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Demande d’extradition de Nono et Franklin: deux approches pour une même affaire
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Demande d’extradition de Nono et Franklin: deux approches pour une même affaire
Le bureau de l’Attorney General a déposé, le 31 mars devant le tribunal de Port-Louis, une demande d’extradition des autorités françaises à l’encontre de Jean Hubert Celerine, alias Franklin, et son ami proche Jérémy Désiré Décidé, alias Nono. Quatre mois plus tard, les procédures dans le cas de Nono ont été bouclées et une décision du tribunal est attendue le 7 juillet alors que dans celui de Franklin, l’on tourne en rond avec les diverses motions de ses avocats refusées l’une après l’autre et les plaidoiries n’ont toujours pas débuté. Pourtant, il s’agit d’une demande similaire avec les mêmes procédures.
Si le cas de Nono a pu être bouclé en quelques audiences, pourquoi le procès de Franklin prend tout ce temps, d’autant plus que la magistrate Shavina Jugnauth, qui traite aussi le dossier de Franklin, a mis l’accent sur l’importance d’une décision au plus vite ? L’avocat de Nono, Mᵉ Sanjeev Moloye, n’a pas tergiversé pour débattre de l’affaire et présenter ses arguments. Tout comme Franklin, le skipper refuse aussi d’être extradé à l’île de la Réunion. D’ailleurs, les demandes d’extradition sont traitées en urgence par les tribunaux car les procédures impliquent aussi le pays demandeur.
Si cela a été le cas pour Nono, pour Franklin, le procès ne décolle toujours pas. Après le rejet des motions de remise en liberté conditionnelle, décision contestée par Jean Hubert Celerine en Cour suprême, s’est ensuivie une série de motions qui maintiennent l’affaire à la case départ. Les avocats de Franklin n’ont interrogé qu’un seul témoin jusqu’à présent, soit le représentant du ministère des Affaires étrangères, Raj Seetohul. Ensuite, Mᵉ Yatin Varma a fait une demande pour que la magistrate Jugnauth se récuse sans que les raisons ne soient jusqu’ici connues. Après chaque rejet, Me Varma s’embarque dans d’autres demandes pour que la personne ayant juré l’affidavit du bureau de l’Attorney General soit contre-interrogée ou pour que ce dernier soit appelé à la barre des témoins.
Ce qui intrigue, c’est que les informations dans les deux cas sont les mêmes. Pourquoi l’avocat de Nono n’a pas adopté cette approche ? Sont-ce des tactiques dilatoires des avocats de Franklin ou cela relève-t-il d’une affaire politique ? Dans le cas où le tribunal tranche en faveur de l’extradition de Nono, que se passera-t-il, puisque celle de Franklin n’a toujours pas été entendue par la cour ? «C’est devenu une affaire politique et l’on essaie de brouiller les pistes», dit-on dans le milieu judiciaire.
Rappelons que le 2 juillet 2021, les deux hommes ont été condamnés à sept ans de prison chacun dans un trafic de cannabis destiné à alimenter Maurice. La cour d’appel de Saint-Denis a émis un mandat d’arrêt le 13 juin 2019 contre les deux hommes à la suite du jugement mais le mandat n’a pu être exécuté. Ces derniers refusent d’être extradés à La Réunion.
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