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Les arrestations «controversées» de la SST

10 juin 2023, 22:00

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Les arrestations «controversées» de la SST

La Special Striking Team (SST), placée sous l’autorité directe du commissaire de police, s’attire des critiques depuis sa création l’année dernière. Dirigée par l’ASP Ashik Jagai, elle est composée de plusieurs éléments auparavant afectés à l’ADSU. Son champ d’action et son modus operandi lors de ses opérations continuent à intriguer. Le mandat de la SST ne se limite pas à traquer les barons de la drogue et démanteler des réseaux, l’équipe enquête aussi sur beaucoup d’autres afaires qui auraient un intérêt politique. La SST peut-elle porter plainte, arrêter et mener l’enquête en même temps ? Revenons sur ces opérations majeures controversées…

Me Akil Bissessur: Le premier d’une longue liste

La première arrestation de la SST à avoir défrayé la chronique avait été celle de l’avocat Akil Bissessur le 19 août 2022. La toute nouvelle unité de police a débarqué chez sa compagne, Doomila Moheeputh, à Palma, pour une perquisition qui a débouché sur la saisie de 53 g de drogue synthétique. Le couple est resté plusieurs semaines derrière les barreaux. Finalement, le 28 mars dernier, l’accusation provisoire de trafic de drogue pesant sur Akil Bissessur a été rayée. Doomeela Moheeputh attend une décision du DPP au sujet de sa demande pour la radiation des charges.

Le cas Bruneau Laurette

L’activiste Bruneau Laurette et son fils Ryan avaient été arrêtés le 4 novembre dernier à leur domicile à Saint-Pierre par la SST après la découverte de 42 kg de haschisch d’une valeur de Rs 210 M et de deux armes à feu. Après plus de quatre mois, l’activiste a retrouvé la liberté conditionnelle en février, laquelle est contestée par le commissaire de police Anil Kumar Dip devant la Cour suprême. Bruneau Laurette maintient que la drogue a été «plantée» chez lui.

Arrestation de Me Rama Valayden pour «perverting the course of justice»

L’avocat Rama Valayden a été arrêté le 12 mai par la SST sous la charge de «perverting the course of justice». A la demande du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP), le 23 mai, la magistrate Azna Bholah a rayé l’accusation provisoire de «perverting the course of justice» qui pesait sur l’homme de loi. Me Razia Jannoo-Jaunbocus, Senior Assistant DPP, devait, dans une déclaration en cour, faire comprendre qu’il n’y a aucune raison de maintenir une charge provisoire contre Me Rama Valayden dans cette affaire à ce stade.

Vimen Sabapati, le proche du PTr

Vimen Sabapati, proche du Parti travailliste (PTr), a été arrêté le 3 mai à Port-Louis avec plus de 10 kg d’héroïne dans sa voiture. Il se dit victime d’un complot visant à le piéger avec de la drogue. Il a saisi la Cour suprême et dans un affidavit a fait plusieurs révélations. Vimen Sabapati est toujours en détention provisoire.

Arrestation du couple Singh dans «l’affaire de cuivre»

L’ancien CEO de Mauritius Telecom (MT), Sherry Singh, a été arrêté le 29 mai après plus de deux heures de fouille à son domicile à Ebène. La SST n’a cependant rien trouvé de compromettant chez les Singh. Ils sont provisoirement accusés de «conspiracy to commit money laundering» contre MT et de blanchiment d’argent dans une transaction liée à la vente de cuivre. La SST reproche à l’ex-CEO de Mauritius Telecom (MT) d’avoir blanchi Rs 347 millions en complicité avec son épouse, Varsha Singh, le directeur de Tradeway International limited, Rakesh Persand, Nilesh Patel et Vijaynathji Gurupremathji. La légalité du mandat de perquisition fait débat devant la cour.