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Mois des parents endeuillés: Samanta Valydon raconte Scarlett, mort-née
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Mois des parents endeuillés: Samanta Valydon raconte Scarlett, mort-née
La Mental Health Wellbeing Coach invite les parents ayant perdu un enfant à la contacter pour qu’elle puisse leur prodiguer des conseils. Elle-même est passée par là. En ce mois dédié à la sensibilisation au soutien à apporter suivant la mort d’un enfant, elle raconte.
Le mois de juillet est consacré à la sensibilisation des parents endeuillés. Un mois consacré au parcours d’un parent à travers le deuil après la perte d’un enfant. Gavin et Samanta Valydon sont les parents de Scarlett, un bébé ange. La petite aurait dû célébrer ses six ans prochainement. Après la perte de sa première fille, Samanta, une Mauricienne installée en Angleterre depuis quelques années, a commencé à apporter son soutien à d’autres parents qui se trouvent dans la même situation qu’elle.
Cette Mental Health Wellbeing Coach, qui offre ses services gratuitement, partage ses pensées et ses sentiments sur un blog sur Facebook ainsi qu’Instagram qui s’appelle Mama_ Scarlett. Elle a aussi lancé plusieurs campagnes de levées de fonds et transfère l’argent récolté à l’hôpital Kingston, à Kingston upon Thames, en Angleterre. Elle fait appel aux parents de prendre contact avec elle, elle pourra les conseiller.
Bientôt six ans depuis que Samanta et Gavin Valydon ont quitté l’hôpital avec un panier en osier froid pour rentrer chez eux. Cela n’a pas été facile pour eux et ne l’est toujours pas, même après six ans. Il ne se passe pas un jour sans que ce couple ne pense à leur première fille. Mais ils ont trouvé un moyen de vivre avec. «Kan to perdi ene zenfan to pas kapav move on, mais to zis find ways to live.».
Ce qui permet à Samanta de vivre, c’est son blog, sur lequel elle parle de Scarlett, partage ses sentiments, ses peines, ses craintes ainsi que comment faire le deuil. Cela a débuté quelque temps après le décès du bébé. «J’ai suivi des traitements pour pouvoir enfanter. Et lorsque nous avons appris qu’on attendait un enfant, nous étions aux anges. J’ai suivi tous mes traitements, ne ratais aucun rendez-vous et choisissais les vêtements, les accessoires. Je préparais la chambre de la petite avec beaucoup d’amour», relate Samanta, 35 ans. Son médecin traitant lui avait expliqué qu’il allait provoquer son accouchement à 37 semaines, mais au bout de 36 semaines, la future maman avait constaté que son bébé ne bougeait pas dans son ventre.
Elle s’était présentée à l’hôpital où le couperet est tombé. «There’s no heartbeat.» Ces mots résonnent toujours dans les oreilles de la jeune femme et de son époux. Ils étaient dévastés. «C’était une partie de moi qui était finie, comme si je n’avais plus d’identité. Ce n’était pas à cela que je me préparais », se souvient-elle. Elle avait le choix de rentrer chez elle et d’attendre deux jours pour accoucher du bébé ou de rester à l’hôpital pour accoucher. Elle avait choisi de rester à l’hôpital et le 28 septembre 2017, elle accouche par voie naturelle. Accablés, ils sont rentrés chez eux, avec un panier en osier froid à la place d’un siège bébé. Quelques jours plus tard, ils ont organisé les funérailles de Scarlett.
Dépression
Le couple avait sollicité une thérapie pour pouvoir surmonter le deuil, mais si Gavin s’est rendu à toutes les sessions, Samanta, elle, ne s’y est rendue qu’une fois. Elle a frôlé une dépression et son médecin lui avait prescrit des médicaments, mais qu’elle n’a jamais pris. Elle raconte qu’une fois, elle s’était rendue à un anniversaire d’enfant, mais qu’elle a fini par craquer. «J’avais choisi de ne pas les prendre. J’ai petit à petit trouvé un moyen pour en sortir. J’ai commencé à parler de Scarlett. Au début certaines personnes autour de moi étaient mal à l’aise, m’évitaient et ne savaient pas comment réagir. Mais elles ont fini par s’y faire», relate-t-elle. Elle s’est ensuite mise à raconter ses journées sur un blog. Elle a commencé à avoir plusieurs ‘followers’ et petit à petit, certains parents ont aussi commencé à partager leur vécu. Cela, avance-t-elle, a été un moyen pour elle de s’en sortir.
Elle a par la suite mis en place quelques traditions par rapport à Scarlett. «Je célèbre son anniversaire. J’ai aménagé un coin qui lui est dédié dans ma maison. Pendant les fêtes, quand on envoie des cartes, j’inclus son nom. Cette tradition a aussi été adoptée par des proches.» À l’occasion de l’anniversaire, chaque année, elle lance des Charity funds et des Fundraisings et l’argent récolté, elle le verse à l’hôpital Kingston. Ce combat n’est pas facile pour Samanta, mais elle explique qu’elle ne cesse de grandir. «C’est grâce à Scarlett que je suis la femme forte que je suis aujourd’hui. Au lieu de me laisser noyée, je continue à nager. Cela m’a permis de ne pas perdre espoir et de tomber de nouveau enceinte, deux ans plus tard et j’ai accouché de ma petite ‘Rainbow baby’ Penelope. Mais Scarlett, demeure mon premier enfant que personne ne pourra remplacer.»
Les années passent, mais elle n’arrête pas de penser à quoi Scarlett aurait ressemblé. «Je pense souvent qu’elle aurait dû faire ceci, faire cela, aurait été à l’école, mais chaque jour qui passe et tant que je serai en vie, je rendrai hommage à ma fille.»
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