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Prix des légumes: pas de baisse avant deux ou trois mois

13 juin 2023, 18:00

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Prix des légumes: pas de baisse avant deux ou trois mois

Le climat qui semble inversé et le manque de capital des agriculteurs, qui optent du coup pour des légumes «faciles» entraînent une hausse de prix.

Vous avez sûrement constaté que le prix des légumes a récemment pris l’ascenseur. Et préparé les porte-monnaie car une baisse n’est pas prévue avant deux voire trois mois, soutiennent les planteurs et associations. Les raisons de cette hausse: le climat et le manque de capital. C’est du moins ce qu’avance Sanjeev Dindyal, président de la Centerwest Small Planters Association. Pour lui, les manquements que les planteurs ressentent au quotidien sont aujourd’hui visibles. «Les agriculteurs n’arrivent pas à planter comme il se doit. Ils n’ont plus le capital nécessaire.»

Et Dame Nature joue aussi les trouble-fêtes. «Ces grosses pluies affectent nos plantations. Du coup, les planteurs avec le peu de ressource financière qu’ils ont, optent pour les légumes faciles à être plantés.» Il prend exemple sur ceux qu’il côtoie à PlaineSophie. «70 % se sont convertis à la culture de chouchous.» D’autres s’orientent vers la production de pommes de terre et d’oignons. «Avant, ils étaient dans la culture de choux, de carottes, ou encore de choux-fleurs.» Quid des mesures budgétaires annoncées vendredi 2 juin ? «Comment redresser ce secteur avec un subside sur quelques graines ? Surtout avec l’inflation qui domine ce marché.»

En effet, le Grand argentier a parlé de nouvelles mesures qui incluent la subvention à hauteur de 75 % des semences de chou, de calebasse, de citrouille, de concombre et de carotte. Ou encore la subvention de 50 % pour l’achat d’engrais. «Habituellement, à cette époque, les prix devraient être à la portée de tous. Aujourd’hui, il faudra attendre deux à trois mois avant de constater une baisse. Et même là, il ne faut pas s’attendre à ce que cela soit comme avant», soutient Sanjeev Dindyal. Il n’est pas le seul à déplorer les points soulevés dans le Budget. C’est aussi le cas de Manoj Gooniah, planteur.

Ce dernier comme plusieurs de ces collègues déplorent un manque de planification au niveau de la production avec tous les planteurs enregistrés de l’île. Ce dernier, qui a 40 ans d’expérience dans le domaine, déplore un manque de mesures pour soutenir les petits planteurs. «Importer des légumes pour combler les manques n’est pas une solution. Pourquoi ne pas s’inspirer de ce que les autres pays font à travers le monde», relève-t-il. Selon lui, la valeur de la production locale a été reconnue lors de la pandémie de Covid-19. «Donner des semences, c’est bien. Les procédures pour les grants sont longues. Mais cela n’est pas suffisant pour les agriculteurs. Sans compter les terrains abandonnés sur lesquels ils ne peuvent cultiver. Il faut une planification sur la production et un Masterplan. Par exemple, s’il n’y avait pas eu de planteurs sous serre, il n’y aurait pas eu de pomme d’amour sur le marché pendant une certaine période.»

En ce qui concerne la transformation, dans laquelle Manoj Gooniah s’est lancé, il estime qu’il faut un surplus de production pour que ce concept marche. «Prenons l’exemple de la pomme d’amour. Il faut encore une fois une planification pour la production et ensuite la transformation car nous faisons face à un manque de certains légumes parfois. Il y a aussi l’aspect de stocker ces produits qui sont périssables.» En tout cas, Manoj Gooniah espère que ces requêtes seront entendues.

Justement, jetons un coup d’œil au prix de certains légumes. L’inflation est présente. À l’instar du cresson qui est passé de Rs 25 à Rs 35 et les bottes de fines herbes telles que le thym et le persil, qui ont augmenté de Rs 15 à Rs 25 alors qu’elles ont été réduites en quantité. Les deux légumes les plus abordables restent le chouchou et le giraumon.