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Transfusion dans les cliniques privées: le sang est loin d’être gratuit
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Transfusion dans les cliniques privées: le sang est loin d’être gratuit
Les personnes qui décident de donner de leur sang le font généralement gratuitement. Néanmoins, contrairement à ce qui se passe dans les hôpitaux, celles qui ont besoin d’une transfusion sanguine dans les cliniques privées doivent payer. Alors que la banque du sang n’en vend pas et procède à tous les tests, c’est-à-dire tests du VIH, l’hépatite B et C, les maladies sexuellement transmissibles et les anticorps irréguliers, entre autres, pourquoi certaines cliniques facturent-elles un coût exorbitant ?
Le cas d’une patiente qui doit se faire opérer dans une clinique privée et devra payer Rs 2 985 par poche nous a interpellé. Surtout quand il y a des donneurs de sang et que le sang ne devrait pas être commercialisé. Nous avons tenté d’y voir plus clair. La banque du sang, qui collecte tous les dons à travers le pays, apporte un éclairage sur le sujet. «Le sang, c’est la vie et ne peut être vendu», dit-on catégoriquement à la Blood Bank Mauritius, située à l’hôpital Candos. Le sang est gratuit dans tous les hôpitaux, peu importe la quantité dont un patient a besoin.
Cependant, dans les cliniques privées, c’est une toute autre affaire. Le tarif qu’elles imposent varie selon les établissements, bien que ce soit uniquement une somme de Rs 1 500 qui est versée au ministère des Finances en tant que coûts de fabrication et de traitement. Le montant que facturent les cliniques inclut la transformation et les analyses de sang, la main d’œuvre et le transport. Le test VIH coûte Rs 1 200 à Rs 1 300 et cinq analyses sont effectuées : hépatite B et C, anticorps irréguliers et MST (maladies sexuellement transmissibles). À noter que des analyses pour les maladies infectieuses sont faites pour la sécurité du produit. En cas de doute quant à l’éligibilité du donneur, le don est décliné.
Aux Rs 1 500, la clinique facture aussi aux patients des frais supplémentaires pour les services de transfusion. Or, chaque clinique a son propre tarif. Dans certains établissements privés, une poche de sang peut aller jusqu’à Rs 9 000. La banque du sang souligne qu’elle ne vend pas le sang aux cliniques. «C’est une mauvaise perception du public quand il faut payer pour le sang à la clinique. Il pense que nous en vendons alors qu’on donne gratuitement le sang et faisons tous les tests», dit-on à la banque du sang.
Patients avec des pathologies
Bien qu’à la clinique le sang soit payant, il y a toutefois des exceptions, qui doivent être respectées. Même à la clinique, les personnes âgées, les enfants, les veuves, les dialysés et les patients souffrant de thalassémie ne doivent pas payer les frais de Rs 1 500. De même, si une personne est un donneur régulier et fait un don à cinq reprises, elle reçoit deux poches de sang gratuitement sur présentation de sa carte de donneur.
Mais la clinique va toujours facturer pour ses services. «À l’hôpital, tout est gratuit et les patients ne payent pas un sou. Ce qui est choquant, c’est que les cliniques fixent leurs propres prix et font exploser les prix. La banque du sang n’en vend pas puisque le patient est tenu de remplacer le sang à travers un donneur. Ce sont les cliniques qui imposent d’autres frais et les facturent, comme c’est le cas pour le sang. Par exemple, une clinique peut facturer jusqu’à Rs 1 500 par pinte pour un cross matching. Ainsi, les gens sont induits en erreur et pensent qu’ils paient pour le sang alors qu’il y a d’autres frais que la clinique leur facture. Sur la facture, elles mentionnent uniquement ‘blood transfusion’», explique-t-on à la banque du sang qui publie souvent des informations sur son site web en vue d’informer le public sur toutes les procédures.
Une question de choix
Au niveau des cliniques, l’on explique que les frais imposés dépendent des services. «Si un patient fait le choix de se faire soigner à la clinique, il sait déjà qu’il y a des frais pour les services car nous ne fonctionnons pas de la même façon que les hôpitaux. Nous avons des coûts à assumer et offrons un service particulier dans un cadre différent. Chaque clinique a ses propres tarifs et c’est le patient qui fait son choix», souligne un préposé de la clinique Ferrière. L’absence d’un tarif fixe imposé aux cliniques privées, souligne-t-on, peut cependant ouvrir la voie à des abus. «Il faudrait qu’il y ait un contrôle même dans les cliniques. Si une personne veut se faire soigner dans une clinique, c’est certes un choix, mais on ne peut lui faire payer pour quelque chose qui doit être gratuit», dit le fils d’un patient dont la mère doit se faire opérer dans quelques jours.
125 à 150 pintes de sang par jour
<p>Ceux qui ont le cancer, les thalassémiques, les patients souffrant d’anémie aiguë et les victimes d’accidents, dont la vie dépend du sang et des composants sanguins, ont besoin de transfusion presque tous les jours. Il leur faut environ 125 à 150 pintes de sang au quotidien. Les globules rouges données ne durent pas éternellement. Elles ont une durée de conservation allant jusqu’à 42 jours. Un donneur en bonne santé peut faire un don tous les 56 jours pour les hommes et 84 jours pour les femmes. 450 ml de sang sont prélevés. Les réserves de la banque du sang sont dans le rouge. Malgré les appels lancés, la situation ne s’améliore guère et cause des retards, voire des annulations, de plusieurs interventions chirurgicales.</p>
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