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SST I Agression après un accident à la rue Pasteur: «si mo garson ti tousel, li ti pou trouv lamor»

10 juin 2023, 20:00

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SST I Agression après un accident à la rue Pasteur: «si mo garson ti tousel, li ti pou trouv lamor»

Le samedi 3 juin, aux alentours de 4h30 du matin, en apprenant que son véhicule, une fourgonnette conduite par son cousin, est entré en collision avec une voiture de la marque KIA, un jeune habitant de Le Hochet, qui soufre d’un handicap, se précipite sur place à la rue Pasteur, accompagné de ses parents et de sa sœur. Il pense à flmer la scène en prévision d’une réclamation d’assurance. Mais alors qu’il a son téléphone en main, il se fait agresser par cinq hommes. La scène a été immortalisée sur son téléphone. Son père, âgé de 56 ans, dit avoir été agressé lui aussi. Les deux victimes ont rapporté le cas au poste de police de Trou Fanfaron, samedi matin, après s’être rendus à l’hôpital pour des soins. Une semaine après, ils sont toujours traumatisés. Linion Pep Morisien (LPM) organise une conférence de presse ce samedi à midi, à son siège, pour demander des explications au sujet de ce cas de brutalité policière alléguée.

Il s’avère que dans la Kia se trouvaient des limiers de la Special Striking Team (SST) de l’ASP Ashik Jagai. Les cinq occupants, dont une femme, ont été blessés et les pompiers qui ont été mandés sur place ont dû les extraire de la voiture. L’un d’eux se trouve dans un état grave aux unités des soins intensifs à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. Le chauffeur de la fourgonnette, âgé de 45 ans, a également été blessé et il est toujours admis à l’hôpital. Il a expliqué qu’il remontait la rue Royale en direction de China Town lorsque la KIA a percuté son véhicule de plein fouet. La voiture sortait, elle, de la gare du Nord et l’accident s’est produit à la rue Pasteur, Port-Louis. Selon les renseignements, la KIA roulait à vive allure et ne s’est pas arrêtée à la ligne blanche continue car elle poursuivait un motocycliste. Ce dernier a failli lui aussi entrer en collision avec la fourgonnette mais l’impact avec la voiture de police n’a pu être évité.

Après l’accident, le chauffeur de la fourgonnette a alerté ses proches qui sont arrivés aussi vite qu’ils pouvaient. «Kan nune fine arrive laba, mo bane zenfant in ale get zot cousin, moi monn get dan sa loto la, monn trouve letat sa bane passagers, mo fine abasourdi, monn dir bondie, sape sa bane dimoune la, zot ena ene famille ki pe attane zot», confie l’une des deux victimes de brutalité âgé de 56 ans. Il a tenté d’apporter son aide alors que son fils, âgé de 25 ans, a, lui, sorti son téléphone pour filmer l’accident pour les besoins de l’assurance. «Kouma mo garson in tire so telephone ene groupe dimoune in fonce lor li, in commence tape li. Zot in pousse li ar shutter, in commence tape li. Mo criye la police pour vine sape nou, lerla ki banla dir zot mem zot la police. Mo fine supplie zot pou laisse mo zenfant, monn dir li handicape pa bat li. Zot in continie. Monn bizin zet mo lekor lormo garson, pou epargne li, zot fine trappe moi zot fine bat moi. Zot fine bat mo tifi. Si mo garson ti tousel, li ti pou fini mort», pleure ce quinquagénaire.

Il affirme que ses proches et lui étaient loin de se douter que les occupants de la voiture étaient des policiers et qu’ils ignoraient aussi qu’ils étaient les hommes de l’ASP Jagai. «Nu pa merite seki fine arriver. Nu bane dimoune trankil, nu travay honet, nu aide boukou dimoune. Tou dimoune ceki conne nu kapav temoigne sa. Sa ler la nu fine arrive lor lieu accident, zot nek trape nu zot bater. Pa nu ki entor, pa nu kinn fer accident. Mo fami in traumatise par sa. Nu lavi in basculer net», confie cet habitant du Nord. Il explique que depuis ce jour-là, les membres de sa famille et lui n’arrivent pas à fermer l’œil de la nuit. «Mon fils n’arrête pas de crier. Il revit ces moments d’horreur. On a dû commencer un traitement avec un psychiatre. On a peur», ajoute ce père inquiet, la voix enrouée à force d’avoir crié.

«Couma dir nu lavie in arrete. Li pa facil pou nou. Nu bane dimoune ki nu bizin travay pou vivre, nu pa pe kapav travay. Nu pane fer personne ditor nou, pu nu vivre dans ene frayeur coumsa. Nu pa agace personne. Zamais ni moi ni mo bane zenfan in gagn probleme la police. Sak coup nu pe revivre sa bane zimage la. Mo neve ki lopital so fami osi in traumatise. Nou pe viv dan enn la per terrib. Nou pa pe kone kot pou galoupe kot pou tourner. Mo latet fatigue, mo ena fami malad dan mo lakaz.», lâche le quinquagénaire.

Il explique que son fils, qui ne jouissait déjà pas d’une très bonne santé, a vu son état se détériorer. En 2016, alors que le jeune homme avait 18 ans, il avait été victime d’un grave accident. Un autobus l’avait percuté et sa tête s’était retrouvé coincée sous une des roues du véhicule. Il est resté pendant longtemps à l’hôpital avant de pouvoir finalement rentrer chez lui. Une fois chez lui, le médecin avait demandé à ses parents de ne pas garder espoir de le revoir un jour en pleine forme et le jeune homme est resté pendant quatre ans alité. «Mais nu pa ti perdi confiance, nune fer li suivre boukou traitma», raconte-t-il. Quelque temps avant le Covid, ils s’envolent pour l’Inde pour des traitements et depuis, l’état de son fils s’est amélioré et ce dernier a commencé à se déplacer. «Kan ou reflechi dans ki probleme sa piti la in passer, aster dan li pann fer narnier, li pa en tord, dimoune trape li bate, kot li ti kapav perdi la vie, couma ou pu senti ou», s’interroge ce père traumatisé.

Sollicitée pour une réaction, une source au QG de la police demande à ceux concernés de se rendre à l’IPCC afin qu’une enquête soit initiée indépendamment de celle de la police.