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Infrastructures: ces maisons qui marchent vers le vide au Batelage à Souillac
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Infrastructures: ces maisons qui marchent vers le vide au Batelage à Souillac
Ce n’est pas la première fois que cette route en pente donne du fil à retordre. Après des éboulements et des chutes d’arbres, des travaux de terrassement et de construction d’un mur de soutènement ont débuté en 2021. S’ils devaient s’achever en avril, affirme Ravin Jugurnauth, président du conseil de district de Savanne, ils durent toujours. Représentant des dangers potentiels pour les usagers de la route, selon des conseillers de district.
Tour d’équilibriste pour un mur de soutènement. Des ouvriers spécialisés, harnachés et portant un casque de sécurité, s’affairent à clouer une pente dangereuse, pour la stabiliser. À quelques mètres, c’est la même pente qui se fait raboter. Ce chantier donne sur le cours d’eau couleur de boue, au Batelage à Souillac.
Directement au-dessus des ouvriers, des maisons qui, vues d’en bas, semblent s’avancer au bord du vide. Au-dessous des ouvriers suspendus, une route, qui relie Curepipe à Baie-du-Cap, dont une voie est fermée à la circulation, à la hauteur du Batelage. Ravin Jugurnauth, président du conseil de district de Savanne, et son collègue conseiller du village de Souillac, Vela Gounden, n’ont pas une minute pour admirer l’un des paysages qui fait la splendeur du Sud. Tant leur attention est toute entière focalisée sur les dangers potentiels que représente ce chantier.
Ils en veulent pour preuve la tractopelle qui est stationnée au bord du vide. Sans rampe de sécurité entre la grosse machine et la rue en contrebas. Et surtout, font ressortir le président et son collègue conseiller, sans aucune lumière pour baliser le chantier la nuit. «Péna nanyé pou dir ki fodé pa ki kosté la», martèle Ravin Jugurnauth. «Il y a aussi la probabilité qu’un véhicule ait un pneu crevé. Masinn-la pou dansé lor lari. Ou kapav ramas kadav ar lapel sa», s’inquiète-t-il. Avec Vela Gounden, ils appréhendent également la saison de la coupe et le cortège de poids-lourds qui empruntera cette route qui, selon eux, est mal sécurisée.
Selon le président du conseil de district de Savanne, ce chantier dure depuis trois ans. «La Road Development Authority (RDA) nous avait dit que le chantier serait achevé en avril de cette année.» Il ajoute avoir par la suite été informé que l’achèvement est désormais programmé pour décembre de cette année, le retard étant dû notamment au confinement. «On m’a précisé que ces travaux ne peuvent pas se faire par temps de pluie.»
Pour Vela Gounden, la construction du mur de soutènement pour stabiliser les maisons en haut de la route ne serait pas exempte de risques. «Nous craignons que cela ne fragilise ce qui est à la base. Pa kapav tir enn problem lao avoy li anba.» Si cette route secondaire relève en temps normal de la responsabilité du conseil de district, pour les besoins du chantier, c’est la RDA qui s’en occupe.
Vela Gouden lance : «Nous voulons des garanties sur le long terme que cestravaux vont vraiment stabiliser la pente pour les 25 ans, 30 ans à venir.» Signalons que sur place, on constate qu’il y a déjà un mur de soutènement. Preuve que les lieux posent problème depuis plusieurs années déjà. Ce premier mur «date du temps où Raj Dayal était ministre, en 2014», précise Vela Gounden.
Au ministère des Infrastructures nationales, une source autorisée donne l’assurance que le suivi sera fait avec l’entrepreneur des travaux au Batelage, pour une meilleure signalisation du chantier.
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