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Pensions l Mauvais plans: déficit de 40 milliards de roupies en 2021
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Pensions l Mauvais plans: déficit de 40 milliards de roupies en 2021
Le député rouge Patrick Assirvaden avait tiré la sonnette d’alarme en interpellant le ministre Joe Lesjongard au Parlement, concernant le déficit du plan de pension des employés du CEB. La situation est tout aussi alarmante dans presque tous les organismes parapublics, voire dans les municipalités.
Le député Aadil Ameer Meea a commenté, pour la deuxième année consécutive, les déficits des plans de pension des employés des organismes parapublics et des administrations. Les chiffres démontrent qu’il a eu parfaitement raison de qualifier la situation de «bombe à retardement», car celle-ci se détériore d’année en année. Dans son dernier rapport, le directeur de l’Audit a, une fois de plus, signalé ces déficits et a souligné que plusieurs organisations n’avaient pas fourni d’informations à son bureau. En 2021, les déficits s’élevaient à 40 milliards de roupies, contre 33 milliards un an auparavant…
Il y a environ quinze jours, Patrick Assirvaden avait d’ailleurs interrogé le ministre de l’Énergie, Joe Lesjongard, sur le déficit du plan de pension au Central Electricity Board (CEB). Le ministre a indiqué que celuici est estimé à 5,7 milliards de roupies. La direction du CEB a mis en place un Contingency Funding Plan pour combler le «trou», envisageant d’y injecter environ 800 millions de roupies sur plusieurs années. Un rapport technique est également attendu.
Pour l’exercice financier 2021, les plans de pension de plusieurs organismes et institutions parapublics accusaient des déficits. Parmi eux, la Private Secondary Schools Authority (Rs 9,5 milliards), la Mauritius Revenue Authority (Rs 3,5 milliards), la Mauritius Broadcasting Authority (Rs 1,8 milliard), la Mauritius Cane Industry Authority (Rs 1,2 milliard), le Mauritius Institute Education (Rs 941 000) et le Mahatma Gandhi Institute (Rs 854 000). Les cinq municipalités se retrouvent également dans la même situation. Le plan de pension de la mairie Port-Louis présente un déficit de Rs 1,7 milliard.
Sudheer Sesungkur, ancien ministre des Services financiers et expert-comptable parle également d’une bombe à retardement. Il blâme les entreprises qui n’ont pris aucune initiative pour revoir leur politique d’investissement. «Elles fonctionnent comme dans les années 70-80, c’està- dire en plaçant leurs fonds dans des banques et en attendant des intérêts. Cette époque est révolue, avec la baisse drastique des taux d’intérêt.» Plusieurs entreprises ont décidé de revoir leurs plans. Ainsi, au lieu d’un régime de prestations déterminées où un employé s’attendait à recevoir une pension fixe élevée après sa retraite, elles proposent une cotisation déterminée où les retraités ne recevront que ce qu’eux-mêmes et leurs employeurs ont contribué. «Souvent, ils se retrouvent avec une pension modeste.»
Le responsable d’une entreprise argue pour sa part que ce phénomène est engendré par des employés qui ont contribué une somme modeste au début de leur carrière en raison de leur salaire, mais à leur retraite, ils touchent beaucoup plus et s’attendent à une pension d’un montant raisonnable. «Il y a des demandes d’augmentation des cotisations, mais dans la plupart des cas, elles sont refusées. Investir des fonds dans certains secteurs comporte des risques, d’où une certaine prudence à placer l’argent tranquillement dans des banques.»
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