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Dengue: pas de quoi nous rendre fous
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Dengue: pas de quoi nous rendre fous
Cela vrombit au ministère de la Santé. Les moustiques transmettent la dengue à travers l’île. Mais le protocole est déjà établi. Reste à connaître le type de dengue que nous avons. Les résultats devraient tomber cette semaine.
Les premiers cas de dengue ont été identifiés à Maurice le 15 juin. Jusqu’à hier, le pays en a recensé 114. Alors que le virus ne se limite plus à une seule région et se répand à travers l’île, le ministère de la Santé assure que tout est mis en œuvre pour limiter la propagation et la prolifération des moustiques.
Des échantillons pour déterminer le type de dengue qui sévit à Maurice ont été envoyés en Afrique du Sud, et les résultats devraient être obtenus cette semaine. Ce n’est qu’à ce moment-là que les autorités pourront déterminer le type spécifique de dengue présent. Il est important de noter qu’il existe quatre types de cette maladie. Si l’épidémie actuelle est de type 2, il est très probable que le virus ait atteint Rodrigues via La Réunion. Le type 1 est celui qui circule souvent à Maurice. Quant aux types 3 et 4, ce sont les variants qui sévissent sur les continents asiatique et africain. Il convient de noter que le type 4 peut entraîner des complications graves et causer des hémorragies. Le premier cas a été détecté dans la banlieue de la capitale et depuis, le virus a déjà atteint des zones éloignées comme l’Escalier. Cependant, au ministère de la Santé, on affirme que la situation est sous contrôle.
Le protocole
Dès que le premier cas a été détecté, le ministère a activé le protocole. À chaque cas identifié, une fumigation est effectuée le jour même dans un rayon de 500 mètres autour, puis le troisième et le septième jour. Si d’autres cas sont découverts dans la même région, la fumigation continue selon le même protocole. Des larvicides sont utilisés au même intervalle dans les zones où les moustiques sont susceptibles de pondre. «C’est un travail intersectoriel qui implique plusieurs ministères. Par exemple, les officiers des Collectivités locales, de l’Environnement et la SMF sont appelés à aider à nettoyer les zones à risques», explique une source autorisée. De plus, des répulsifs sont offerts aux personnes infectées. Ainsi, elles sont protégées contre une nouvelle infection, qui peut être plus grave que la première, et cela diminue aussi le nombre de moustiques infectés.
En ce qui concerne les tests, ils sont réalisés dans les hôpitaux et dispensaires et peuvent être de type PCR ou rapide. Dans les régions où la concentration de cas est élevée, comme au dispensaire de Baie-du-Tombeau, les tests sont systématiques en cas de fièvre chez un patient. Ailleurs, les tests sont effectués uniquement sur ceux qui présentent des symptômes de dengue, tels qu’une forte fièvre, des douleurs articulaires et des éruptions cutanées. Sur le terrain, les agents sont équipés de trousses de dépistage rapide, et d’autres tests de ce type ont été commandés.
Contrôle de la population des moustiques
En février de cette année, 500 000 moustiques mâles stériles ont été relâchés dans la région du Champ-de-Mars. La Vector Biology and Control Division du ministère mène actuellement une étude sur une année dans cette zone pour déterminer si la technique peut réduire la densité du moustique tigre, vecteur de la dengue. «À mi-chemin du projet, nous avons réussi à réduire la fertilité de la population de 20 % dans la zone du Champ-de-Mars. Plus l’incidence d’une population de moustiques est faible, plus le risque de transmission des maladies diminue. Cependant, comme les lâchers de stériles sont limités à la région pilote du Champ-de-Mars, nous ne pouvons pas affirmer que ces lâchers ont freiné la propagation de la dengue à l’échelle de l’île», avance la Dr Diana Iyaloo, responsable de cette unité. L’impact sera évalué à la fin du projet pour savoir si l’exercice sera étendu à d’autres régions de l’île.
