extrêmement déçu de ce Budget qui ne répond ni aux erreurs passées, ni aux interrogations de la population, ni ne propose des moyens concrets pour relancer l’économie qui est le fondement de la prospérité de tous. «Il fallait privilégier l’entrepreneuriat, l’innovation et la productivité avec ce Budget de Rs 204 milliards.» Sinon, ajoute-t-il, nos jeunes continueront à s’exiler. «Nous perdons ce que nous avons de plus précieux : nos ressources humaines, après le bel environnement que nous avions.»
Abordant le secteur de l’éducation, Duval a parlé de l’échec total de l’Extended Programme, du classement à la 323e place en Afrique de l’Université de Technologie de Maurice. «On n’a pas entendu la ministre en parler.» Il ne manque pas de souligner la politique «dominer» du gouvernement envers des établissements éducatifs confessionnels «qui ne sont plus ce qu’ils étaient auparavant».
Après avoir parlé du réel chiffre du chômage et de sous emploi, tel que cité par Statistics Mauritius, Xavier Duval a abordé le thème de la démocratie en dénonçant les trop grands pouvoirs du Premier ministre. Il a également dénoncé la confidentialité entourant les contrats alloués par les compagnies d’État sans appel d’offres. «Il faut changer les lois pour rendre cela illégal.» En énumérant une trentaine d’institutions comme la police, l’ICAC, la MRA, la SBM, la NSLD, le leader de l’opposition voudrait que ce soit un Select Committee qui procède aux nominations des responsables.
Pour finir, Xavier Duval a dénoncé l’insalubrité générale et la pollution dans le pays «comme ces motos pétaradantes» alors que les touristes s’intègrent dans la société en louant des maisons via AirBnb.
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