Publicité

Noemi Alphonse: «J’aurai bien aimé décrocher ce titre»

20 juillet 2023, 20:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Noemi Alphonse: «J’aurai bien aimé décrocher ce titre»

Vice-championne du monde au 100m T54, en ayant battu son idole, l’Américaine Tatyana McFadden, et médaillée de bronze au 400m T54, Noemi Alphonse a fait flotter haut le quadricolore mauricien lors de ces Championnats du monde para-athlétisme à Paris. Des performances qui relancent le débat pour la sportive de 27 ans qui se place en pole position pour le titre de Sportswoman of the Year.

 Que représentent ces deux médailles que vous avez décrochées lors de cette compétition ?

C’est la victoire de l’île Maurice ! L’objectif que j’avais c’était d’être la première athlète handisportive à avoir une médaille aux Championnats du monde. C’est beaucoup de sacrifice qui ont été faits pendant huit ans. Pour mes parents, cela fait bientôt 28 ans qu’ils se sacrifient pour moi et ils ne m’ont jamais laissé tomber même s’ils ont su après ma naissance que j’avais un handicap. Ils m’ont tout le temps poussée à fond et aujourd’hui, je peux juste leur dire merci pour tout ce qu’ils ont fait. Merci à Jean-Marie Bhugeerathee aussi car je sais que je ne suis pas une athlète très facile. Je suis souvent colérique et j’en veux toujours plus et il a été toujours là pour me remonter le moral et me pousser à fond.

Qu’avez-vous ressenti lorsque vous avez franchi la ligne d’arrivée du 100m ?

J’étais vraiment stressée le matin au moment d’aller faire ma demi-finale. C’était une revanche que je voulais prendre sur les Jeux de Tokyo. En finale, j’avais moins de stress mais sur la ligne de départ, je me suis dit que je ne vais pas terminer à la 5e place comme à Tokyo. Il me fallait au moins terminé quatrième et obtenir ma qualification ou avoir une place sur le podium. Quand j’ai franchi la ligne d’arrivée, ma roue est passée avant celle de Tatyana McFadden, j’ai juste crié. J’avais beaucoup de doute avant cela car j’étais déçue de mon 800m mais pas autant que sur le 1500m. Tactiquement, ce fut une course très lente et j’ai fait beaucoup d’erreurs qui m’ont dévastée car c’est ma course préférée.

Votre prochaine compétition devait être les Jeux des îles de l’océan Indien mais finalement, vous n’y serez pas. Qu’est-ce qui vous a poussée à prendre cette décision ?

La décision était par rapport aux JIOI 2019 et une compétition que j’avais faite l’an dernier. Beaucoup de personnes n’étaient pas contentes que je prenne part à ces Jeux et j’avais fait beaucoup de compétition pour réussir à me qualifier. Sans entrer dans trop de détails mais je réalise encore plus que c’est un bon choix car ce n’est pas correct qu’une vice-championne du monde viennent faire ces Jeux face à des athlètes qui n’ont pas l’habitude de faire de grandes compétitions. Il faut donner la chance aux autres surtout à Brandy Perrine qui a fait son maximum à ces championnats mais je ne crois pas que ce sont les performances qu’elle attendait. Ce sera sa chance pour les Jeux. Je ne laisse personne tomber pour ces Jeux. Je vais suivre et encourager tout le monde mais c’est ma décision. En même temps, on a reçu l’invitation pour la Diamond League mais ma décision était déjà prise avant cela de ne pas faire les Jeux.

Avec vos deux médailles aux Championnats du monde, pensez-vous pouvoir décrocher le titre de Sportswoman of the Year ?

J’aurai bien aimé décrocher ce titre. J’espère que l’an prochain, nous n’aurons pas deux catégories avec une pour les handicapés et l’autre pour les personnes valides. On espère que tous soient ensemble car un athlète est un athlète avec handicap ou sans handicap. Quand on remporte un titre de champion du monde, la couleur de la médaille reste pareille et on espère tous être dans la même catégorie l’an prochain. S’il y a une meilleure médaille, ce sera mérité mais par les performances jusqu’à présent, peut-être que je suis la plus méritante. Ce n’est pas moi qui décide, ce sont les gens. J’espère juste que les gens qui organisent les Sports Awards réfléchirons bien avant de mettre les catégories. C’est injuste de voir que notre coach ne tombe même pas dans la catégorie des Best Coaches.