Publicité
Nouvelle arrestation: la triste descente aux enfers de Visham Ramdoo
Par
Partager cet article
Nouvelle arrestation: la triste descente aux enfers de Visham Ramdoo
Il est jeune. Il était souriant, avait de l’humour, était destiné à un avenir prometteur. Jeudi, quelques heures après qu’il a obtenu sa liberté conditionnelle, Visham Ramdoo, 27 ans, a de nouveau été arrêté pour vol. Il est accusé d’avoir, avec l’aide de son camarade Shameem Thérèse, dévalisé une maison et vendu le butin. L’argent récolté leur aurait servi à se procurer de la drogue...
À peine avait-il obtenu sa liberté conditionnelle, au tribunal de Port Louis, jeudi, après avoir payé une caution de Rs 15 000 et signé une reconnaissance de dette de Rs 200 000 pour une charge provisoire d’agression préméditée sur un policier en service, que Visham Ramdoo a été de nouveau arrêté. Cette fois-ci par la police de Curepipe, pour un cambriolage. Le jeune homme a été placé en détention et a comparu au tribunal de Curepipe, vendredi, et la police s’est opposée à sa remise en liberté. Il a été reconduit en cellule.
Visham Ramdoo et Shameem Thérèse sont accusés de s’être rendus dans une maison inoccupée et d’avoir emporté plusieurs articles, dont une table, un appareil à café, un stand, des verres, des bouteilles de boissons alcoolisées, des ustensiles de cuisine et un sound system, le tout d’une valeur de Rs 2 millions. C’est le frère du propriétaire, qui se trouve en Australie, qui a signalé l’affaire à la police. Le frère a expliqué aux policiers qu’il soupçonne que le vol a été commis entre mai et le 11 juillet. Les enquêteurs de la CID de Curepipe se sont aussitôt mis à travailler sur l’affaire. Le 12 juillet, ils ont arrêté Shameem Thérèse, un habitant de Camp Rouillard, Curepipe, âgé de 39 ans. Ce dernier a balancé le nom de Visham Ramdoo. Il a ensuite expliqué aux policiers comment ils ont procédé pour cambrioler la maison et comment ils ont revendu les objets volés à un boucher de la localité. Ce dernier, âgé de 56 ans, a également été arrêté le 12 juillet et une perquisition à son domicile a permis aux hommes de l’ASP Omrawoo de mettre la main sur une partie des objets volés.
Le même jour, Shameem Thérèse et le boucher ont tous deux comparu en cour, alors que Visham Ramdoo se faisait arrêter pour la première fois par les policiers Blackburn et Takoor à Port-Louis. Ce jour-là, un policier affecté à la Traffic Unit contrôlait la circulation dans la région de la rue Farquhar dans la capitale. À un moment donné, il a remarqué qu’une voiture obstruait la voie. Le policier a fait signe au conducteur, Visham Ramdoo, de s’arrêter pour vérifier ses papiers. Alors que la main du policier se trouvait par la fenêtre ouverte de la portière, Visham Ramdoo a continué à rouler. «Monn resi gagn twa zordi. Tou kout to rod aret mwa», aurait-il dit au policier. Le policier a été traîné sur une distance de dix mètres et a été violemment projeté sur l’asphalte. Il a été blessé au genou.
Le jeune homme originaire de Forest-Side semblait pourtant avoir tout pour lui. Il était très demandé pour les publicités, les animations dans diverses fêtes d’anniversaire, des mariages et des spectacles. Mais il a fait un mauvais choix en sombrant dans l’addiction et depuis, n’arrive plus à s’en défaire, bien qu’il ait maintes fois exprimé son désir de se faire aider. Il fait face à plusieurs accusations d’escroquerie et de non-respect de ses contrats d’animation.
Il avait publié un communiqué sur sa page, sur les réseaux sociaux, indiquant qu’il s’engageait à rembourser les personnes : «Malheureusement, j’ai emprunté un mauvais chemin qui n’est une fierté ni pour moi ni pour ma famille. Sans le savoir, il y a beaucoup de commentaires de personnes qui me critiquent et qui me traitent de tous les noms sans qu’ils sachent la vérité en détail. Mo pé fer tou mo tou pou mo sorti ladan dépi bien lontan. Monn fer plizyer trétma privé ek lopital. Mo ankor pé fer trétma pou sorti ladan o pli vit.» Plusieurs clients avaient porté plainte contre lui auprès de la police.
Ceux qui ont côtoyé Visham Ramdoo se disent très affectés par ce qui lui arrive. «C’est troublant, horrible, de voir à quel point la drogue peut détruire quelqu’un. On n’arrive plus à le reconnaître. Foder enn pros tom ladan pou ou realizé vrémem koumma ladrog pe détrir fami, dimounn, sosiété. Visham ti enn zoli garson kontan habiyé, ti prop, ti ena tou lavenir divan li mé par bann mové frékantasion tousala inn ékroulé, san ki li realizé ki li pé briz so lavi. Zordi so paran pé soufer, zot get zot zanfan in tom ossi ba, alor ki bann séki vann sa ladrog la zot pé assiz dan gran lakaz ek zot dan bien. Malédiksion mama-pa lor zot !» lâche un proche du jeune homme, ajoutant que depuis qu’il est tout petit, Visham aspire à devenir «ene gran dimounn».
Quelques mois avant sa descente aux enfers, en décembre 2020 plus précisément, Visham Ramdoo s’était produit dans un spectacle à l’auditorium J&J, à Phoenix. Il était également un musicien très apprécié et il compte trois créations. Ses amis peinent à croire que c’est la même personne. «On a essayé de l’aider. Mais la drogue est plus forte que lui. C’est une maladie. Visham est malade, il a besoin d’aide», implore l’un d’eux. Tous se souviennent du fait que le jeune homme possédait des talents d’imitateur depuis un très jeune âge. Autrefois très timide, il a commencé à se faire des amis en les faisant rire. «Mais aujourd’hui, c’est triste de le voir comme ça, il n’est plus le même, il a perdu sa joie de vivre.»
Une des vidéos de Visham qui a été la plus appréciée est celle où il imite sir Anerood Jugnauth. Il en a également réalisé une sur les marchands de lessive et une sur Shakeel Mohamed, entre autres.
Publicité
Les plus récents