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Analyse: What next ? Comment réagiront les policiers impliqués par Vimen Sabapati

12 juin 2023, 15:00

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Analyse: What next ? Comment réagiront les policiers impliqués par Vimen Sabapati

La semaine s’annonce agitée du côté des Casernes centrales. Après l’annonce d’une enquête sur les échanges entre des policiers et le présumé trafiquant de drogue Vimen Sabapati, ciblant notamment les méthodes Jagai, quelles sont les options dont disposent ces agents ?

Des preuves… Après la diffusion vendredi de bandes sonores de conversations téléphoniques entre Vimen Sabapati et des officiers de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) et de la Special Striking Team (SST), le commissaire de police (CP) a indiqué ce qu’il va faire. Anil Kumar Dip précise toutefois qu’il compte se baser uniquement sur des preuves : «… he (NdlR : le CP) will not tolerate any alleged wrongdoings by any of his officers if such alleged wrongdoings can be proved by evidence rather than by mere allegations.” Que veut-il dire par là ?

On se rappellera que le Premier ministre a, à maintes reprises, parlé de «mere allegations» lorsqu’il s’agissait de ses ministres comme Maneesh Gobin ou d’autres personnalités proches du pouvoir. Alors que pour d’autres, comme Bruneau Laurette, le PM a fait fi de la présomption d’innocence et même brandi des photos au Parlement. Maintenant, le CP tient le même langage… Cependant, les allégations contenues dans ces enregistrements sont bien plus graves car elles touchent la police et de récentes saisies de drogue, dont celle chez Bruneau Laurette. Par ailleurs, Vimen Sabapati ne pourrait pas a priori être accusé d’avoir juré un faux affidavit car il a appuyé ses dires par des preuves. Rappelons que ces bandes sonores viennent en support de cet affidavit juré en Cour suprême le 26 mai. L’instructeur de Muay Thai affirme être victime de complot après son arrestation, le 3 mai, par la SST, avec un sac contenant 10 kg d’une poudre soupçonnée d’être de l’héroïne. Il demande que cette unité ne soit plus en charge de l’enquête le concernant et revient sur une descente de l’ADSU de Rose-Hill à son domicile, en avril 2021 et les liens présumés entre Ashik Jagai et Jean Hubert Celerine.

Examen des téléphones

Mais peut-on se baser sur les allégations des policiers Denis Anne et de Harry Krishna Sevanandee ? D’abord, il faut déterminer si c’est bien leur voix. Comment en être sûr ? S’ils reconnaissent que c’est bien eux, l’affaire pourra commencer. Il n’y aura même pas lieu pour des experts d’analyser leurs voix. Mais s’ils nient, une expertise pourrait les contredire ou soutenir leurs dires.

Or, en niant tout en sachant que c’est bien leur voix, ils risquent d’être poursuivis pour un éventuel mensonge ou écoper d’un blâme ou d’une mesure disciplinaire. Toutefois, seul l’examen du téléphone de Sabapati et des leurs ainsi que leurs comptes personnels de WhatsApp, Messenger ou autres pourrait apporter ces réponses.

On ne sait pas encore s’il existe d’autres preuves, comme des photos ou vidéos des rencontres. Il est possible aussi que ces deux policiers confirment que ce sont bien leur voix, leur compte et leur téléphone et qu’ils ont bien rencontré Sabapati… mais ils pourraient se défendre qu’ils… le menaient en bateau. Ou qu’ils ne s’en rappellent plus… En revanche, s’ils se reconnaissent qu’ils lui disaient la vérité, ils devront assumer la responsabilité de leurs propos. Ce sera leur parole contre celle d’Ashik Jagai. On ne sait pas non plus si eux-mêmes ont des preuves de leurs propos contre Jagai et/ou d’autres témoins incriminants.

Ces explications, ils les donneront éventuellement aux enquêteurs ou à la presse. Nous n’avons pas pu entrer en communication avec eux. En tout cas, ces allégations venant de deux policiers, y compris un haut gradé, devraient suffire, nous dit un avocat, à suspendre Jagai sur-le-champ. «Le CP doit le faire, sinon il sera lui-même accusé de défendre ces pratiques très graves.» Ce qui est certain, c’est que, si enquête il y a, on voit mal les deux policiers témoigner contre leur chef qui est lui toujours en poste. Et qu’en est-il du constable Manally, qui est toujours posté à la SST et qui a parlé à Sabapati le jour de son arrestation !
 

Convoqué pour donner une clé déjà avec la police

<p>Dans son communiqué du 10 juin, le CP invite Nawaz Noorbux à remettre à la police la clé USB, qui contient l&rsquo;enregistrement des conversations entre Sabapati et les policiers Anne et Sevanandee. Or, nous fait-on remarquer, cette clé USB a déjà été remise à la police avec l&rsquo;affidavit du 26 mai et que ceux-ci auraient été bien réceptionnés. Pourquoi le commissaire la redemande donc au directeur de l&rsquo;information de Radio Plus ? Toujours est-il que celui-ci a dit hier à la radio qu&rsquo;il la remettrait à la police aujourd&rsquo;hui.</p>

<p><strong>Qu&rsquo;en est-il du patron de la Special Striking Team ?</strong></p>

<p>Après la diffusion des bandes sonores, vendredi, par plusieurs médias et dans laquelle on peut entendre des policiers dénoncer les pratiques de<em> &laquo;planting&raquo; </em>de drogue, notamment pour des raisons politiques, et surtout la protection accordée par l&rsquo;assistant surintendant de police Askik Jagai au présumé trafiquant de drogue Franklin, le bureau du commissaire de police a, samedi, annoncé l&rsquo;ouverture d&rsquo;une enquête. Mais l&rsquo;on ne sait pas quand elle démarrera et qui la conduira. À la réunion du bureau politique et du comité central du MSM, samedi, le Premier ministre aurait annoncé que l&rsquo;enquête a déjà commencé et qu&rsquo;elle est menée par&hellip; la police elle-même. Et Jagai, pointé du doigt dans ces audios, semble toujours être en poste&hellip;</p>