Changement climatique
Ce n’est pas la première fois que des épidémies de dengue surviennent pendant l’hiver. C’était le cas en 2009, 2015, 2019 et 2020, ce qui signifie que la transmission de la dengue peut toujours se produire lorsque la densité du moustique tigre est relativement faible. Cependant, précise la Dr Diana Iyaloo, la propagation et la persistance d’une épidémie sont fortement corrélées à la densité des moustiques et cet hiver, l’incidence du moustique reste relativement élevée par rapport aux années précédentes. «Selon les enquêtes régulières sur les moustiques menées sur l’ensemble de l’île, on note que l’incidence du moustique tigre en juin 2023 (1,3 % des sites inspectés positifs pour les larves) est deux fois celle enregistrée en juin 2022 (0,7 % des sites inspectés positifs pour les larves). Le changement climatique pourrait expliquer la forte incidence constatée, avec des nuits froides mais des journées relativement chaudes qui continuent de favoriser la prolifération des moustiques», dit-elle.
Le traitement
Les patients sont accueillis dans les hôpitaux régionaux et placés sous moustiquaire. Faute de traitement spécifique pour la dengue, les symptômes sont gérés. La plupart des patients restent en moyenne cinq jours dans l’établissement. En prévision d’une éventuelle augmentation des cas, deux salles de l’hôpital ENT, totalisant 60 lits, ont été prévues pour être converties en services de traitement de la dengue.
Les défaillances
«Si tout a été respecté, comment se fait-il que le virus ait atteint d’autres parties de l’île ?», s’interroge le Dr Vasantrao Gujadhur. Il explique qu’au cours de la dernière épidémie, lorsque le virus a été détecté, le ministère réussissait à le circonscrire à une région. Il propose également que le délai de fumigation soit révisé. «Le produit est actif pendant 72 heures. Donc, plutôt que le septième jour, cela devrait être fait le sixième jour pour empêcher que les moustiques infectés ne se multiplient», ajoute-t-il. De plus, il souligne que la fumigation doit aussi avoir lieu une à deux fois par semaine pendant 14 jours, après la disparition totale des cas dans une zone.
Quant à la distribution de répulsifs, il estime qu’elle devrait être faite comme avant. «Tout le monde dans les régions où il y a des cas doit avoir des répulsifs et des sandal moustik. Souvent, il y a des personnes qui n’ont pas les moyens de se les procurer, ou même qui ne sont pas conscientes du problème!» Par ailleurs, le Dr Gujadhur déplore également le manque de communication concernant les cas et les précautions à prendre, car il n’y a pas de campagne de sensibilisation à grande échelle mise en place par le ministère.
Grippe: résultat d’un système immunitaire affaibli
<p>Entre le 3 et le 9 juillet, le pays a recensé 5 106 cas de grippe et de problèmes respiratoires, comparativement à 4 965 la semaine précédente. <em>«La hausse des cas s’explique par le fait que l’humidité et le froid favorisent la transmission du virus», </em>explique le Dr Fazil Khodabocus, médecin en santé publique. Actuellement, outre le virus de la grippe, on compte aussi le Covid-19 et le microbe responsable des bronchites aiguës.</p>
<p>Cette année, de nombreux patients atteints de la grippe déclarent que celle-ci est plus sévère que les années précédentes. Les patients atteints d’infections respiratoires sévères traversent la même épreuve. Selon le Dr Fazil Khodabocus, cela serait dû aux années Covid et aux changements de comportement. <em>«Le virus n’est pas nécessairement plus virulent, mais notre système a été affaibli ces trois dernières années. Nos habitudes ont changé. Par exemple, nous sommes plus sédentaires qu’avant. Le manque d’activité physique affaiblit le système immunitaire. De plus, les mesures sanitaires avaient aussi un effet protecteur. Le corps doit maintenant se réhabituer, et cela prendra du temps.»</em> À Maurice, une grande partie de la population vit avec le diabète et les maladies cardiaques, ce qui rend les attaques de grippe plus violentes.</p>
<p>Pour se protéger, il n’y a pas de recette magique. Le Dr Fazil Khodabocus rappelle que la vaccination contre la grippe est possible dans les hôpitaux et les cliniques médicales. <em>«Le port du masque est également recommandé. Et il est absolument essentiel de consulter un médecin, car avec la grippe, le repos est primordial»,</em> souligne-t-il.</p>
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