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Emerging Engineers Award: Nilesh Jeetah fait rayonner Maurice au Royaume-Uni
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Emerging Engineers Award: Nilesh Jeetah fait rayonner Maurice au Royaume-Uni
Il s’ajoute à la liste des fils et filles du sol à faire honneur au pays à l’étranger. Originaire de Flacq, cet étudiant à l’université de Plymouth en Angleterre a remporté un concours d’ingénierie pour un projet de recherche qui pourrait ouvrir la voie à des améliorations en termes de rentabilité et de fiabilité de l’énergie éolienne offshore flottante. Il représentera le sud-ouest du Royaume-Uni dans la finale internationale du «ICE Emerging Engineers Award» en octobre, où il pourrait gagner 1 500 GBP et voir sa recherche figurer dans une publication de premier plan.
Nilesh Jeetah, 23 ans ce mois-ci, est arrivé en tête de la finale de l’Institution of Civil Engineers (ICE) South West Emerging Engineers Award 2023. Ce concours, conçu pour les étudiants de premier cycle, encourage et récompense la communication d’idées, de recherches et de meilleures pratiques en matière de projets et de conception en génie civil. Un jury d’universitaires et d’ingénieurs civils a décerné le prix d’or de 250 GBP au jeune étudiant mauricien en mastère de génie civil, en reconnaissance de la qualité de son travail de recherche et de sa présentation attrayante.
Nilesh Jeetah a présenté un article innovant de 4 000 mots sur la technologie de pointe des éoliennes offshore flottantes. Son document de recherche vise à mieux comprendre les coques cylindriques en acier, qui constituent les plates-formes flottantes des éoliennes offshore. «J’ai choisi de faire ces recherches en raison de l’importance considérable des éoliennes offshore flottantes pour atteindre l’objectif «zéro carbone» d’ici 2050, et de leur potentiel à mettre en valeur les capacités des ingénieurs civils. Cette technologie innovante a le pouvoir de révolutionner le paysage énergétique en fournissant une solution évolutive et durable pour réduire notre dépendance aux combustibles fossiles et lutter contre le changement climatique», explique notre jeune compatriote qui était de passage au pays durant les deux dernières semaines de juin.
Le jeune ingénieur civil dit espérer que ses recherches contribueront de manière significative à faire progresser les énergies renouvelables, à promouvoir la durabilité environnementale et à favoriser les avantages socio-économiques à l’échelle locale et mondiale. «Mon objectif est de façonner un avenir meilleur pour la société en favorisant l’adoption généralisée de sources d’énergie propres et durables. Grâce à mes recherches dans ce domaine, je m’engage à avoir un impact durable sur la progression des énergies renouvelables et sur le bien-être de notre planète.»
Miranda Housden, directrice régionale d’ICE South West, a été très élogieuse envers notre compatriote : «Nilesh mérite le prix d’or pour la qualité et la vision de son projet de recherche. Il a non seulement démontré ses connaissances et ses compétences en présentant un document bien écrit et bien documenté, mais il a également montré comment les ingénieurs civils contribuent à un avenir durable pour la région. Nous aurons besoin de beaucoup plus d’ingénieurs talentueux, comme Nilesh, pour aider le sud-ouest à décarboniser son infrastructure énergétique d’ici à 2050.»
Nilesh Jeetah est issu d’une fratrie de deux enfants. Son frère aîné, le Dr Nikhil Jeetah, exerce à Melbourne, en Australie. Après ses études à l’école du gouvernement Rajiv Gandhi à Riche-Mare, Flacq, Nilesh poursuit son parcours secondaire au MGSS du même village. L’autodidaxie, soutient-il, a grandement contribué à ses bons résultats en HSC. YouTube, Khan’s Academy et Coursera, disponibles gratuitement sur Internet, y ont beaucoup aidé. Même ses parents ont été surpris de ses bonnes notes, un A* en chimie, un A en physique et un B en mathématiques. Avec cette performance en poche, il va mettre le cap sur l’Angleterre pour ses études supérieures.
