La conférence de presse du Parti travailliste (PTr) hier a été axée principalement sur le Speaker Sooroojdev Phokeer. Arvin Boolell a révélé que ce dernier négocierait l’achat d’une résidence à Rs 30 millions mais plus grave encore, le Speaker ne paierait plus son loyer depuis quatre mois…

Arvin Boolell, chef de fil du PTr, a ciblé principalement le Speaker Sooroojdev Phokeer en soutenant que le MSM a toujours été fidèle au principe «moralité pa rempli vent». Pour lui, le Speaker n’a jamais compris que le Parlement est le temple de la démocratie et il a été le premier Speaker à faire face à une motion de censure, six mois à peine après avoir pris ses fonctions. «The guy must go», a martelé Arvin Boolell. Il a pris comme exemple ses «crises d’hystérie», les multiples cas contre le Speaker devant la Cour suprême et la «complicité» de Pravind Jugnauth qui lui «donne ses droits aux excès».

Le député rouge a révélé que le Speaker négocierait en ce moment même l’achat d’une résidence avec l’argent des contribuables. Mais plus grave encore, Sooroojdev Phokeer n’aurait pas payé son loyer depuis quatre mois maintenant. «La propriétaire des lieux est une veuve et âgée qui a fait plusieurs plaintes à ce sujet. Comment le Speaker qui bénéficie d’une grosse “housing allowance” ne peut pas honorer son loyer ?» D’ajouter que le bureau du Speaker officierait comme «courtier». Il a demandé aux officiers de ne pas accéder à la requête du Premier ministre pour décaisser les Rs 30 millions dont Rs 25 millions seraient pour l’achat de la maison et Rs 4 à 5 millions pour la rénovation. Il s’agit, selon Arvin Boolell, de la Town House appartenant à la National Property Fund Ltd (NPFL). Elle appartenait, avant d’être saisie par l’État, au défunt groupe BAI.

Le chef de file des rouges a aussi révélé que les membres de la NPFL sont pour la plupart des agents du MSM. Avant de demander si la braderie de la NPFL a commencé en faveur des proches du pouvoir. «A qui profite le crime ? A-t-on fait une évaluation ?» Il a encore une fois lancé une mise en garde contre les fonctionnaires de ne pas céder aux harcèlements du gouvernement, citant le cas du Principal pharmacist Brijendrasingh Naeck dans l’affaire Molnupiravir.

Arvin Boolell est revenu sur la question d’Osman Mahomed – au sujet des ambassadeurs – rejetée au Parlement. Et s’est demandé pour quelle raison Phokeer avait été rappelé du Caire. Il a aussi rappelé l’incident ayant eu lieu à Washington quand Phokeer avait demandé à Giovanni Merle, un employé de l’ambassade, de couper ses dreadlocks. «Le PM a toutes les informations… les frasques et les actions de Phokeer sont dégoûtantes. Le Speaker de Singapour a soumis sa démission pour moins que cela.»

Le député a aussi qualifié la guerre du commissaire de police contre le Directeur des poursuites publiques de «personnelle». Il se demande combien de millions seront déboursés en frais d’avocats avant de rappeler que les avocats britanniques sont payés en devise étrangère qui ne sort ni des poches de Pravind Jugnauth ni de celles d’Anil Kumar Dip. Dans la foulée, il a félicité Rama Valayden qui dénonce l’escadron de la mort dans l’affaire Kistnen et a exprimé la solidarité des rouges envers Yogita Baboo-Rama, licenciée par Air Mauritius.

«Port-Louis ville fantôme»

Osman Mahomed est, lui, revenu sur ses suspensions du Parlement, «un record», et a indiqué qu’il n’a pas pu se défendre face aux allégations du ministre Toussaint et qu’il a été expulsé tout court. Il a aussi parlé de Port-Louis qui serait une ville fantôme qui se meurt, sans aucun développement et plusieurs problèmes, comme des fuites d’eau, lampadaires hors-fonction, inondations, vol, drogue et l’annonce de la démolition du bâtiment Emmanuel Anquetil tout dernièrement. Il a dénoncé par la même occasion le silence de l’Institution of Engineers sur le sujet. Il s’est aussi penché sur les méthodes qui seront utilisées pour la démolition du bâtiment et de l’impact sur les bâtiments des alentours mais aussi sur l’impact qu’il y aura avec la délocalisation des fonctionnaires de Port-Louis à Ebène ou à Côte-d’Or.

Farhad Aumeer réfute les propos de Jagutpal

Farhad Aumeer a encore une fois réfuté, preuve à l’appui, les propos qu’a tenus Kailesh Jagutpal à son encontre au Parlement qu’il qualifie de mensonges, d’attaque sous la ceinture. Il n’a jamais été inquiété ni par la police, ni par le DPP et encore moins par le Medical Council. (Voir plus loin). La démission du président du Medical Negligence Standing Committee (MNSC), Me Lockraj Nuckchady, sème le doute, dit-il. «De quel conflit d’intérêts parle Nuckchady ?» Il a aussi parlé des cas de dengue en soutenant qu’il y a plus de cas car les programmes de fumigation ne se font pas dans un «contexte scientifique». Il a demandé aux autorités, notamment le ministre Teeluck, d’améliorer les conditions liées au Hadj.

<p>Les propos d&rsquo;Arvin Boolell ont fait réagir le Speaker Sooroojdev Phokeer. Il affirme avoir obtenu une transcription de la déclaration du député concernant l&rsquo;acquisition d&rsquo;une propriété qui deviendrait la résidence du président de l&rsquo;Assemblée nationale. Selon Sooroojdev Phokeer, ces allégations constituent des infractions. Le député de la majorité Kenny Dhunoo a secondé la motion et a demandé à ce que cette affaire soit référée au bureau du DPP pour des actions légales. Le Speaker a souligné que l&rsquo;acquisition d&rsquo;un appartement par le <em>National Property Fund</em> va se faire sans aucun agent immobilier ou paiement de commission.</p>