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Infestations de punaises dans les écoles: une politique de désinfection pendant les vacances vivement requise
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Infestations de punaises dans les écoles: une politique de désinfection pendant les vacances vivement requise
Hier mardi le 6 juin, les élèves du Renganaden Seeneevassen SSS à Port-Louis et du Mohun Parsad Sharma Jugdambi SSS à Goodlands ont manifesté. Motif : leur établissement est la proie de punaises. La veille, une autre infestation avait accablé le Simadree Virahsawmy SSS à Rivière-du-Rempart. Un nouveau cas qui se greffe sur les précédents. Pourquoi tant d’infestations en milieu scolaire ? Les établissements éducatifs sont-ils les seuls à être impactés ? Des solutions durables existent-elles ?
Depuis ces dernières semaines, ils sont traqués par de petites bêtes. Bon nombre de collégiens font face à des infestations de punaises. Après le Jean Marie Frank Richard SSS à La Tour-Koenig, le Quatre Bornes SSS et les collèges Notre-Dame et Mauritius, en mai, ainsi que le collège de Lorette de Bambous-Virieux et l’institut secondaire Simadree Virahsawmy à Rivière-du-Rempart en juin, hier, c’était au tour de l’école primaire port-louisienne Renganaden Seeneevassen, d’en faire les frais. Idem à Mohun Parsad Sharma Jugdambi SSS à Goodlands. Un phénomène qui s’amplifie. Pourquoi ? Arvind Bhojun, président de l’Union of Private Secondary Education Employees (UPSEE), constate une «épidémie de punaises» dont l’envergure fait penser à celle du Covid-19.
À qui la faute ?
«Les tables, les pupitres et les chaises datent. Certains collèges d’État disposent de ce mobilier depuis une trentaine d’années. Une durée bien plus élevée dans les établissements privés. Sans le moindre remplacement de ces infrastructures, le risque d’infestations de punaises s’accroît.» Deuxièmement, les invasions de punaises s’étendent sur plusieurs régions. Selon lui, durant les deux confinements, les trajets en autobus étaient interdits ou restreints, ce qui fait que ces véhicules étaient totalement fermés. Désormais, avec le retour à la normale, il est possible que les trajets estudiantins soient vecteurs de punaises. Aussi, les transports publics, fréquentés par les élèves qui peuvent contribuer à la propagation de punaises, doivent également être sujets à une campagne d’extermination. Il fait également une requête au ministère de l’Éducation et la Private Secondary Education Authority (PSEA) pour un financement aux institutions pour qu’elles puissent effectuer les changements qui s’imposent face aux punaises.
À quelle fréquence faut-il désinfecter ?
Arvind Bhojun suggère que l’exercice ait lieu durant chaque période de vacances scolaires. «Cet intervalle serait idéal comme il faut fermer les établissements pendant 48 heures à cause de fortes émanations des produits utilisés. Il faut instituer une policy pour chaque période de vacances scolaires pour un traitement standard dans les écoles publiques et privées.»
Et le primaire ?
Vishal Baujeet, président de la Government Teachers’ Union (GTU), confie n’avoir pas reçu de doléances à ce sujet dans cette filière, et espère qu’il n’y en aura pas. «Par contre, nous assistons à une grande fréquence de ces cas au cycle secondaire. Les punaises sont des insectes transposables. Il faut savoir comment ils atteignent les établissements scolaires. Il se peut que ce soit durant les trajets dans les moyens de transport en commun.» D’autant que la propagation se fait à vitesse exponentielle. Selon lui, il faut que toutes les écoles mènent une désinfection, de même que les autobus et les gares. Les autorités doivent agir en conséquence ainsi que les responsables scolaires, soutient-il.
Pour sa part, Sunil Jeewoonarain, secrétaire de la Mauritius Bus Owners Cooperative Federation, souligne que des interventions de pest control ont eu lieu au niveau des autobus, notamment face aux cafards et aux rats, à intervalle de 35 jours. Et pour les punaises, cela peut se faire à intervalle de 45 jours. «Si les compagnies font beaucoup de trajets ou transportent de nombreux passagers, il y aura plus de risques d’insectes. Certains passagers ‘sabotent’ les autobus en insérant du pain, des aliments et d’autres produits dans les sièges, et ils deviennent des foyers pour toutes sortes de bestioles.»
Combien ça coûte ?
D’après notre interlocuteur, une session de désinfection revient à Rs 1 000 par autobus pour les cafards et les rats. Pour les punaises, une fumigation peut coûter Rs 1 500 par véhicule. «Contrairement aux cafards, les punaises ne meurent pas avec du poison. Il faut utiliser d’autres solutions plus onéreuses. Quand elles sont toutes exterminées, d’autres ne reviennent pas aussitôt.»
Nous avons essayé d’avoir une déclaration du ministère de l’Éducation et de la PSEA sur les actions à venir suite aux infestations de punaises, en vain.
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