Mais avant, il se rend au Careers Guidance and Counselling Office à Rose-Hill. Il rencontre aussi Eddy Jolicoeur, alors directeur des ressources humaines du groupe MCB. Ce dernier l’encourage à poursuivre une carrière dans les STEM (Science, Technologie, Ingénierie et Mathématiques). «Je lui ai demandé directement si je devais choisir l’économie de la construction (Quantity Surveying) ou le génie civil ; le second, a-t-il répondu sans hésiter. C’est là que j’ai pris ma décision et mon père, qui est Quantity Surveyor agréé, n’était pas très content. Mais finalement, il a accepté mon choix. Je me suis inscrit au programme MEng (Hons) Civil Engineering à l’université de Plymouth, qui comprend quatre ans d’études et une année de stage», se remémore Nilesh.
Grâce à ses bons résultats, il décroche une bourse d’une remise de 50 % de ses frais de scolarité. Avec un prêt éducatif d’Absa Bank, il prend l’avion pour le Royaume-Uni pour commencer son cursus en septembre 2019. Après sa deuxième année, Nilesh Jeetah effectue un stage d’un an chez Richter, une société de conseil en conception, où il dit avoir acquis de l’expérience en éthique du travail, en communication et des compétences en conception d’ingénierie. Ce qui a complété ce qu’il avait étudié à l’université.
Ayant terminé l’étape 4 de son parcours d’ingénierie civile cette année, il effectue à partir du 10 juillet, un stage d’été chez McGee, un entrepreneur spécialisé dans l’ingénierie au coeur de Londres. «Il y a des milliers d’étudiants en génie civil au Royaume-Uni. Pour être sélectionné pour un stage et ensuite un emploi de diplômé afin d’acquérir une expérience professionnelle supplémentaire, il faut avoir d’excellents résultats», souligne-t-il.
D’ailleurs, c’est au pays du roi Charles III «qui a une longue tradition de valorisation du mérite et où l’avancement et la réussite des individus dépendent de leurs capacités, leurs qualifications et leurs réalisations plutôt que de facteurs, tels que l’origine sociale ou les affinités politiques» que Nilesh se voit faire carrière. Il confie qu’à l’entretien pour son année de stage, son camarade britannique, qui suivait le même cursus universitaire avait postulé le même poste. «J’ai été sélectionné au mérite, mais pas lui. Pourtant, je suis Mauricien.» Après avoir obtenu son MEng (Hons) en génie civil, le jeune homme aimerait travailler dans l’une des dix plus grandes sociétés de conseil en ingénierie, telles que Mott MacDonald, Arup, Aecom et Atkins. Après avoir acquis une certaine expérience professionnelle, il envisage des études de gestion dans une prestigieuse école de commerce, telle que l’INSEAD, l’Oxford Saïd ou la London Business School.
Invité à s’exprimer sur l’échec de l’Extended Programme qui a fait grand bruit pendant son séjour, le jeune Mauricien qui a visité plusieurs pays européens, dont le Danemark, la Suède, la France et la Suisse, en raison de leur proximité avec le Royaume-Uni, fait valoir que ces pays accordent la priorité à un enseignement de haute qualité et ont mis au point un système complet qui «offre des chances égales à tous les étudiants». Ces pays, affirme-t-il, mettent également l’accent sur l’enseignement et la formation professionnels, en parallèle au parcour académique.
«À Maurice, l’Extended Programme récemment adopté rencontre des difficultés. Il est également vrai que tous les élèves ne sont pas à l’aise avec les matières académiques. Dans les pays développés comme le Canada et l’Australie, les emplois de plombier, d’électricien et de nettoyeur sont bien rémunérés et appréciés, contrairement à ici.» Il conclut que le système d’enseignement professionnel en Suisse s’est avéré efficace pour préparer les élèves à la vie active et leur fournir une base solide pour leur carrière. «Il offre une approche pratique et complète de l’éducation, combinant l’apprentissage en classe à l’expérience du monde réel, et contribue à la forte culture de formation professionnelle du pays», lance-t-il, telle une bouteille à la mer.
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