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«Briyani party»: tous les grands partis pratiquent l’opération «fer labous dou»
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«Briyani party»: tous les grands partis pratiquent l’opération «fer labous dou»
«Opération fer labous dou». C’est une expression politique bien connue, déclare Dev Virahsawmy, ancien député et observateur politique. «Dans la culture politique de Maurice, c’est une pratique normale de tous les grands partis politiques qui ont toujours utilisé leurs ressources financières poufer labous dou.» Il explique que Maurice a son propre système de campagne. «Donner du briyani est une pratique de tous les partis politiques depuis des années. C’est une tradition qui qui est devenue mainstream aux élections de 1967.»
Le 7 août 1967 a eu lieu l’un des plus importants scrutins du pays : le peuple devait décider entre accepter ou non l’indépendance que la GrandeBretagne voulait bien accorder au pays. C›est le parti de l’Indépendance (PI) composée du Parti travailliste (PTr), mené par Sir Seewoosagur Ramgoolam, de l’Independent Forward Block et du Comité d’Action Musulman (CAM) menés par Sookdeo Bissoondoyal et Abdool Razack Mohamed, qui menait une campagne pour l’indépendance. Le Parti mauricien social-démocrate (PMSD), mené par Gaëtan Duval, y était opposé, proposant l’association avec la Grande-Bretagne.
Dev Virahsawmy ajoute que l’opération fer labous dou est appelée «corruption» ou «bribe» par l’opposition et ceux au pouvoir la surnomme «fair campagning» dans le but de garantir la loyauté de l’électorat. «Cette opération fait partie du folklore de Maurice. Il faut faire attention aux mots utilisés pour les décrire. Celui qui est au pouvoir trouve un moyen pour fidéliser son électorat et le grandir». Pour les meetings, des bus spéciaux transportent les participants. Après le rassemblement, les bus les emmènent à la plage et les participants reçoivent du briyani. «C’est un moyen de consolider les relations entre le parti politique et son électorat», précise l’observateur politique. «C’est juste une question de perception.»
Dans un snack dans le Nord, l’on témoigne sous l’anonymat que ce sont d’habitude les agents des partis politiques qui passent les commandes de briyani pour les meetings politiques. «Ils passent des commandes et ensuite ne paient pas. Nous avons dû cesser de prendre ces commandes. Car la commande est énorme et le carnet déborde, croyant que cela nous permettra de gagner des revenus. Mais nous finissons par faire des pertes.»
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