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Post-Budget l Animal Welfare: nos amis les chiens pas oubliés mais des questions subsistent
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Post-Budget l Animal Welfare: nos amis les chiens pas oubliés mais des questions subsistent
Des déductions sur les dons ou ceux qui adoptent des chiens pourront les déduire de leurs impôts, ou encore l’enregistrement sous 60 jours après adoption… Des mesures mises en avant lors de la présentation du Budget. Si les organisations non gouvernementales (ONG) accueillent ces propositions émises par le Grand argentier favorablement, d’autres s’interrogent sur certaines mesures. Surtout celle entourant l’enregistrement des chiens avant que l’adoption n’ait atteint 60 jours. La Mauritius Society for Animal Welfare (MSAW) fait le point sur la situation.
Plusieurs vétérinaires ont été approchés depuis les annonces budgétaires du ministre des Finances, Renganaden Padayachy. En effet, les propriétaires d’animaux, surtout ceux de chiens, ont retenu que leur petit protégé doit être enregistré dans un délai de 60 jours, après être devenu membre de leur famille. «Les gens sont paniqués car ils ne veulent pas payer d’amende. Ils demandent que nous enregistrions leurs chiens. Mais, cette mesure est encore floue pour nous», soutient un vétérinaire des Plaines-Wilhems. Face à l’assaut des maîtres, ce spécialiste a sollicité la MSAW pour avoir un éclairage. «La loi n’est pas encore promulguée, alors pourquoi on affole les propriétaires ?»
Ce dernier s’interroge aussi sur ces enregistrements. «Comment inscrire autant de chiens en l’espace de quelques jours ? Le ministre des Finances n’est pas un vétérinaire. Il ne sait pas que cela ne peut se faire en un claquement de doigts. Surtout avec la paperasse à remplir.» Raison pour laquelle nous avons sollicité la MSAW. C’est un fonctionnaire du ministère de l’Agro-industrie attaché à ce département qui nous a éclairés. D’emblée, il soutient que la loi n’a pas encore été proclamée. C’est un combat qui dure depuis l’année dernière. «En fait, cela aurait dû être proclamé depuis 2013.» Il explique qu’à la base, le propriétaire d’un chien, surtout en parlant des chiots, enregistre le petit avant ses 30 jours et puis doit revenir chez le vétérinaire ou à la MSAW pour le faire vacciner pour la première fois dans un délai de 45 jours. Donc pour couper court, un délai de 60 jours a été plébiscité pour que ces étapes puissent se faire.
Mais pourquoi l’enregistrement est devenu important ? Selon l’officier, c’est une question de responsabiliser les propriétaires de chiens. «Grâce à la puce, l’on peut retracer le chien. Savoir qui est son maître, surtout si le chien se retrouve égaré ou encore s’il mord un passant. Ce dernier, avec les données obtenues avec la puce, pourra s’il le souhaite poursuivre le propriétaire.» Et aussi pour protéger le chien en cas de maltraitance. Mais le fonctionnaire soutient que la promulgation de cette loi est primordiale. À savoir qu’un nouveau système, le Pet Management System, sera bientôt introduit. «Ce sera une base de données où l’on aura tous les renseignements sur les propriétaires.»
Pour faciliter cet exercice d’enregistrement, une expression d’intérêt a déjà été lancée pour recueillir les vétérinaires du privé qui seraient intéressés. Ces derniers auront accès à ce Pet Management System pour faciliter les démarches. Ainsi, les propriétaires auront plusieurs lieux pour l’enregistrement. Toutefois, à ce jour, cette mesure n’est pas obligatoire et la MSAW attend qu’elle ait force de loi. Même les ONG sont pour l’enregistrement, comme le soutient Manishi Doolub-Gaungoo, présidente de Well-being of Strays. «Cela nous aidera quand nous aurons à stériliser les chiens. Connaître en même temps leurs antécédents.»
Commentant sur les autres mesures budgétaires avancées, dont la déduction de Rs 10 000 en cas d’adoption d’un chien, elle soutient que la meilleure solution aurait été que le gouvernement puisse donner annuellement des dons aux ONG afin que ces dernières se perfectionnent dans leur mission pour venir en aide aux animaux en détresse. À tous ces chiens et chats errants. «Pour ce qui est de déduire de la taxe, je pense que c’est une mesure inutile. Si 25 % de la population paient la taxe, seulement 10 % peuvent être des “animals lovers”.» Elle préfère les groupes qui d’eux-mêmes viennent apporter leur aide à la cause des animaux. «À l’exemple d’une école primaire, Hugh Otter Barry de Curepipe, où les enfants ont contribué en donnant des vivres pour les animaux. Il y a aussi la compagnie Spoon Consulting Ltd qui nous a aidés dans la campagne de stérilisation. C’est cette éducation que nous voulons aussi inculquer aux plus jeunes. On espère que d’autres écoles vont suivre.»
En tout cas, ces nouvelles mesures autour des animaux seront suivies de près.
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