Publicité
Patients dialysés décédés: la souffrance des familles ravivée
Par
Partager cet article
Patients dialysés décédés: la souffrance des familles ravivée
Les déclarations faites par le ministre de la Santé au Parlement, hier, n’ont pas laissé insensibles les proches des victimes, dont Baby Lutchammah. Celle-ci pleure encore le décès de son mari, Latchummayah Lutchammah. Elle a reçu une lettre du Medical Negligence Standing Committee, l’informant que le dossier de son époux figurait parmi les deux cas de négligence. Cependant, son nom n’apparaît pas dans le rapport préliminaire. Elle ne compte pas en rester là et prévoit de se battre aux côtés des autres familles pour que justice soit rendue. Ayant accompagné son époux à l’hôtel, elle affirme n’avoir jamais été en contact avec la nutritionniste de l’établissement. «Les repas étaient simplement déposés devant notre porte, sans plus. On ne nous a jamais demandé si l’on souhaitait un repas spécifique.»
De son côté, Kevin Hanzary, le gendre de Mahadev Jeebun, ressent toujours une profonde révolte, même deux ans après les faits. «Lors de notre marche en avril, nous avons demandé qu’une copie du rapport soit remise à chaque famille. Même pas le rapport complet, juste la moitié, pour que l’on puisse savoir où en est l’affaire. Mais rien…» Les familles ont également sollicité l’aide du Directeur des poursuites publiques. D’autres membres des familles des victimes cités dans le rapport ne comprennent pas comment le ministre de la Santé, élu de la circonscription numéro 13 où cette tragédie a eu lieu, ne soutient pas ses électeurs. «Il y a eu une marche à laquelle il était invité. Il ne s’est pas présenté. On a même envoyé des lettres au Premier ministre. Il ne nous a jamais répondu. On aurait aimé recevoir un minimum de soutien de sa part, mais rien.»
Au sein de la Renal Disease Patient’s Association, la lutte est loin d’être terminée. Le secrétaire de l’ONG, Bose Soonarane, dit que tout ce qui a été révélé dans le rapport va dans le sens de ses multiples déclarations. «Nous maintenons qu’il y a eu négligence dans les onze cas.» Il souligne que le Medical Negligence Standing Committee n’a pas pu mener à bien son enquête car certains dossiers ont disparu. «Pourquoi les dossiers ont-ils disparu ? Cela n’arrive que lorsque l’on parle de négligence, de fraude, ou encore quand il faut cacher certaines choses…» Quant à la qualité des repas, le ministre a oublié ce que les patients ont dû manger pendant leur quarantaine. «Du riz frit, du briani, entre autres… Si ces repas étaient adaptés pour les patients, alors pourquoi avoir fait appel à une nutritionniste ? La qualité n’était pas au rendez-vous. Ces repas étaient préparés par des traiteurs, loin de l’hôpital ou de l’hôtel.»
Il remercie le leader de l’opposition pour avoir pris en considération la souffrance de ces parents, qui, deux ans après, sont toujours dans l’attente d’une réponse à leur question. Et justement, doit-on attendre un changement de gouvernement pour que les retombées de ces enquêtes soient rendues publiques ? Ou du moins, que la justice soit rendue à toutes ces victimes ? Seul le temps nous le dira…
Cascade de manquements
Les enquêtes sont en cours, la machine de la justice est en marche… Surtout après que les notes préliminaires du rapport du Medical Negligence Standing Committee (MNSC) ont été dévoilées. Le document avait été soumis au ministère de la Santé en février. Dans les remarques préliminaires, il est clairement indiqué que quatre des onze décès ont été causés par la négligence médicale, contrairement à ce que le ministre de la Santé avant précédemment annoncé lorsqu’il avait parlé de deux cas seulement. Quelques points saillants du rapport.
Il n’y a pas d’ambiguïté possible. «(…) there were also serious failures and omissions with regard to the care and management of several cases under investigation, including in the case late patients S., B., U. and B. where the Committee found clear instances of neglect and poor treatment which may have contributed to a worsening of those late patients’ conditions.» Hormis ce point crucial, d’autres éléments ont été mis en lumière. Par exemple, le transport des patients. «They were all unhappy with the manner in which transport was organized to convey the patients initially to Tamassa and thereafter to NSH (…) The Committee noted the chaos with regard to the transportation of the dialysis patients to the Tamassa Quarantine Centre.»
Il est aussi question du manque de personnel. «Those who attended the Committee provided invaluable information and raised disturbing issues regarding the Tamassa Quarantine Centre, especially the poor and more often the lack of medical/nursing care and attention. (…) In the early days, the place was manned by very few staffs. It is further noted that several of the Nursing Officers posted at the Tamassa Quarantine Centre were also contaminated and they needed to be isolated. This led to a further shortage which impacted negatively on the standard of medical /nursing care. In fact, there was a serious lack of staff to look after all the persons including the dialysis patients in quarantine.» Le résultat a été le décès de deux patients qui n’étaient pas positifs. . «They collapsed and died alone during the night and all this went unnoticed until the hotel staff brought their breakfasts to their rooms in the morning of 29 March and 7 April 2021 respectively.»
Au niveau de l’hôpital de Souillac, l’on note également des manquements, notamment au sein du personnel. Le 28 mars 2021, le docteur présent a fait une requête pour obtenir plus de personnel et il a eu à attendre jusqu’au 2 avril pour que sa requête soit prise en considération. «They had to look for the equipments and apparatus, which they retrieved with difficulty from different corners of the hospital. All the support departments such as the Pharmacy, Procurement office and Kitchen were all closed. (…) In the circumstances it cannot be denied that the standard of medical assistance and nursing care for several of the cases under investigation were grossly inadequate or simply lacking for a few of the deceased patients at the New Souillac Hospital.»
La conclusion est sans concession. «But unfortunately there were also serious failures and omissions with regard to the care and management of several cases under investigations, including in the case late patients S., B., U. and B., where the Committee found clear instances of neglect and poor treatment which may have contributed to a worsening of those late patients’ conditions. Finally in certain cases where there has been a finding of negligence the committee has not been able to attribute blame for breach of duty of care to named personnel mainly as a result of lack of documents or poor recording of events overall.»
Publicité
Les plus récents