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Kermesse au Canada: des Mauriciens retrouvent le goût du pays
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Kermesse au Canada: des Mauriciens retrouvent le goût du pays
Ce samedi 22 juillet, les Mauriciens vivant au Canada se sont réunis pour renouer avec leurs racines. Menus typiquement mauriciens, tartes à la banane, napolitaines, épices, peintures, entre autres souvenirs locaux, ont alimenté les stands d’une kermesse – le Festival culturel île Maurice. Une journée qui s’est achevée par un concert de Blakkayo, près du centre Lasallien Saint-Michel, à Montréal. Reportage.
Les visages peinturlurés de papillons, de fleurs et d’autres dessins, des enfants ont allègrement gambadé sur la pelouse du centre Lasallien Saint-Michel, à Montréal. En ce samedi 22 juillet, ces petits ont activement participé à la kermesse tandis que leurs parents ont savouré mines frites, boulettes et bien d’autres délices à la mauricienne. Un événement qui a marqué sa deuxième édition en 2023 et qui a été mis sur pied par une équipe de Mauriciens installés au Canada, nommément Benoît Bardou, Steve Juganaden, Samuel Antony, Heidi Karine, ainsi que Kevin et Karen Ngan.
«Je suis arrivé au Canada il y a 21 ans et je vis à Montréal. À mon arrivée, j’ai été aidé par la famille. En voyant le nombre de Mauriciens qui viennent au Canada pour travailler, on voulait les aider. D’ailleurs, nous représentons l’Association diaspora et aide aux Mauriciens. Pour cette kermesse, nous avons voulu créer un espace pour que les Mauriciens se regroupent. Le 9 octobre 2021, nous avions organisé la première édition du Festival culturel île Maurice», explique l’un des organisateurs. La deuxième édition a vu la participation d’une quinzaine d’exposants, tous installés au Canada et spécialisés dans plusieurs domaines, dont la gastronomie, les souvenirs et les créations artistiques, le coin des enfants et les épices mauriciennes produites localement, entre autres.
Les visiteurs des stands, Mauriciens comme étrangers, en ont raffolé. «C’est comme faire un petit voyage à Maurice à travers ces plats typiques», confie une participante. Plusieurs n’ont pas hésité à s’affaler sur le gazon, petits fauteuils de camping à l’appui au passage, pour maximiser les joies de cette kermesse. Entre-temps, les exposants ont eu fort à faire derrière leurs stands, comme en témoignent Karen Ngan, de Waye Boulettes, et Jonas, de HK Épices, basé près de la Rive-Sud à Montréal. «Nous sommes une petite entreprise familiale et participons aux événements des organisations mauriciennes. Ainsi, au niveau des épices, tout est fait maison pour la vindaye, le halim, le briani, le masala avec et sans piments, et aussi le cumin», déclare le jeune homme.
Une initiative qui a vu le jour en plein Covid-19. «On a d’ailleurs constaté que les épices mauriciennes manquaient, surtout au Québec. C’est un vestige de notre pays natal qui s’étend d’ailleurs à d’autres nationalités, notamment pour la préparation du curry. Ma maman est devenue une passionnée d’épices durant la pandémie. Avant, on n’y avait pas accès sauf si quelqu’un en ramenait de voyage. Quand ma grand-mère lui a passé sa recette d’épices, nous avons commencé la production», explique Jonas. Arrivé au Québec il y a cinq ans, le couple Kevin et Karen Ngan, féru de cuisine, a décidé d’ouvrir une petite entreprise en 2022. Celle-ci est spécialisée dans les boulettes, hakiens, piments farcis, etc. Aussi, ils ont commencé avec le service traiteur pour les événements organisés par des Mauriciens. «Nous faisons cela surtout pour faire découvrir notre cuisine. Et les Québécois aussi l’apprécient», précise Karen. Cette mère de famille gère à la fois cette entreprise et son travail régulier, sans compter ses responsabilités familiales. Pour le fancy-fair, au moins 7 000 boulettes ont été concoctées avec une planification sur un mois.
Un peu plus loin, escale au pays imaginaire de Pascal Armance, un artiste-peintre. Installé à St-Jérôme, il a immortalisé des images de Maurice en peinture ainsi que de belles créations de la galaxie. Un art auquel il s’adonne depuis 2016 et qui lui vaut une renommée ici et ailleurs. «Parallèlement, je reçois des demandes de Mauriciens pour avoir un tableau illustrant l’église de Cap-Malheureux, les rues de l’île Maurice entre autres pans de notre histoire», souligne Pascal Armance qui s’en donne à cœur joie. Hormis les tableaux, il prépare également des porte-clés, des ornements de Noël entre autres souvenirs à l’image de Maurice. Pour la kermesse, des marque-pages ont été dessinés par sa fille.
Et du côté des stands, les pâtisseries se sont arrachées comme de petits pains chez Valérie et Karen Magon. Leur compagnie – VB Events Décor et Pâtisserie qui existe depuis un an – se destine à la préparation de gâteaux mauriciens et québécois. Elle reçoit des commandes via sa page Facebook. Pour le fancy-fair, l’accent a été mis sur les gâteaux typiques, comme les tartes à la banane, les napolitaines, les puits d’amour, les feuilletés à la banane et les pâtés. «Habituellement, on prépare des pâtisseries très en vogue au Québec. J’ai toujours eu une grande passion pour ce domaine. Je le faisais pour la famille et les amis. Puis, comme j’étais en arrêt à cause d’une blessure, je l’ai développé pour passer le temps. Cela a marché. Les Mauriciens aiment retrouver ces douceurs: cela leur manque», confie Valérie Magon, qui s’organise pour le fancy-fair depuis deux semaines.
Outre le volet culinaire, des stands achalandés de souvenirs de Maurice, comme des t-shirts, ont été également au menu. De même, diverses prestations musicales ont également été au rendez-vous, notamment des DJ Frescut et Guillaume, précise Benoît Bardou. La soirée a également été animée par des jeunes au chant et à la ravanne. Parallèlement, Adrien Juhel, artiste de 23 ans, connu comme Big Chula, et Keezy Binks et Olivier D., âgés de 21 ans respectivement, membres du Shattaboyz, groupe formé depuis 2020, ont également fait une prestation musicale, le 22 juillet en soirée. «J’ai passé mon enfance à Maurice, puis je suis arrivé à Montréal. Je suis musicien depuis mes cinq ans avec mon papa, Mario, qui accompagnait beaucoup d’artistes», confie Adrien Juhel.
Claviériste et multi-instrumentiste, ce jeune talent a signé plusieurs passages auprès d’artistes divers dans plusieurs pays du monde. Il est auteur-interprète et arrangeur musical. «Pour cet événement, notre répertoire a oscillé sur beaucoup de musiques pour l’ambiance», ajoute-t-il. Collaborant avec divers artistes internationaux d’origine haïtienne, roumaine et du milieu latino, Adrien Juhel rentre d’une performance à Paris. D’ailleurs, la chanson Bella vient de sortir en Roumanie, le 21 juillet, dont l’arrangement musical est signé de l’artiste. «Les Shattaboyz sortiront leur album dans deux semaines», souligne-t-il. Après la prestation de ces derniers, un concert de Blakkayo est venu clôturer le bal.
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