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Affaire Sabapati: la police enquête sur les… accusateurs
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Affaire Sabapati: la police enquête sur les… accusateurs
Les limiers des Casernes centrales sont déjà à pied d’œuvre mais non pour enquêter sur ceux accusés dans la bande sonore mais plutôt sur ceux qui ont proféré ces accusations. L’ASP Jagai ne semble pas être inquiété pour le moment.
Dans son communiqué du samedi 10 juin, le commissaire avait promis que la police «will thoroughly investigate any alleged claim of abuse of authority or illegal acts by any of its officers» à la suite de la diffusion de la bande sonore accablante pour certains membres des forces de l’ordre, l’assistant surintendant de police (ASP) Ashik Jagai en particulier. Le Premier ministre a confirmé cette enquête mais elle sera effectuée, a-t-il précisé au Parlement, par la police elle-même. Il n’a pas retenu la suggestion de Xavier-Luc Duval d’en appeler à une équipe d’enquêteurs étrangers.
Après un interrogatoire informel du PC Anne et son transfert manifestement punitif vers la SMF, au tour des hommes de loi d’être interrogés. Ainsi, Me Pazany Thandrayen, l’avoué qui a rédigé l’affidavit de Vimen Sabapati, supporté par les bandes sonores et dans lequel il dénonce certaines méthodes policières, a reçu hier la visite de deux membres du CCID pour l’enregistrement d’une déclaration. Mais laquelle ? Il fallait confirmer que c’était bien lui qui avait fait cet affidavit, bien que son nom soit écrit en gros sur le document qui a même déjà été soumis en cour. Un avocat ne comprend pas ces démarches «inutiles sauf si c’est pour intimider les hommes de loi de Vimen Sabapati, pour les décourager à répondre par d’autres contre-affidavits».
Contre-affidavit
Il se peut aussi, nous dit un autre homme de loi, que ces démarches ne visent qu’à montrer que l’enquête est en cours, «même si c’est dans la mauvaise direction. Tout comme l’ICAC qui avait expliqué qu’il fallait confirmer les dires des lanceurs d’alerte avant de convoquer Maneesh Gobin et Rajanah Dhaliah». À la fin, on a oublié ces deux élus. Ce qui interpelle encore plus notre interlocuteur avocat, c’est lorsqu’il a entendu hier le Premier ministre citer au Parlement de larges extraits de l’affidavit de Vimen Sabapati et même y répondre. «Alors que la police n’a pas encore répondu à cet affidavit ! Aucun respect pour la cour !» Le speaker n’a rien dit.
Justement, le contre-affidavit de la police sera probablement déposé lundi. La police devra indiquer si elle est d’accord avec la demande de Vimen Sabapati qui réclame le retrait de la SST de l’enquête concernant son arrestation, le 3 mai, pour trafic présumé de drogue. Selon nos informations, il se pourrait que le commissaire de police (CP), défendeur dans cette affaire, ne soit pas le seul à présenter un contre-affidavit, car le patron ainsi que les officiers de la SST dont les noms ont été cités dans le document pourraient aussi le faire. Pour cette réplique juridique, le CP ainsi que les membres de la SST feront-ils appel aux services des avocats du State Law Office ou ceux du privé ? Car l’on note que depuis quelque temps, le CP Anil Kumar Dip préfère se faire représenter en cour par les avocats du privé, même si l’affaire concerne l’Etat. (Dans l’affaire de contestation de la libération de Bruneau Laurette, le commissaire est représenté par Ravi Yerrigadoo.)
À noter que le bureau du Directeur des poursuites publiques est codéfendeur dans cette affaire et a déjà expliqué sa position : il se conformera à la décision de la cour. L’identité de l’officier qui sera appelé à jurer le contre-affidavit sera aussi d’intérêt dans cette affaire car ce dernier devra en son nom répondre aux allégations de Vimen Sabapati. Est-ce que ce sera Jagai ? Quoi qu’il en soit, les explications de la force policière sont grandement attendues dans cette affaire.
Par ailleurs, on apprend qu’un petit avocat connu pour être proche de Lakwizinn cherche des hommes de loi parmi ses amis pour représenter les policiers cités dans l’affidavit. Jusqu’ici, il n’a pas eu de volontaire. Un homme de loi qui a été contacté nous dit qu’il ne tient pas à entrer dans «sa kales kasé-la»
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