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Affaire Sherry Singh: la police impose à la cour un avocat du privé
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Affaire Sherry Singh: la police impose à la cour un avocat du privé
Le bras de fer entre le bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP) et la police continue. Une scène inhabituelle, du jamais vu, s’est produite au tribunal de Port-Louis, hier, pour la motion de radiation des charges provisoires de complot contre le couple Singh. La police a informé la cour qu’elle n’aura pas recours aux avocats du bureau du DPP et qu’elle a retenu Mᵉ Ammar Oozeer, pour la représenter. La veille au tribunal de Mahebourg le surintendant Gangadin avait qualifié de «volte-face» la décision du DPP de ne pas objecter à la libération provisoire des frères Bissessur et de Doomila Moheeputh.
Le représentant du bureau du DPP, Mᵉ Damodarsing Bissessur s’est opposé à cette démarche en s’appuyant sur l’article 72 (3) b de la constitution et a expliqué que selon la procédure, le DPP devra accorder la permission à l’avocat du privé. Mᵉ Oozeer a répliqué qu’il s’appuie sur l’article 84 (1) de la constitution et se demande s’il est obligatoire que l’avis du DPP soit pris en considération dans une enquête toujours en cours. Il a demandé que le cas soit référé à la Cour suprême pour l’interprétation de la constitution. Le ruling de la magistrate Nitisha Seebaluck est attendu le 18 juillet.
La motion de radiation des charges retenues contre l’ex-CEO de Mauritius Telecom n’a pas été débattue et son avocate, Mᵉ Urmila Boolell Senior Counsel (SC), déplore qu’en trois occasions, la police a refusé de montrer à la défense le mandat de perquisition pour fouiller la maison du couple Singh à Au Bout du monde à Ébène. Les avocats de Sherry et Varsha Singh, Mᵉˢ Urmila Boolell et l’ex-DPP Satyajit Boolell (SC), contestent la légalité du search warrant. À leur sortie du tribunal, Mᵉ Satyajit Boolell a déclaré «qu’entre le DPP et le commissaire de police, il faudrait un respect mutuel et une coopération dans l’intérêt de la justice et du citoyen pour la bonne administration de la justice». Sherry Singh s’est abstenu de commentaire face à cette crise institutionnelle sans précédent.
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