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Son corps repêché à Gris-Gris: mort suspecte de Pravin Kanakiah Un mystère, des indices

23 juillet 2023, 19:00

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Son corps repêché à Gris-Gris: mort suspecte de Pravin Kanakiah Un mystère, des indices

L’enquête judiciaire sur la mort de Pravin Kanakiah débute le 28 août au tribunal de Souillac, a déclaré Rama Valayden, l’avocat de la famille, à la presse cette semaine. Le corps de l’ex-fonctionnaire des Finances avait été retrouvé à la Roche-Qui-Pleure, au bas de la falaise de Gris-Gris, le 11 décembre 2020. Une mort entourée de zones d’ombre, selon ses proches...

Pravin Kanakiah, alors âgé de 37 ans, s’est-il suicidé en décembre 2020 ? Ou lui a-t-on ôté la vie pour une quelconque raison liée à son travail ? C’est la question qui taraude les esprits dans sa famille et chez ses proches depuis sa disparition subite. L’enquête judiciaire pourrait mettre en lumière les vraies circonstances de cette mort suspecte. Le décès du procurement officer du ministère des Finances, qui traitait des dossiers en lien avec des appels d’offres pendant la pandémie du Covid-19, avait été attribué à une hémorragie intracrânienne aiguë. Son corps sans vie avait été retrouvé au bas de la falaise à Gris-Gris, dans le sud de l’île, le 11 décembre 2020. Estimant que son mari ne se serait pas donné la mort mais qu’il s’agirait plutôt d’un acte criminel, la veuve avait réclamé une contre-autopsie par le Dr Satish Boolell. Dans son rapport, il était arrivé à la même conclusion que le légiste de la police, le Dr Sudesh Kumar Gungadin, que le décès était dû à une hémorragie intracrânienne aiguë.

 Les interrogations...

Le mystère subsiste sur la mort de Pravin Kanakiah, notamment avec son sac retrouvé vide, qui n’aura pas apaisé les inquiétudes de ses proches, qui se demandaient s’il avait été intentionnellement montré pour simuler une avancée dans l’enquête. De plus, des objets personnels importants, tels que son porte-monnaie, ses clés de voiture et son téléphone portable n’ont pas été retrouvés.

Les images de vidéo-surveillance, celles de Safe City ou d’autres – n’ont pas été exploitées comme dans le cas de Soopramanien Kistnen. Les déclarations contradictoires des enquêteurs sur le visionnage des images ont d’ailleurs ajouté à la confusion. Un témoin, un policier-joggeur, aurait aperçu Pravin Kanakiah à un endroit spécifique, mais son identité n’a pas été révélée. Ses proches voulaient également avoir accès aux échanges de Pravin sur son téléphone, dans l’espoir de trouver des indices sur ses derniers contacts à travers un Judge’s Order au moment de sa disparition. Ils voulaient surtout savoir à qui il avait parlé une heure avant de disparaître définitivement. Mais tel n’a pas été le cas jusqu’ici. Le fait que Pravin se soit soi-disant suicidé en se jetant d’une falaise semblait totalement incohérent pour ses proches, car il avait le vertige et redoutait les hauteurs. Ils étaient frustrés par l’attitude de la police, se demandant si tout cela serait dû à la négligence, la paresse, l’incompétence ou même une tentative de brouiller les pistes, de camoufler la vérité.

Transfert suspect ?

Selon les informations recueillies au moment de son décès, plus d’un ont soutenu que Pravin Kanakiah allait être transféré de Réduit vers un département du ministère de la Santé à Plaine-Lauzun fin décembre 2020. Il aurait contesté ce transfert mais sa hiérarchie aurait insisté. Le 10 décembre 2020, jour de sa disparition, Pravin Kanakiah avait participé à une réunion pour transférer les dossiers à son successeur. Il était en tout cas au courant de toutes les commandes passées par le ministère de la Santé – où il était posté avant d’être muté aux Finances – car il était celui qui réceptionnait les produits qu’il vérifiait contre les factures.

Rama Valayden à la chasse aux indices

Le 24 janvier 2021, Mᵉ Rama Valayden a passé plus de trois heures à la Roche-Qui-Pleure en compagnie de la veuve, Reshmee Kanakiah, et d’autres personnes, dont des pêcheurs de la localité et un témoin qui avait retiré le corps de Pravin Kanakiah de l’eau. D’après les récits des témoins, Mᵉ Valayden avait conclu que des cinq sites où l’ex-fonctionnaire aurait pu s’être jeté dans l’eau, seul un endroit ne comportait pas de rochers au bas, mais la mer. Cette constatation semble corroborer le fait que le corps de Pravin n’a pas atterri sur des rochers, car son cadavre ne présentait aucune fracture liée à une telle chute.

Bien que l’hypothèse d’un suicide en se jetant de la falaise soit possible, les autopsies ont révélé l’absence d’eau dans ses poumons, écartant donc la noyade comme une cause de décès. Mᵉ Valayden en avait donc déduit que Pravin Kanakiah avait été tué avant d’être jeté à l’eau. Ses blessures au crâne auraient été causées par des coups portés avant l’acte. Les assassins présumés ont peut-être pensé que le corps disparaîtrait en mer, évitant ainsi les traces révélatrices de la cause de la mort. Cependant, leur méconnaissance des courants en mer aurait empêché cela, avait-il expliqué.